5.3. L'acquisition et le
prix des MII
La grande majorité de répondants connaissent
un lieu de vente des MII (94,3%). C'est uniquement 5,8% qui ne savent pas
où on peut acquérir les MII(tableau No XIX). Ceci signifie que
les obstacles à leur acquisition ne sont pas dus au faite que les gens
ne savent où les acheter.
La majorité (47,8%) des sujets enquêtés
s'approvisionne en MII au marché, à la boutique ou à la
pharmacie. Egalement dans des Centres de santé (15,7%) lors des
séances de CPN et CPS(Tableau XX). Le lieu d'approvisionnement peut un
être un facteur influençant le prix élevé des MII,
qui n'est pas par conséquent accessible à tout le monde surtout
que le prix au marché (3 à 5$) n'est pas le même que dans
les centres de santé (1,5$).
Ces résultats sont proches à ceux
trouvés lors de l'enquête FRP de l'école de santé
publique de l'université de Kinshasa. Les utilisateurs ont acquis les
MII au Centre de santé lors de la CPN (36%), au Centre de santé
lors de la CPS (37%), par vente du Marketing social (18%) et auprès du
Relais communautaire (6%).(32).
En outre dans la plupart des cas (80,8%) le prix des MII est
connu par nos enquêtés. C'est seulement 19.3% qui ne connaissent
pas ce prix. La connaissance du prix est donc une des étapes de
l'acquisition d'un bien. Le prix est exorbitant pour la plupart des nos
répondants (61,7%) car beaucoup de gens les achètent soit dans
des boutiques, pharmacies ou au marché où elles coûtent
relativement chères. Seulement 38,3% des enquêtés trouvent
que ce prix est abordable (tableau No XXII).
Le prix élevé des MII peut constituer un
obstacle à son achat et par conséquent à son usage.
5.4. Les pratiques des
sujets enquêtés sur les MII
5.4.1. L'habitude d'utiliser chaque jour la
MII
La proportion de ceux qui n'ont pas l'habitude de dormir
sous les MII (52,5%) est supérieure à ceux qui en ont l'habitude
(47,5%) (Tableau No XXIII). Ce qui montre que cette arme n'est pas encore dans
les habitudes de la population de la ville de Bukavu.
Dans une étude effectuée en 2002 - 2003, par
DOANNIO et all du PNLP en Cote d'Ivoire sur les Représentations sociales
et pratiques liées à l'utilisation des moustiquaires, la
moustiquaire en général est faiblement utilisée par les
populations (25%).
Toute fois, Une enquête réalisée par
l'Agence danoise de développement international a relevé un taux
d'utilisation élevé (69 p. 100) dans la zone périurbaine
de Bandim, en Guinée-Bissau (45).
Par rapport à l'age, les résultats de nos
recherches montrent que les adultes utilisent moins les MII que les jeunes.
Ceci car nous avons trouvé que 41,5% des sujets interrogés ayant
l'age entre 15 à 24 ans utilisent la MII, 34% ont l'age compris entre 25
et 34 ans, 14.3% ont l'age allant de 35 à 44 ans, 9.5% entre 45 et 44
ans et 0,8 entre 45 et 54ans. Une différence significative est
observée entre l'habitude d'utiliser la MII et les tranches d'ages (p =
0,05) (tableau XXIV).
Ces résultats sont en désaccord avec ceux
trouvés au Cameroun à Yaoundé ou un constat a
été que le taux d'utilisation est plus élevé chez
les adultes que chez les enfants (46).
5.4.2. Ceux qui utilisent
chaque jour la MII par rapport au niveau d'instruction
Il n'existe pas une relation entre le niveau d'instruction
et l'utilisation des MII. On observe une différence significative entre
l'habitude de se couvrir chaque jour la MII et le niveau d'étude (p =
0,05)(Tabeau No XXVII).
Dans la région du centre de la Gambie, Aikins et
al. (1993) ont constaté qu'il n'existait aucune corrélation
entre l'utilisation et l'éducation, la profession ou le revenu. À
Brazzaville, au Congo, la propriété n'était que faiblement
reliée à la compréhension du français qui est
associé au statut socioéconomique (41).
|