Le droit de l'enfant a l'education et le deuxieme objectif du millenaire pour le developpement: essai sur l'effectivité d'un droit à réalisation progressive dans le contexte congolais( Télécharger le fichier original )par Justin BAHIRWE Mutabunga Université Catholique de Bukavu (UCB) - Licence en Droit, Option Droit Public 2008 |
A. Le contexte socio-politique d'avant 1990.Juste après l'accession du pays à sa souveraineté nationale et internationale, le 30 juin 1960, le pays a débouché sur la destitution puis l'assassinat du premier ministre Patrice LUMUMBA, le 17 janvier 1961, puis sur un coup d'Etat de MOBUTU qui, à partir de 1965, met en place un système dictatorial qui durera 32 ans. Après une période d'euphorie (1967-1972), notamment due à la bonne tenue du cuivre, les nuages économiques s'amoncellent dans le Congo rebaptisé Zaïre en 1971. Dès 1973 année dite de la « Zaïrianisation » des entreprises étrangères, les difficultés financières voient le jour et ne cessent de s'aggraver. En 1976, MOBUTU est contraint de rétrocéder les entreprises étrangères « zaïrianisées » et de mettre en oeuvre des programmes successifs de stabilisation. Cela va aboutir à la dévaluation de la monnaie du pays, pas moins de six fois entre novembre 1978 et février 1980, sous la supervision du FMI. 89(*) La succession des mesures mises en place n'étant pas suffisante pour enrayer la crise, en septembre 1983, le Zaïre entame un programme d'ajustement structurel : c'est alors que commence les années dites de la « rigueur » orchestrées par le premier Ministre Kengo wa DONDO avec le soutien du FMI et de la Banque Mondiale. Le service de la dette mobilise plus de deux tiers des dépenses de l'Etat. Les coupes sombres dans les dépenses sociales impliquent notamment que les soins de santé deviennent payants et les emplois de la moitié des enseignants sont supprimés. 90(*) A la chute du mur de Berlin et l'effondrement du bloc soviétique, le régime de MOBUTU qui se profilait progressivement en «plaque tournante» des opérations occidentales occupées en Afrique en luttant contre les mouvements de libération et les pays appuyés par le bloc soviétique, perd soudainement de sa superbe. MOBUTU devient une relique dictatoriale d'un temps désormais révolu. Ceci va l'amener, le 24 avril 1990, à dissoudre son parti unique, le MPR, et feint de s'ouvrir au multipartisme, en créant de toutes pièce une multitude des partis politique.
B. L'Après 1990 à nos jours.Les pillages orchestrés par l'armée, entre 1991et 1993, fait sombrer le pays dans une situation chaotique. En juillet 1991 la Conférence Nationale Souveraine fut organisée. Elle avait porté au poste de premier Ministre Monsieur TSHISEKEDI, qui n'a duré que 8 mois, ce qui a bouleversé tout l'espoir du peuple fondé sur ladite conférence. En 1994, après le génocide au Rwanda, les réfugiés rwandais se sont installés à l'est du zaïre et parmi eux se trouvaient des soldats du gouvernement déchu avec armes et munition qui s'organisaient dans les camps pour reconquérir le pouvoir à Kigali contre l'armée du FPR dirigée par Paul KAGAME.
C'est dans ce contexte que prend forme la guerre au Congo-Zaire dirigée par une coalition rwandaise-ougandaise-alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) avec comme objectif : attaquer le pays, démanteler les camps de réfugiés et continuer son avancée jusqu'à Kinshasa. Ceci avait provoqué la chute de MOBUTU, le 17 mai 1997, avec comme président autoproclamé, le leader de l'AFDL, Laurent-Désiré KABILA. En Août 1998 se déclenche une nouvelle guerre à l'est du pays dirigée par le RCD soutenu par le Rwanda, puis quelques temps par le MLC soutenu par l'Ouganda. Cette guerre de près de cinq ans provoque la mort de plus de trois millions de personnes et divise le pays jusqu'à ce que Laurent-Désiré KABILA soit assassiné en janvier 2001, que son fils Joseph KABILA le remplace et qu'un accord de paix soit signé en décembre 2002 à Pretoria, pour amorcer le 30 juin 2003 sur une transition fondée sur la logique du « 1+4 », c'est-à-dire, un Président et quatre vices présidents. Cette transition, longue de trois ans, a permis l'adoption par référendum en décembre 2005 d'une nouvelle Constitution et la réalisation d'élections en 2006. Voilà le contexte dans lequel les dirigeants de la RDC, ont pris part à côté de ceux du monde entier, en septembre 2000, pour mettre sur pied la déclaration du millénaire proclamant les objectifs à réaliser à l'échéance 2015 dont le droit de l'enfant à l'éducation. Mais pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants du présent droit, il sied de procéder par une analyse contextuelle des conditions scolaires en RDC. * 89 Banque mondiale, op.cit, p. 136 * 90 M. EKWA, « L'Ecole trahie », cité par le CWBCI, Idem. |
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