Des représentations à la pratique réflexive : pour une co-construction de la professionnalisation( Télécharger le fichier original )par Maguy LUCOT-MEUNIER IFCS Lille - cadre de santé 2010 |
2.2/ Analyse entretien n°6La deuxième interviewée relate une expérience avec les formateurs réellement positive. Quand elle parle du formateur dans ses souvenirs d'étudiante, elle parle des deux versants : en institut et en stage. D'un côté, les « formateurs, c'est bien quand ils enseignent » car ils citent des exemples grâce à leur expérience. De l'autre, « en stage, [...] il nous suivait vraiment ». Cette infirmière m'expose les nombreuses qualités du formateur reposant sur son expérience. Tout d'abord, en institut, le formateur est « toujours présent », « le mien [NDR8(*) : son formateur référent] s'occupait très bien », « ils nous dévalorisaient jamais », « c'est toujours le premier à nous remonter le moral » et « il nous boostait ». Ensuite, en stage, « quand on avait un souci sur une démarche ou autre, il nous en faisait faire, il la corrigeait. Donc comme ça on voyait qu'il y avait pas de souci ». Sur un plan plus personnel, « c'est bien parce qu'il nous connaissait, au fur et à mesure », « ils voient nos motivations », « ils voient aussi nos connaissances, nos compétences [...] et il connaît même simplement notre caractère ». Elle explique cela en disant « plus souvent ils nous suivent, plus ils voient ... ». Pour cette personne, les éléments constitutifs de sa représentation sont plutôt positifs. Sous le noyau central, je place « la présence » du formateur (« c'est vrai qu'il était très présent ») et « le suivi », les éléments périphériques étant toutes les qualités citées. D'ailleurs elle me répondra plus loin que pour former un bon infirmier, « dans les stages, il faut un bon encadrement, un bon suivi » et que dans les IFSI, il faut « du suivi aussi par les formateurs ». Alors, je lui ai posé la question de sa relation avec les formateurs aujourd'hui. Il s'avère, comme pour la première, qu'elle les voit très peu, « les formateurs, je les croise que pour les MSP ». De la même façon que précédemment, peu de confrontation participe à ne pas mettre en conflit sa représentation. Elle m'explique qu'elle n'a pas d'évènement marquant à citer depuis qu'elle est en poste. Elle me parle d'une occasion où lorsqu'un formateur est venu voir une étudiante en stage, « ça se voyait qu'il la suivait bien ». Elle reste toujours sur le même schéma de représentation à savoir le suivi marqué de l'étudiant par le formateur. Ainsi sa relation avec ce dernier est bien perçue. En MSP, le formateur pose les questions à l'étudiant et elle réajuste grâce à sa connaissance du patient. Avec lui, « on se complète », explique-t-elle, « on compare aussi nos idées » et elle « participe aussi à la notation ». La relation est fondée sur la complémentarité des deux acteurs ressources pour le bénéfice de l'étudiant et notamment une notation lors des mises en situation professionnelle plus équilibrée : « tous les deux, on arrive quand même à s'arranger en fait. » Elle dit qu'ils ont « la même idée » sur les fautes graves des étudiants en évaluation et sinon, « c'est pour les petits détails » qu'ils n'ont pas le même point de vue. En termes d'attente, elle n'en a pas particulièrement car « ça s'est toujours bien passé, il y a pas de soucis ». En creusant le questionnement, l'interviewée attend du formateur un rôle de « médiateur » seulement en cas de souci entre l'étudiant et le terrain de stage. Ce rôle permettrait d'être bénéfique à l'étudiant pour qu' « il se sente mieux ». J'apprendrais après qu'elle a eu elle-même une mauvaise expérience en tant qu'étudiante sur un terrain de stage qui « était vraiment une catastrophe » et que le formateur l'a beaucoup aidée à surmonter le problème par sa présence. Pour synthétiser, la deuxième personne interrogée possède des représentations positives des formateurs fondées sur un noyau central de présence et de suivi et des éléments périphériques de qualités de formateurs et de bénéfices pour l'étudiant. En découle des relations complémentaires et d'échanges avec le formateur aujourd'hui malgré un passage rare de ce dernier sur le lieu de stage. En clair, on peut supposer que quoique fasse un formateur, il aura toujours cette qualité de suivi de l'étudiant du fait de cette représentation. * 8 Lire partout Note de la Rédactrice |
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