5.2. La taille des
ménages et le nombre des MII par ménage
Le nombre de personnes qui vivent dans les ménages
enquêtés varie de 2 à 17 personnes avec une moyenne de 7
personnes. Ce chiffre se rapproche de normes de l'habitat qui prévoient
qu'un ménage comprend en moyenne entre 6 à 8 ménages
(Tableaux VII).
En outre, Nombre des MII présentes dans les
ménages varie de 1 à 7 avec une moyenne de 2(tableau XIV). Selon
nos résultats, la proportion de ménages ayant au moins une MII
est élevée (94,7%) par rapport à ceux qui n'en
possèdent pas (5,3%).
La comparaison de ces deux moyennes montre que la taille de
ménages n'est pas proportionnelle au nombre moyen des MII disponibles
dans les ménages car une MII doit être utilisée par 2
personnes (11). Ce qui signifie que 1 sur 7 personnes n'utilise pas de MII.
En principe, selon les normes de l'OMS, 2 MII sont à
utiliser par 6 personnes (11). Ceci montre qu'il y a une personne par
ménage qui est privée de MII.
La proportion de ménages ayant au moins une MII est
largement élevée par rapport aux résultats des
études similaires enregistrés ailleurs dans d'autres pays
(tableau XIII). Par exemple, dans la zone urbaine de Brazzaville, au Congo, 73
% des ménages possédaient au moins une moustiquaire (43). Dans la
zone périurbaine de Bandim, en Guinée-Bissau, ce taux est de 69 %
(44). A Douala au Cameroun, ce taux est de 48 % des 420 ménages
interrogés (15). Une autre étude similaire faite à Savalou
au Bénin atteste que 41 % des 181 ménages se servaient de
moustiquaire (45).
Enfin, des taux intermédiaires de
propriété de moustiquaire ont été observés
à Douala, au Cameroun, où 48 p. 100 des 420 ménages
interrogés possédaient au moins une moustiquaire (15) et dans la
région de Savalou au Bénin, où une enquête
menée auprès de 181 ménages a indiqué que 41 p. 100
se servaient de moustiquaires.(36)
En ce qui concerne les cibles, nos recherches ont
montré que 27% des enfants de moins de 5 ans ne dorment pas sous une MII
contre 73% qui dorment sous une MII. En outre un enfant sur 2 en moyenne dort
sous une MII (tableaux XV, XVI, XVII et XVIII). Ce résultat s'approche
de l'objectif (de couvrir 80% des moins de 5 ans d'ici 2011) dont la RDC s'est
fixés pour la lutte contre le paludisme dans le plan stratégique
2007 - 2011(53).
Ces résultats ne sont pas les mêmes que ceux
mentionnés dans le rapport mondial sur le paludisme 2008 où on
rapporte que seuls 23% des jeunes enfants dorment sous MII (11). Il en est de
même du rapport sur l'enquête FRP réalisée par
l'Ecole de Santé publique de l'Université de Kinshasa, (Avril
2006) selon lequel seuls 17,3% de ménages en RDC ont acquis au moins une
moustiquaire imprégnée d'insecticide (MII), permettant aux
personnes cibles d'en assurer l'utilisation à la hauteur de 11,5% pour
les enfants de moins de cinq ans et 9,6% pour les femmes enceintes (32).
Cependant, Aikins et al. (1993), qui avaient
déjà effectué des travaux dans la région du centre
en Gambie, ont indiqué qu'il était difficile d'établir les
habitudes de couchage des enfants. Les jeunes enfants dorment normalement avec
leur mère et sont ainsi protégés par la moustiquaire de
celle-ci. Les enfants plus âgés dorment normalement avec un
parent, un autre adulte parent, leurs frères ou soeurs ou (rarement)
tout seuls et n'ont peut-être pas accès à une moustiquaire
(36).
Toute fois, beaucoup des femmes enceintes (73,8%) dans les
ménages étudiés ne dorment pas sous une MII. C'est
seulement 26,2% des femmes enceintes qui dorment sous une MII. Ces chiffres
alarmants ne traduisent aucune avancée par rapport à la
souscription de la RDC en février 2001, à la Déclaration
d'Abuja qui recommandait qu'en 2005, au moins 60% de personnes à risque,
surtout les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, puissent
bénéficier de la combinaison la plus appropriée des
mesures de protection personnelle et communautaire, telles que les MII pour
prévenir l'infection et la souffrance (32).
Ces résultats sont comparables à ceux
trouvés au Bénin dans le rapport préliminaire
d'évaluation du Programme National de Lutte contre le Paludisme du
Bénin, plan quinquennal 1994-1999. En effet, dans ce rapport, on note
une faible adhésion de l'utilisation de la MII chez le groupe à
haut risque que constituent les femmes enceintes. La preuve, c'est que sur 76
interrogées parmi elles, il n'y a que 12 soit 18 % qui dorment sous
moustiquaire dont 7 seulement sont imprégnées.
D'après le rapport mondial sur le paludisme 2008,
seul 2% des femmes enceintes dormaient sous MII en Afrique (11).
|