CHAPITRE VI : UN TRAFIC DESEQUILIBRE
Créer pour évacuer à moindre coût
les productions industrielles, mais surtout les différentes productions
agricoles qui devaient être réalisées, vu les
énormes potentialités du Sud Ouest, le port de San Pedro
après un début prometteur, n'a pu atteindre que partiellement les
objectifs fixés par l'État. Cette situation est la
conséquence d'une conjugaison malheureuse de plusieurs
phénomènes socioéconomiques, dont les plus importants se
résument en trois facteurs, à savoir : une infrastructure
portuaire incomplète analysée plus haut. Ensuite, la non
réalisation de grands projets pouvant influencés le trafic du
port tels que ; l'usine de pâte à papier, l'exploitation et
l'exportation du minerais de fer de son hinterland. Enfin, la diversification
du trafic portuaire qui est resté à l'état brut.
I-EVOLUTION DU TRAFIC DES MARCHANDISES
Les caractéristiques d'un port, qui montrent son
importance et sa compétitivité, sont la qualité des
services qu'il offre, le volume de tonnage manipulé, la nature et la
composition de son trafic.
I.1-Trafic à balance disproportionnelle
La diversification lente du trafic portuaire de San Pedro fait
de cet ouvrage économique, un port à fret peu diversifié
et est marqué par des faits majeurs à souligner. Prenons comme
période d'observation, celle allant de 1972 à 2007. Soit, 35 ans,
période correspondant à la maturité et une importante
expérience. A cet effet, le cumul du trafic global pendant cette
période, s'élève à 40 080 140 tonnes avec 34 759
301 tonnes pour les exportations et 5 320 839 tonnes pour les importations,
soit, 13,28% du trafic global. Les moyennes annuelles sont de 1 145 146,85
tonnes pour le trafic global ; 993 122,88 tonnes pour les exportations et 152
023,97 tonnes pour les importations. Ce petit exercice de calcul montre que le
déséquilibre du trafic du port mis en évidence par les
prédécesseurs (Kablan, 2000, Tapé ; 2004) est toujours
d'actualité (Figure 14). La dominance des
exportations est un handicap du trafic portuaire de San Pedro
qui est relevé depuis belle lurette. Cet état de fait qui
compromet le port, ne semble pas, interpeller les responsables du port car
cette situation demeure et l'on ne constate pas une politique véritable
pour palier cette entrave.
Figure 14: Evolution du trafic à l'import et
export
![](Fonctionnement-et-dynamisme-du-port-de-San-Pedro31.png)
Source : PASP, 2000
Néanmoins, les importations qui étaient de 1,3%
dès 1972, sont montées à 13,28% en 2007 soit une
évolution nette de 11,98% en valeur absolue de 11 087 tonnes à 5
320 839 tonnes. Cette progression est la conséquence de l'apparition de
certains produits cimentiers et alimentaires (clinker, gypse, blé...)
dans les importations à partir des années 1982. Les autres
produits d'importations sont constitués de riz et les hydrocarbures
jusqu'à 1987 qui ont été renforcés par les produits
chimiques, engrais laitiers au détriment du ciment qui ne fait plus
partie des produits d'importation depuis 1981. Ainsi, le trafic est non
seulement faible mais comprend des produits pauvres et peu convoités.
Que nous réserve la composition du trafic des exportations ?
|