IV-UN PORT PLUS PROCHE DELAISSE AU PROFIT DES AUTRES
PORTS
En dépit de la dominance des produits bruts dans les
exportations, le port de San Pedro est privé de certains tonnages de son
hinterland qu'il dessert au profit du port d'Abidjan notamment le cacao et le
bois qui sont les piliers de ces exportations. En effet, pour la campagne
1993-1994, selon les chiffres emmenant de la Caisse de Stabilisation et de
Soutien des Prix Agricole (CSSPA) les tonnages de cacao en provenance de
l'hinterland de San Pedro, et exportés par le port d'Abidjan a une
valeur de 161 814 tonnes soit 48% pour l'exportation totale en cette
année estimée à 335 505 tonnes contre 52% pour le port de
San Pedro.
Figure 28: Répartition de la production
cacaoyère de l'hinterland de San Pedro entre les deux ports
Source : PASP, 2008
Il en est de même pour les bois travaillés dans les
usines de ces régions en particulier celles de Gagnoa.
Par ailleurs le Sud Ouest et l'Ouest de la Côte d'Ivoire
qui représentent l'hinterland national, constituent la principale source
d'alimentation du trafic portuaire de San Pedro. Cet espace économique
est devenu le grenier de la production agricole suite à la crise de la
région du N'Zi Comoé jadis la boucle du cacao. Cette place de
grenier lui est redevable au projet ARSO qui a permis le déplacement
progressif du nouvel eldorado national vers le Sud Ouest. Cet aspect est
à l'avantage du port pour son trafic. Cependant, il se trouve que le
port d'Abidjan ultra moderne, convoite le même arrière-pays. Ce
qui met en mal, l'évolution du trafic à cause de cette
concurrence déloyale compte tenu des équipements et
infrastructures, puis la diversité des marchandises qui laissent le
choix aux opérateurs économiques face aux qualités de
service offert par les deux ports et l'importance en fret retour. Ainsi, les
tonnages de cette zone d'influence commune destinés au port de San Pedro
dans la majorité sont détournés au port d'Abidjan. Ainsi
les exportateurs de Daloa, de Soubré et de Man acheminent respectivement
85%, 50% et 71% de leurs exportations vers le port d'Abidjan. (cf.
écoloc San Pedro 1998).
En outre, depuis la crise de 2002 le port ne dispose que des
produits d'exportation (café, cacao) provenant de moins de la
moitié de son hinterland. En effet, sur les huit (8) régions,
seulement le Bas Sassandra, le Moyen Cavally. Les produits des
autres régions (Montagnes, Bafing, Worodougou et la grande partie de
Haut Sassandra) sont détournés vers Abidjan et le Burkina le
Fromager et une fine partie de la région du Haut Sassandra ravitaillent
le port Faso à cause de l'occupation des forces illégales de ces
régions.
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