IV.1-Diversité de l'agro-industrie
Au lendemain des indépendances, l'agro-industrie
était presque inexistante tout comme le secteur secondaire qui, ne
pouvait connaître un essor sans l'éclosion du secteur primaire
pour une production agricole de masses. Par conséquent, une politique de
développement fut mise sur pied au plan national dans le but d'un
accroissement du potentiel de production existants et surtout une
diversification en tenant compte de l'élargissement des
spéculations. À cet effet, la région du Sud Ouest à
cause de ses potentialités et la présence du port abrite diverses
agroindustries (Figure 13). Ces industries détiennent exclusivement les
activités d'exportation du café cacao.
Au court de l'année 2006, les activités
d'exportation du cacao ont été menées par une trentaine de
sociétés dont les plus significatives sont présentes dans
le tableau 13. Sept d'entre elles ont exporté entre 29 279 tonnes et 63
438 tonnes représentant 61,82% en tête des expéditions et
sont : Tropival, Cargill, Cipexci, ADM, Zamacom, Outspan et Proci. Cinq autres
ont réalisé entre 12 937 tonnes et 22 172 tonnes (Saf-Cacao,
Cafcaci, Dafci,Cocaf et socatene). Il faut noter que la seule
société de Cipexi a eu l'exclusivité des exportations du
café vert. Dans le domaine du binôme café cacao, la
région du Sud Ouest regorge des industries de transformations (SHAC,
UNICO, SUF CAF, SACO) pour le décorticage, le nettoyage et le
conditionnement sous forme marchande de café et cacao.
Tableau 13: Les Complexes agro-industries du Sud
Ouest
Agro-industrie Production
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Unité
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Localisation
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Cacao Café
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U.N.I.C.O, CARGIL CIPEXI ADM ZAMACOM CAFACI OUTSPAN SAFCACAO
PROCIC DAFCI SOCATENE COCAF SUFCAF, SACO TROPIVAL
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San Pedro, Soubré
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Hévéa
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SOGB, HEVEGO, SAPH
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San Pedro
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Citron
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COPAGRUME-CI
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Sassandra
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Palmier
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PALMINDUSDIRE
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Soubré, Sassandra, Tabou, San Pedro
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Source: enquête personnelle, 2009
La large couverture de la production du palmier à huile
dans la région du Sud Ouest est due au fait que, la région a
bénéficié de tous les plans palmiers
réalisés par la Côte d'Ivoire. Le Sud Ouest compte donc
plusieurs industries. Toutefois, d'autres usines comme celles de la production
du citron ont fermé compte tenu des faibles rendements. Le tissu de
l'A.I aujourd'hui connait des difficultés à cause du
vieillissement des plans et le déplacement vers le Sud Est des
unités de productions de bananes douces à l'exportation.
IV.2-Industrie du bois
Depuis la mise en service du port en 1971, le trafic du bois a
été le principal produit d'exportation. Cette vocation
d'exportateur principal de bois dans les décennies 1970-1980, s'explique
par le fait que le bois était la première matière
d'évacuation. Cela a suscité une grande importance dans son
exploitation et le ravitaillement du port en produit d'exportation. À
cet effet, la filière bois a eu une croissance spectaculaire avec la
création des usines de traitement de bois d'autant plus que le bois
constituait la matière première abondante de la région du
Sud Ouest. Cette industrie regroupait donc le plus grand nombre d'entreprise
moderne de la région faisant office de productions primaires alimentant
le réseau de travail régional. Les activités de
ces usines consistent à l'abattage, soit en exportation brute de grumes,
soit en exportation de bois débités. Mais, l'exportation brute en
grume était la plus dominante. Ces entreprises regroupaient des
infrastructures comme TRIBOIS, IVOBOIS, IBS GRUME, SONIBOIS, AFRICA BOIS...
Véritable pourvoyeuse d'emplois de la chaîne de
l'abattage jusqu'au bois usiné. Cependant, il convient de signaler que
la filière a eu dans la région du Sud Ouest une régression
continue ce qui a entraîné la fermeture d'un grand nombre
d'entreprise dans cette filière. Cette régression trouve ses
raisons dans l'épuisement des essences. Et la décision du
gouvernement à rationaliser l'exploitation forestière en
procédant à la classification des forêts en vu de
protéger le patrimoine forestier de la Côte d'Ivoire.
IV.3-Agro-industries hors de la région du Sud
Ouest utilisant le port de San Pedro
Ces industries sont essentiellement composées des
industries cotonnières. Après l'engrenage, une partie du coton
des régions Nord-Ouest, Centre-Ouest a pour destination le port de San
Pedro pour l'exportation. Aussi, avons-nous assisté au
développement de l'exploitation d'autres spéculations (la mangue,
l'anacarde). Par conséquent, l'espoir auquel l'on a pensé
à l'éventail des produits A.I en provenance d'autres parties du
pays pour l'exportation à partir du port de San Pedro était
probable, et, pouvait connaître un élargissement assez important.
Cependant, cette expérience n'a pu avoir de succès car depuis
1995, le coton ne fait plus partie des produits d'exportation du port de San
Pedro. À l'issue de ce qui précède, le port dans sa
fonction de structuration de l'espace, a contribué de façon
capitale à la structuration du Sud Ouest avec l'appui du
développement du projet de l'ARSO. Ce qui a value à la
région Ouest ivoirien d'amorcer un début de développement.
En tout état de cause, le rôle du port et de la ville de San Pedro
sur la structuration de l'arrière-pays pour contrebalancer le poids
excessif d'Abidjan se révèle d'une importance capitale pour le
futur Sud Ouest (Koby Assa 1996). Mais, il se trouve que le port peine
jusqu'aujourd'hui à réussir véritablement ce pari. Compte
tenu de la non valorisation des énormes potentialités naturelles
de cette région. Néanmoins, cet espace a connu une forte
humanisation avec la création des routes, des plantations A.I et bien
d'autres infrastructures. Il faut noter que, l'Ouest reste toujours un vaste
chantier d'exploitation en dépit des diverses mutations
amorcées.
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