II.2-Les tracasseries routières
Le déclanchement de la crise depuis le coup
d'État de 1999 passant par les conflits armés de 19 Septembre
2002, les entraves à la fluidité routière, notamment le
racket généralisé sur les points de contrôle et de
sécurité (barrage et corridor) s'est accentué (Figure
26).
Figure 26 : Localisation des barrages et corridors dans
l'hinterland du port
Les barrages et corridors de sécurité sont les
différents points de contrôle érigés et
institutionnalisés par les forces de défense et de
sécurité (FDS) aux principaux points stratégiques du pays
(portes des grandes villes et des frontières, sortie des ponts et les
carrefours des axes de circulation. Les corridors ont été
réduits officiellement à 24 sur l'ensemble du territoire ivoirien
(Kablan, 2008). Cette mesure a été prise pour faire face aux
nombreux désagréments causés aux usagers et transporteurs
(Tracasseries, racket, fatigue et perte de temps). Mais la
réalité est tout autre dans la pratique. Ainsi, dans l'hinterland
du port de San Pedro, l'on compte 15 corridors excepté les barrages au
nombre pléthorique (55) sur les différents axes qui desservent le
port. Ces barrages sont de plusieurs ordres (gendarmerie, routier, police,
douane, mixte, eaux et forêts, anti-drogue, police municipale et les
syndicats). Les tarifs diffèrent selon les points de contrôle
(barrages et corridors). Selon nos enquêtes menées auprès
des transporteurs la moyenne est de 2 000 FCFA par barrage tableau 17.
Tableau 17 : Points de contrôle sur l'axe San
Pedro-Daloa
Points de contrôle
|
nombre
|
Somme (FCFA)
|
San Pedro
|
5
|
10 000
|
Gabiadji
|
1
|
2 000
|
Toui
|
1
|
2 000
|
Méagui
|
1
|
2 000
|
Opoyo
|
1
|
2 000
|
Soubré
|
1
|
2 000
|
Yabayo
|
1
|
2 000
|
Grand-Zatry
|
1
|
2 000
|
Issia
|
2
|
4 000
|
Carrière
|
1
|
2 000
|
Daloa
|
2
|
4 000
|
TOTAL
|
17
|
34 000
|
Source : Enquêtes personnelles,
Février 2009
Concernant les corridors composés des différents
types de barrages précités, la moyenne s'élève
à 20 000 FCFA. Il faut donc noter que la décision prise par le
chef d'État major des forces armées (CMA) conformément aux
nouvelles dispositions des barrages n'a pas véritablement
été respectée. Les corridors
démantelés ont été pour certains
des check points et pour d'autres des barrages mobiles. Cela se constate sur
certains axes de l'arrière pays du port (San PedroTabou, San
Pedro-Soubré). Il faut aussi noter qu'à cause de la campagne
café cacao, bons nombres de barrages illicites ont refait surface.
III-SECURITE ET PROCEDURES ADMINISTRATIVES LASSANTES
III.1-Système sécuritaire peu développé
Le port est doté d'un système de phares et
balises permettant d'accueillir les navires de jour comme de nuit avec une
portée qui va de 3 000 à 9 000 W selon la performance. Ce
système est à ce jour défaillant pour un équipement
d'éclairage nocturne inadéquat. Le port de San Pedro est
resté une longue période avec un système de surveillance
artisanale (Manque de vidéo surveillance, d'affichage, lumineux et de
pont de bascule) pour ne citer que ceux-là pour le compte de la
sécurité, qui est aussi un aspect fondamental pour la circulation
et la protection des marchandises. Il y va de la compétitivité du
port en thème de sécurité. Il est vrai que le port a
obtenu le code ISPS selon les normes de l'exploitation maritime internationale.
Mais, la défaillance et le manque de certains équipements
cités plus haut en étaient une entrave à la
compétitivité du port. Cependant la réhabilitation de ces
équipements prévue pour l'année 2007 a été
effective en 2008.
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