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Le statut juridique des ouvrages hydrauliques

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par Anthony Neaux
Université François Rabelais - Tours - Master 2 Administration des Collectivités Territoriales 2008
  

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CONCLUSION

Cette étude allie le droit à l'influence de l'histoire et des changements que peut vivre une société passant de la féodalité à la révolution industrielle puis à la découverte de nouvelles sources d'énergies. L'adaptation constante à un environnement sans cesse moins contraignant pour l'homme lui a permis de passer d'une situation où il était forcé de vivre avec la rivière et ses aléas à une aire nouvelle sous laquelle il maîtrise l'énergie source de toute activité industrielle. Cette modernisation progressive à permis de quitter les fonds de vallées et ses risques de crues pour implanter les activités dans des espaces plus protégés. Cependant, si nous avons pu tirer profit des nouvelles sources d'énergies que la science nous a donné, l'histoire nous laisse des rivières aménagées, sous influences de nombreux ouvrages hydrauliques.

A l'heure où nous prenons conscience des enjeux environnementaux que représentent les cours d'eau, leur qualité et la maîtrise de leurs usages, il devient urgent de tirer les conséquences des évolutions récentes et parfois rapides à l'échelle générationnelle des changements d'utilisation dont ont été l'objet les cours d'eau. Si la recherche de sources d'énergie a pu être un enjeu d'intérêt supérieur, celle-ci doit désormais s'allier avec les contraintes environnementales et notamment la protection de la ressource en eau, nouvel enjeu fort du XXI ème siècle. Il apparaît alors que la renaturation des rivières et l'abandon d'une artificialisation témoin de temps révolus doivent aujourd'hui être privilégiés par les pouvoirs publics, garants de l'intérêt général.

Cependant, bien que, comme nous l'avons vu, le droit donne aux collectivités territoriales et aux préfets tous les pouvoirs nécessaires à l'atteinte du bon état écologique, les réticences que manifestes certains usagers de la rivière ne peuvent être combattues efficacement non devant les tribunaux mais, dans un but de paix social, que de manière pédagogique par l'expérimentation et la communication. C'est d'ailleurs cette voie qui a été privilégiée par l'Institution Interdépartementale du Bassin de la Sèvre Nantaise et le Syndicat Mixte de la

Vallée du Thouet dans le cadre de la mise en place d'un outil d'aide à la décision sur cette problématique. L'acceptation sociale d'une telle démarche s'avère indispensable pour permettre aux élus d'engager les actions visant à repenser l'aménagement des cours d'eau. Malgré cela, le droit reste indispensable à la maîtrise globale d'une telle opération sur les ouvrages hydrauliques car il a su s'adapter aux variations de la société, que ce fussent sous l'influence des Seigneurs, des révolutionnaires, des industrielles, ou enfin plus récemment, du droit communautaire.

Cette étude, alliée au travail de concertation et de pédagogie déjà engagé doit donc permettre aux pouvoirs publics de conforter une position parfois difficilement tenable sur la scène politique, c'est-à-dire, celle qui vise à privilégier l'intérêt général face à l'addition d'intérêts particuliers, et donc à protéger l'environnement malgré des usages privés d'agrément et de loisir voire parfois des intérêts économiques qui peuvent savoir peser dans les conflits d'usages. Reste donc, pour permettre une pleine efficacité de l'action publique en matière environnementale, et plus précisément en ce qui nous concerne, en matière de gestion de l'eau et des milieux aquatiques, de lier droit et communication afin que la prise de conscience de situations incompatibles tant avec la légalité qu'avec le bon état écologique serve l'intérêt général et le respect de l'environnement dans un souci de développement durable. Les besoins en énergies propres et renouvelables risques cependant de faire se reposer la question des ouvrages et de l'énergie hydraulique. Il ne s'agira alors plus de trancher entre usages passés et contraintes environnementales présentes, mais de poser les termes du débat de manière plus nuancée, et peut-être d'envisager que de nouveau la rivière puisse être source d'énergie propre ou du moins renouvelable ... dans un but d'intérêt général. Mais pour cela, il nous faudra être vigilant et faire pleinement application du principe de précaution dont la valeur constitutionnelle a été consacrée par l'adoption de la Charte de l'environnement de 2004 par le Parlement en février 2005. Pour cela il conviendra d'être attentif à l'étude du « bilan coût - avantage », déjà effectué par le juge, et de démontrer l'absence d'atteinte au bon état écologique des cours d'eau afin que les enjeux économiques soient compatibles avec la valeur de notre patrimoine environnemental.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon