ANNEXE 1 : LEXIQUE
ANNEXE 2 : REGLEMENT D'EAU DE L'USINE DE LA MAILLERAYE
ANNEXE 3 : REGLEMENT D'EAU DU MOULIN DE GRANGEARD
ANNEXE 4 : ARRET RENDU PAR LE CONSEIL D'ETAT LE 07 FEVRIER 2007
« MONSIEUR ET MADAME SABLE »
ANNEXE 5 : CARTE DU THOUET ET DES COMMUNES MEMBRES DU
SMVT ANNEXE 6 : CARTE DU THOUET EN DEUX-SEVRES
ANNEXE 7 : CARTE DE L'IIBSN ET DES SYNDICATS DE
RIVIERE
ANNEXE 8 : DETERMINATION DU MODE D'INTERVENTION EN FONCTION DU
STATUT DE L'OUVRAGE ET DE LA PERSONNE PUBLIQUE EN VUE DE L'ATTEINTE DU BON ETAT
ECOLOGIQUE
Annexe 1 : LEXIQUE
De la langue des usines
Issu du répertoire général de
jurisprudence de 1852
Affluents : on appelle ainsi les cours d'eaux
secondaires qui se réunissent à un cours d'eau principal. Depuis
le fleuve jusqu'au ruisseau, tous les cours d'eau ont leurs affluents ;
seulement, à mesure que l'on remonte dans des vallées plus
élevés, ils sont de moins en moins apparents. Il ne faut pas
confondre l'affluent avec le bras de la rivière, tout en lui appartenant
et en continuant à en faire partie : ils sont à un fleuve, par
exemple, ce que les bras de l'homme sont à son corps. L'affluent, au
contraire, ne fait pas partie du fleuve : il en est tout à fait
délaché ; seulement arrivé au terme de son cours, il
s'unit au fleuve, et ajoute au volume de ses eaux. Il se confond avec le fleuve
qui lui enlève jusqu'à son nom.
Affouillement : C'est l'excavation dangereuse
qui s'opère par le choc de l'eau courante, sous une digue, un
bâtiment ou un ouvrage hydraulique quelconque. Les affouillements ne sont
jamais apparents ; ils ne se révèlent que par la destruction
qu'ils attaquent. Il faut donc avoir soin de visiter les lieux que l'ont peut
croire menacés.
Amont, Aval : Ces deux mots qui ne s'emploient
jamais que relativement à un point donné, signifient l'un, en
remontant, l'autre, en redescendant le cours de l'eau. Ainsi en suivant le
cours de la Marne, Melun est à douze lieues en amont de Paris, et
Sèvres à deux lieues en aval en suivant le cours de la Seine.
Cependant les deux mots amont, aval sont souvent employés comme
équivalent de ceux-ci : au-dessus, en dessous, parce qu'en effet les
points auxquels ils se rapportent ne sont jamais au même niveau ; et en
effet le niveau ne peut pas exister entre deux point donnée, l'un en
amont, l'autre en aval, puisque la pente de l'eau est inséparable de
la pente du terrain. De là, l'expression de bateaux
montants et avalants qui se trouvent employés dans les anciennes
ordonnances.
Artifices . Vieux terme encore usité
pour désigner les constructions machines, et plus
particulièrement l'appareil hydraulique d'une usine. Ce mot est
employé dans l'ordonnance de 1669, en ce sens que l'ordonnance ne
considère comme dépendance du domaine public, que les
rivières qui sont navigables de leurs fonds et sans artifice.
Balisage . On donne le nom de balises sur les
fleuves et rivières navigables à des pieux, fascines ou autres
signaux, destinés à indiquer, soit les hauts fonds, soit au
contraire les passes les plus favorables à la navigation. Dans les
départements traversés par la Loire et l'Allier, on comprend
spécialement sous le nom de balisage l'enlèvement des bancs de
sable nuisible à la navigation. Ainsi balise, a comme on le voit, des
significations tout à fait opposées, tantôt il signifie la
passe qu'il faut suivre, tantôt la passe qu'il faut éviter, et le
balisage n'est qu'un moyen d'obtenir un tirant d'eau suffisant pour la passe
des bateaux.
Banalité . C'était le droit
existant au profil des seigneurs ou autre individu, d'exiger que les habitants
d'une localité se servissent de son moulin et de son four. Ces
banalités ont été supprimées par la loi du 15 mars
1790.
Barrage . C'est une digue établie
transversalement dans une rivière, dans le but, soit d'en dériver
les eaux dans un canal de dérivation, soit de les élever de
manière à obtenir une chute nécessaire indispensable au
roulement d'une usine. Les barrages sont fixes ou mobiles et sont
établis en terre, pieux et fascines, ou en maçonnerie. Quand ils
sont mobiles, ils se composent en général de poutrelles
posées horizontalement contre des montants verticaux, qui peuvent
s'enlever à volonté à mesure que l'état des eaux le
réclame.
Baveret . Petit canal en bois, conduisant l'eau
sur une roue au dessus.
Berges . La berge est une espèce de
talus de chaque côtés du cours d'eau, et qui en
général s'étend en pente douce depuis le niveau du sol
jusqu'au niveau des eaux coulant à plein bords, mais sans inondation sur
les terres riveraines.
Bief ou Biez : on appelle bief ou biez la
partie du ruisseau qui est la plus rapprochée de la roue. C'est un canal
formé de batardeau de maçonnerie qui joint immédiatement
le moulin dans lequel l'eau est plus resserrée afin qu'elle ait plus
d'action. Le biez, d'après cette définition, est donc la partie
essentielle de la constitution d'un moulin ; car sans la force motrice qu'il
ajoute artificiellement au cours d'eau, l'usine ne pourrait marcher ; aussi
est-il admis que les riverains n'ont pas le droit d'y faire des
saignées. La propriété de la partie du canal qui est en
quelque sorte adhérente à l'usine et à laquelle on donne
le nom de biez résulte des travaux même qui ont servi à
l'établir ; et comme le dit M. Merlin, le titre de
propriété est en quelque sorte écrit dans la chose
même. Mais le biez est presque toujours précédé d'un
canal ou ruisseau appelé canal alimentaire, ru, fausse rivière,
canal d'amenée, parce qu'il a pour but d'amener dans le biez les eaux,
soit d'une rivière, d'un lac ou d'un étang ; pour que les eaux
donnent le mouvement aux roues motrices de l'usine, à la suite du biez
se trouve le canal de fuite ou sous biez. On appelle ainsi la partie du cours
d'eau qui est en aval du vannage et des roues. Dans le département du
midi de la France le biez se désigne par le nom de béal ou
béalière. Dans toutes les localités ou les fabriques sont
nombreuses et rapprochées, le sous biez d'une usine forme le biez de
l'usine inférieur, ce qui donne lieu à de fréquentes
contestations sur la hauteur des eaux. Autrefois on l'appelait et encore
aujourd'hui on appelle quelquefois arrière biez la partie d'eau en
amont, ou le biez proprement dit, par opposition au sous biez ; mais c'est une
expression qui n'est ni claire ni juste, et il faut s'en tenir, suivant nous,
aux deux mots biez et sous biez.
Bords, Francs-bords : Le bord est
l'extrémité des propriétés riveraines qui touchent
et confinent à une rivière ou même un ruisseau. Le
franc-bord est un espace de terrain de largeur variable, qui est
réputé, à moins de preuve contraire, dépendance des
cours d'eau artificiels des canaux. Il en est autrement dans les fleuves et
rivières navigables. L'espace qu'on pourrait appeler franc-bord
constitue le chemin de halage sur lequel l'Etat a un droit de servitude, mais
non un droit de propriété.
Bras des rivières : Les bras d'un
fleuve ou d'une rivière sont, ainsi que nous l'avons dit en parlant des
affluents, ce que les bras de l'homme sont à son corps, mais, en
général, on n'appelle bras dans les rivières navigables
que les parties d'eau qui restent navigables comme la rivière
même. Si le bras non navigable ni flottable d'une rivière portait
ses eaux dans une autre région, et ne réunissait plus au corps de
la rivière, il cesserait dès son point de séparation, de
faire partie de la grande rivière, et n'appartiendrait plus à la
classe de celles qui
sont navigables et flottables. Il ne serait plus un bras, il
deviendrait l'affluent d'un autre cours d'eau.
Canal : un canal est un cours d'eau artificiel
qui a diverses destinations. Les canaux se divisent en plusieurs espèces
qui ont toute un caractère spécial en fait et en droit.
Canal de navigation : c'est une voie publique
confectionnée dans l'intérêt du commerce et de l'industrie
pour recevoir soit les eaux de la mer, soit les eaux des rivières ou des
ruisseaux, et faciliter, reliant ensemble les différents fleuves et
rivières, le transport des marchandises dans toutes les parties du pays
qu'il traverse. Cette espèce de canal est une rivière navigable
artificielle, et qui, en raison de sa navigabilité, doit faire partie du
domaine public, comme les rivières naturelles.
Canal de flottage : c'est celui qui est
particulièrement disposé aux abords des moulins et usines pour le
passage des bois flottés à bûches perdues.
Canal d'irrigation : destiné à
porter, en certaines localités privées d'eau et quelquefois sur
une très grande étendue de terrains, des eaux qui fertilisent des
terres arides et décuplent leur valeur.
Canal de dessèchement : destiné
à évacuer, à l'aide de fossés, saignées ou
rigoles, les eaux d'un terrain marécageux.
Canal de dérivation : c'est un terme
générique, qui sert à désigner tout canal
artificiel, dans lequel s'introduisent les eaux d'un lac, d'un fleuve, d'une
rivière ; mais on applique plus particulièrement ce mot, en
droit, à une prise d'eau opérée sur un petit cours d'eau,
et qui transporte ou dérive les eaux d'un lieu vers un autre, où
les eaux ne parviendraient pas sans ce canal. Un simple fossé peut
être un canal de dérivation.
Canal d'alimentation, d'amenée ou d'arrivage
: canal qui sert à amener les eaux sur une vanne ou un
déversoir.
Canal de fuite ou de décharge : c'est
un canal qui fait suite au canal d'amenée (l'un est en amont de l'usine,
l'autre en aval) et qui reçoit les eaux après qu'elles ont
passé sous une roue, dans un empellement ou un déversoir.
Chenal : C'est la voie comprise entre deux
jetées servant de passage aux vaisseaux pour l'entrée ou la
sortie d'un port de mer. On donne également ce nom par analogie aux
passes naturels ou artificielles établies dans la rivière pour le
service de la navigation.
Clayonnage : C'est le relèvement
formé de pieux ou piquets, entrelacés de branches flexibles qui
ont pour but et pour effet de modérer le choc des eaux contre les talus
des digues ou les berges naturelles des cours d'eau.
Coursier : c'est l'espace en maçonnerie
ou en charpente dans lequel s'effectue le jeu d'une roue hydraulique. La
construction des coursiers a subi les mêmes perfectionnements que celles
des roues. Ce n'est qu'à l'aide d'une bonne construction de ce genre
d'ouvrage qu'on peut parvenir à appliquer l'eau à la roue d'une
manière avantageuse ; car, dans toutes les roues en dessous, c'est lui
qui la tient et la dirige pendant tout le temps de son action.
Déversoir : c'est une espèce de
barrage établi presque toujours en maçonnerie, et donc le
caractère est d'avoir son couronnement dérasé à la
hauteur qui doit servir de limite à la retenue d'eau. La longueur
fixée pour le déversoir est déterminée par deux
murs qu'on nomme bajoyers, qui sont à chacune de ses
extrémités et dont le couronnement dépasse celui du
déversoir proprement dit ; la partie inclinée ou en talus est le
glacis. Un déversoir en maçonnerie, est le meilleur
régulateur des usines hydrauliques, parce qu'il est très
difficile d'y apporter des changements et d'en exhausser le niveau sans qu'on
s'en aperçoive. Les meuniers placent quelque fois sur la crête des
déversoirs des planches ou madrier qu'on nomme rehausses, mais ce fait
constitue une contravention qui doit être réprimé par
l'autorité municipale.
Digue, levée, turcie : ces expressions
sont synonymes, mais les deux dernières ne sont presque plus en usage.
Les digues sont des ouvrages en remblai, ordinairement en terre franche ou
argileuse, revêtu de gazon ou de clayonnage, quelque fois de
maçonnerie, et destinés, soit à retenir les eaux
élevées par les barrages à une hauteur
déterminée par le roulement des usines, soit surtout pour les
fleuves, à garantir la plaine voisine contre les
inondations. Les plaines qui longent la Loire sont
protégées par des digues qui ont conservé le nom de
turcies et levées dont on ignore l'origine ; elles longent le fleuve
dans une étendue immense ; mais malheureusement elles cèdent
quelque à la violence des eaux, et alors tous le pays est
inondé.
Ecluse : ouvrage fait sur une rivière ou
sur un canal pour retenir et lâcher l'eau suivant les besoins de la
navigation ou des usines.
Empellements : c'est un mot synonyme de
vannes, de sorte qu'empellement et vannes signifient absolument la même
chose. Les pièces constitutives d'un empellement sont : 1° le seuil
; 2° les poteaux montants, portant des feuillures dans lesquelles passent
les vannes ; 3° le chapeau ou pièce de couronnement.
Epis : ce sont de petites digues
composées ordinairement de pieux, fascines, terres ou pierres, et que
l'on construit sous des formes et des inclinaisons diverses, en saillie sur les
berges d'une rivière ou d'un torrent, pour en modifier le cours. La
science de l'ingénieur a obtenu dans les derniers temps des
résultats inespérés. Le cas le plus simple est celui
où, par le moyen des épis, il s'agit d'empêcher une rive
d'être minées par le choc de l'eau, ou de diriger la force du
courant vers un point déterminé. La science hydraulique a fait
sous ce rapport des progrès remarquables ; par des systèmes
d'épis convenablement disposés, on a forcé les torrents
à se combattre eux-mêmes et à restreindre par leur propre
travail leur lit aux moindres dimensions qu'ils puissent avoir...C'est une
belle application de l'art.
Etiage : c'est le niveau le plus bas des eaux
d'une rivière, et que l'on constate ordinairement pendant les
sécheresses de l'été. C'est ce niveau qui sert de point de
départ pour la mesure des eaux et l'état de tous les cours d'eau.
Ainsi, quand on dit par exemple, l'eau est à dix pieds, on entend dix
pieds au dessus de l'étiage.
Fascinage : ouvrage construits en fascines ou
fagots de branches vertes serrées solidement à deux ou trois
liens et dont on forme des épis que l'on fixe par des piquets. On fait
souvent usage du fascinage dans les terrains marécageux. On charge les
fascines de pierres ou de graviers et l'on peut ensuite construire dessus sans
danger.
Gord : percherie que l'on construit dans les
rivières, avec des rangs de perches et de piquets, et qui, aux termes de
l'ordonnance de 1669, ne peuvent y être établis sans
autorisation.
Jaugeage des eaux courantes : c'est
l'évaluation du produit ou de la défense par seconde du courant
d'eau. Comme il existe des relations théoriques et expérimentales
entre la section, la pente, les différentes vitesses d'un cours d'eau,
et le volume de liquide qui y coule dans un temps donné, on a des
formules qui font connaître cette dernière quantité. Dans
l'usage, il est plus simple et suffisamment exact, pour le plus grand nombre de
cas, de multiplier la section du cours d'eau par la vitesse moyenne.
Partage d'eau : ce mot a deux signification
très distinct en hydraulique, et notamment quand la construction des
canaux navigables. On nomme point de partage tout point sur lequel il y a
possibilité d'amener les eaux, pouvant de là être
dirigées par deux directions opposées. Dans les questions
relatives aux usines et aux irrigations, on nomme partage ou distribution
d'eaux, l'opération par laquelle on attribue à telle ou telle
destination, à tel ou tel intérêt privé, on volume
d'eau déterminé. On conçoit, du reste, que si
l'opération n'est pas juste, l'application du droit à
l'opération se trouve fausse. La régularité du travail est
donc d'une grande importance pour la justice, et il est nécessaire
dès lors de confier une pareille opération qu'à des
ingénieurs habiles.
Passelis : on appelle ainsi un ouvrage
étroit pratiqué dans un cours d'eau pour favoriser la navigation
et le flottage.
Patouillets : usine hydraulique
destinée au lavage ou à l'épuration des minerais de fer.
Il y en a de différentes formes ; ordinairement la mine est
placée dans une huche où l'eau se renouvelle, et où elle
est tenue en mouvement au moyen d'un agitateur, ayant la forme soit de larges
palettes, soit d'un châssis en fer, adapté à l'arbre de la
roue hydraulique ; l'eau chargées des parties terreuses avec lesquelles
la mine étant mélangée s'écoule seule, et celleci
se retrouve pure au fond du coffre où on la recueille quand le lavage
est suffisamment exécuté. Ces établissements
réclament de la part de l'administration une grande surveillance
à cause des contestations que font naître les eaux troubles et
boueuses provenant du large des mines, et qui se répandent dans les
rivières et souvent dans les prairies.
Pente : la pente, ou ce qui revient au
même, la force motrice des cours d'eau, n'est autre chose que
l'inclinaison du lit de l'eau, et c'est cette inclinaison qui détermine
le mouvement plus ou moins rapide des mol écules fluides dont l'eau se
compose. Celles-ci obéissant naturellement à l'action de la
gravité, deviennent susceptibles d'une action dynamique et
représentent des moteurs dont l'industrie met à profit la
puissance. Sur le plus grand nombre des cours d'eau qui ne sont pas pourvus de
barrages et dont le régime n'est pas torrentiel, la pente moyenne est de
0,20 à 0,80m par kilomètre. Suivant le Dictionnaire
d'administration, la pente réservée aux petits cours d'eau est de
3cent. par 100 mètres. La gravité, qui est le principe du
mouvement des eaux courantes, étant une force
accélératrice constante, les eaux acquerraient par leur pente une
vitesse susceptible de croître indéfiniment, si aucune
résistance ne s'opposait à cette action
d'accélération ; mais l'expérience démontre que
pour un état donné des eaux, leur vitesse est uniforme ; que,
même presque toujours, cette vitesse diminue vers la partie
inférieure du cours des fleuves. Les résistances qui produisent
ce résultat admirable (car si elles n'existaient pas, les fleuves
dévasteraient constamment leurs bords et même se frayeraient de
nouvelles route dans l'espace) sont le frottement contre les parois du lit, et
les divers obstacles qu'il renferme, les coudes et sinuosités, la
diminution de la pente, enfin, une certaine viscosité des
molécules liquides. On conçoit d'après cela qu'il existe
pour tous les cours d'eau une vitesse maximum à la surface, une vitesse
minimum au fond, et une vitesse moyenne qui peut se mesurer à une
certaine distance entre ces deux niveaux. La résistance des bords
exerçant une influence sensible, il y a à la surface des cours
d'eau une ligne de maximum absolu de toutes les vitesses ; c'est cette ligne
qu'on nomme communément le fil de l'eau.
Pertuis : c'est un passage étroit
pratiqué dans le barrage d'un cours d'eau pour favoriser les manoeuvres
de la navigation et du flottage. Ce mot vient de l'italien pertuso,
percé, ouvert. Avant l'invention des écluses à sas, on ne
connaissait que les pertuis, qu'on peut assimiler à des écluses
simples. Ils ont l'inconvénient de dépenser inutilement beaucoup
d'eau et de former des cataractes dangereuses. C'est l'enfance de l'art.
Cependant on en construit encore, soit par des motifs d'économie, assez
mal entendus, soit lorsqu'ils sont commandés par des circonstances
particulières, telles que les barrages en rivières. Les pertuis
se forment avec des bois debout en forme d'aiguilles ou avec des poutrelles
mise en travers, ou, enfin, avec des vannes que l'on manoeuvre à l'aide
de crics ou de verrins. Les pertuis ont différents noms suivant les
localités ; par exemple : pas, passelis, pas de roi, demi-écluse,
écluses simples, ganthières, portières, marinières,
etc.
Reflux ou remous : c'est le mouvement de l'eau,
qui, rencontrant quelque obstacle, remonte son cours.
Repère : c'est une marque faite sur un
pilier, représentant une échelle graduée en
centimètre et sur laquelle le point zéro indique le niveau
légal de la retenue. Un repère est pris quelque fois sur un point
fixe quelconque, situé a proximité de la retenue ; mais il est de
règle que le repère définitif d'une usine soit
placé dans le bief même dont il doit régler les eaux. Le
repère se compose d'une borne, colonne ou pilier en pierre de taille,
établi sur un massif de maçonnerie, ou bien fixé
latéralement au mur ou a la berge du bief. Quelque fois le repère
est formé d'une pièce de bois, battue a l'aide d'un mouton ou
d'une forte masse. Dans tous les cas, il convient qu'il soit baigné par
les eaux auxquelles il sert de règle, de manière a être
ostensible a tous les yeux. Car un repère dont la vérification
exige une opération de nivellement, n'est, par le fait, a l'usage de
personne. Les repères ainsi établis pouvant être
détruits ou dérangés par accident ou par malveillance, les
ingénieurs en les faisant poser ont soin de les rapporter a un contre
repère, pris sur une maçonnerie invariable, telle que le seuil
d'une porte, l'appui d'une fenêtre, le cordon d'un bâtiment,
etc.
Roue hydraulique : anciennement on ne
reconnaissait que deux espèces de roues, les roues en dessous a aubes ou
a palettes, et les roues en dessus a augets, a godets ou a pots. Celles de la
première espèce recevaient toujours l'eau en dessous, et celles
de la deuxième espèce la recevaient par un baveret a la partie
supérieure. Mais, dans ces derniers temps, où l'on a senti le
besoin d'économiser l'eau et d'employer avec discernement une force
aussi précieuse que celle de l'eau courante, on s'est aperçu
qu'avec les anciennes roues a aubes étroites et a grandes vitesse on
perdait la plus grande partie de la force de l'eau ; et de grands
perfectionnements ont été apportés dans ce genre de
machines. Aujourd'hui on construit encore des roues a aubes verticales se
mouvant soit dans un coursier, soit dans un courant libre, mais elles sont
généralement fort large, tournent lentement, et sont, en un mot,
disposée, d'une manière beaucoup plus avantageuse que celles qui
étaient en usage autrefois.
Seuil : c'est une pièce de bois
horizontale ou sablière, sur laquelle s'assemblent ou s'appuient toutes
les parties verticales d'un empèlement. On nomme seuil bayard celui des
vannes motrices, prenant l'eau a une hauteur variable ; seuil gravier celui qui
est établi au niveau du lit du cours d'eau, comme cela doit toujours
avoir lieu pour les vannes de décharge, seuil
baveret, celui des vannes qui, destinées à mouvoir
des roues à augets, ou en dessus, sont généralement
à une très faible profondeur, et correspondent à une forte
chute.
Tension des eaux : se dit de l'état des
eaux, de celles d'un bief quand elles sont à un niveau convenable pour
la marche d'une usine. La limite de l'élévation de ce niveau
résultant soit des lieux, soit d'un règlement administratif, se
désigne comme maximum de tension des eaux.
Thalweg : la ligne des points les plus bas
d'une vallée ; et par conséquent la ligne de la plus grande
profondeur des rivières, celle où la navigation trouve le plus
grand tirant d'eau. Quand les canaux sont ouverts artificiellement, ils sont
sujets à des filtrations, s'ils n'occupent pas le thalweg des
vallées. En effet, du moment où le point d'eau est plus
élevé que les vallées riveraines, les eaux du canal
doivent inonder les terres voisines. Thalweg vient de deux mots allemands qui
veulent dire weig, chemin, et thal, vallée, chemin de la
vallée.
Thou : dégagement pratiqué dans une
rivière pour assurer l'écoulement des eaux en cas de grandes
crues.
Tirant d'eau : c'est la profondeur dont s'enfonce
un bateau quand il est à pleine charge.
Vannes : ce sont des portes ou vanteaux de
dimensions variables, mobiles verticalement, par le moyen d'une tige ou queue,
contre les poteaux montants et dans des feuillures. Elles servent à
régler la distribution et la dépense de l'eau des biefs, des
usines, des étangs, et, en général, de toute retenue. Il y
a plusieurs sortes de vannes, celles qui sont plus immédiatement sous la
surveillance de l'administration sont celles qui font partie du système
régulateur de la retenue, et qu'on désigne sous le nom de
vanne de décharge. Ce sont les véritables voies
découlement des eaux accumulées dans le bief des usines.
Indépendamment des vannes de décharge, il y a des
vannes de mouvement ou vannes motrices
désignées plus généralement par les usiniers des
campagnes sous le nom de vannes ouvrières, mouleresses,
mouloires, et qui servent à mettre en mouvement les roues hydrauliques
d'une usine. Les vannes motrices sont quant à leur nombre,
quant à leur force et à leurs dimensions, à la disposition
des usiniers, comme faisant partie du mécanisme ou de la machine
proprement dite. Elles n'entrent donc point dans le calcul des moyens
d'écoulement que doivent présenter les barrages. En effet, les
vannes motrices ne servent à rien dans le temps des crues, et le
déversoir n'ayant qu'un produit superficiel, est principalement utile
pour régler ou régulariser
la hauteur de la retenue, tandis que les vannes fournissent un
déchargeoir de fond. Indépendamment des deux espèces de
vannes dont nous venons de parler, on connaît encore une espèce de
vannes, dite de compensation. C'est une vanne de décharge qui se
lève nécessairement, par l'effet d'un levier, lorsqu'une vanne
motrice correspondante se baisse. Cette disposition est assez souvent
réclamée par l'état des localités, là
où l'on ne pourrait établir de déversoir, et surtout
là où il est indispensable de conserver toujours dans le canal
qui fait la prolongation du sous bief un courant à peu prêt
régulier, soit en faveur des usines inférieures, soit par tout
autre motif. Il existe aussi des vannes de reversoir. C'est une vanne qui, mise
en jeu dans une rainure pratiquée verticalement au dessous du radier,
peut se lever ou se baisser selon le volume du courant, de manière
à maintenir toujours une égale retenue. C'est en quelque sorte un
radier mobile.
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