I.2-Exportations dominées par les matières
brutes
L'idée d'exploitation des ressources naturelles et
agricoles dans l'objectif de la création du port, a eu pour
conséquence, la non diversification du trafic portuaire sur le plan
industriel afin de transformer ces produits. Le port est donc tributaire de
l'exportation des matières premières
forestières et agricoles brutes en particulier, les bois de grumes et le
binôme café cacao.
En effet, si l'on considère les principaux produits
d'exportations (café, cacao, bois) sur la période que nous avons
choisie, le trafic cumulé donne 31 705 971 tonnes sur 34 759 301 tonnes
d'exportations soit 91,21%. La moyenne annuelle est de 905 884,885 tonnes
contre 993 122,885 tonnes pour les exportations. Il ressort de cette
deuxième analyse, un autre déséquilibre dans les
exportations qui est toujours remarquable.
Au delà de ces caractéristiques du port, la non
réalisation de certains projets pouvant permettre l'ajustement dans le
trafic (l'usine de patte à papier et l'exploitation des minerais de fer)
accentue ce double déséquilibre. Car les exportations des
produits manufacturés ne concernent que les agro-industries (Figure
15).
Figure 15: Evolution des produits manufacturés
à l'exportation
Source : PASP, 2008
Ces produits ne sont composés que de l'huile de palme,
des dérivés du bois et du cacao qui représentent 20,95% de
l'exportation soit une valeur absolue de 7 201 677 tonnes sur la période
d'étude. Cependant, il convient de signaler que malgré la
régression de certaines matières premières du trafic
notamment le bois, l'équilibre est loin d'être atteint. De 99,38%
en 1972, le poids du bois et ses dérivés ne fait plus que 23,82%
en 2007 au niveau du trafic d'exportation. Cela résulte de la baisse du
trafic des grumes, voire la suspension suite à la décision
gouvernementale de
rationaliser l'exploitation forestière, puis
l'épuisement des essences. Cette régression est au profit du
binôme café cacao et l'apparition de l'huile de palme, le
caoutchouc et d'autres produits divers suite à la diversification des
produits de l'exportation en quantité moindre. Car, la progression de
ces derniers n'est pas encore suffisante pour compenser la chute du trafic
continue due à la baisse du tonnage des bois et ses
dérivés. Cette chute n'est pas sans conséquence
néfaste sur le fonctionnement du port. Le trafic général
depuis 1980 où il a atteint le plus grand nombre de tonnage (1 541 942
tonnes) ne cesse de décroître jusqu'à atteindre la valeur
de 947 499 tonnes en 2007 soit un taux d'accroissement négatif de
-15,26%. Néanmoins, le taux d'accroissement sur la période
d'étude de 1972 à 2007, est de 9,83%. Il ressort de cette analyse
que le port est frappé d'un double déséquilibre au niveau
du trafic. Cette entrave n'a pas encore eu des solutions et cela
discrédite son fonctionnement et met en mal sa
compétitivité. Il est donc indéniable de recentrer les
comportements des agents économiques suite à une analyse profonde
de cette carence. Les responsables portuaires y compris les opérateurs
économiques devront revoir leurs schémas comportementaux dans le
sens d'user de plus de rationalité dans la prise de décisions
visant à un ajustement structurel pour la renaissance des
activités du port (figure16).
Figure 16: Evolution des produits d'exportation
(1972-2007)
Source : PASP, 2008
|