3- La situation du site de Cestas
a. La situation économique
Le groupe Lu rencontre actuellement certaines
difficultés. Elles sont d'ordre structurel. En effet, le marché
actuel de la production de biscuit est en phase de saturation. Les acteurs du
marché peuvent se distinguer selon la typologie suivante : on
trouve en premier lieu les marques nationales, viennent ensuite les marques de
distributeurs (MDD), le marché compte aussi les marques dites
« discounts ». Le marché de la production fait face
à une demande plutôt stable. La stratégie des acteurs
(notamment des marques nationales) est de faire augmenter le prix moyen du
panier de biscuit que le consommateur achète puisque les volumes de
consommation restent stables. Les marques nationales mettent donc en oeuvre des
stratégies de réduction des coûts (en particulier en ce qui
concerne la publicité ou le marketing) et orientent leurs productions
vers l'innovation afin de continuer à capter le client et pouvoir plus
facilement augmenter les prix de leurs produits, la nouveauté se paie au
prix fort.
Avec une croissance annuelle importante en termes de
commandes, l'usine Lu de Cestas tire largement son épingle du jeu. Le
site compte actuellement plus de 500 salariés et produit près de
37 000 tonnes de biscuits par an (Petit Écolier, Choco tendre,
Grany moelleux, Petit LU, Kango, Mikado, Pépito rond, Granola,
Pépito barre, Taillefine, Choco croc...). Crée en 1972, l'usine
produit tout d'abord des produits pour l'entreprise l'Alsacienne. Aujourd'hui,
Cestas est dans une situation plutôt favorable, le niveau de demandes de
produits pour les marques qui sont fabriquées sur le site sont en
augmentation (surtout pour les produits Mikado, Pépito rond et Granola).
Cette tendance s'est accentuée avec un accroissement de la demande de
biscuits type Mikado en provenance du Royaume-Uni. Pour faire face à la
stagnation des ventes de ces produits, l'usine produit également des
produits MDD (de marque de distributeurs). Cette production permet de continuer
à produire des biscuits et ainsi de conserver un tonnage suffisamment
important pour couvrir les frais fixes de l'usine. De plus, la production de
biscuits MDD permet à l'usine de continuer à produire des
biscuits dont les ventes sont plutôt faibles en volume.
b. La situation des effectifs
Avec une moyenne d'âge qui se situe au-delà de
45 ans (la pyramide des âges des salariés de l'usine est
disponible en annexe VII page X), l'usine se trouve dans une situation
complexe. On constate un fort déséquilibre sur cette pyramide des
âges. La médiane confirme cela, elle se situe à 49 ans, la
moitié des salariés de l'usine a plus de 49 ans et la
moitié des salariés a moins de 49 ans. L'écart type de la
population étudié est relativement important puisqu'il est
supérieur à 10, en d'autres termes la dispersion des individus
autour de la moyenne est très importante. Cela signifie que la
population de l'usine est très hétérogène en
matière d'âge.
Un des problèmes qui peut être causé par
cette moyenne d'âge élevé consiste en la transmission des
connaissances. En effet, si celle-ci est aujourd'hui intégrée,
dans la pratique, par une grande partie des entreprises, le fait de produire
cette transmission de façon massive et sur une durée relativement
courte (inférieure à 10 ans) peut engendrer des problèmes
importants. Néanmoins, il faut relativiser ce constat car même si
l'usine présente une moyenne d'âge élevé, on observe
que la part des moins de 35 ans représente près de 20% de la
population totale de l'usine. Néanmoins pour conserver un certain niveau
de performance, l'usine est dans l'obligation de transmettre rapidement les
savoirs-faires des opérateurs vers les nouveaux entrants tout en
préparant le départ de ses salariés les plus
âgés dans les prochaines années. De plus, la fluctuation du
niveau de commandes des clients oblige l'organisation à maintenir un
certain pourcentage d'intérimaires au sein de l'usine pour pouvoir
conserver une relative flexibilité dans la gestion de la masse
salariale. En effet, la variabilité du volume des commandes oblige
l'organisation à se doter d'un plan de charge adaptable en fonction des
besoins de la production. Aujourd'hui, le nombre de travailleurs temporaires
sur le site fluctue entre 70 et 90 personnes, le site compte environ 500
salariés ce qui donne un pourcentage compris entre 12 et 15 % de
travailleurs temporaires comparé au total des effectifs sur le site. Ce
pourcentage élevé est une variable importante de la constitution
des effectifs. Cela met en lumière la variabilité des volumes de
production et donc la nécessité d'adapter les ressources en main
d'oeuvre.
c. Présentation du service RH
Le service RH est composé de onze personnes, une
responsable des ressources humaines (Valérie Avequin), une adjointe
ressources humaines (Aurélie Puypalat), une responsable relation sociale
et communication interne, une responsable paie et administration du personnel,
une assistante paie et administration du personnel, un responsable placement et
personnel de production, une assistante placement, un médecin du
travail, une infirmière et d'une assistante ressources humaines. A cette
structure s'ajoute l'arrivée d'un stagiaire en charge des dossiers
absentéisme et suivi formation double poste. L'organigramme du service
est détaillé en annexe V page X. Sur certains dossiers, le
service ressources humaines du site est susceptible de recevoir l'appui des
services ressources humaines centraux du siège en fonction des besoins
exprimés par et sur certains projets, communs à l'ensemble du
groupe ou de l'entreprise (transmission des savoirs-faires).
Le service est divisé en plusieurs
sous-organisations : le service paye, le service placement et personnel de
production. Ces sous-sections sont toutes rattachées au service
ressources humaines. Au cours de ma période de stage, Aurélie
Puypalat, adjointe Rh, ma responsable de stage, est partie en congé
maternité au mois de Juillet, elle est remplacée par
Aurélie Soler. Ce remplacement a engendré un certain temps
d'adaptation de la part des membres du service et redistribué une partie
de la charge de travail dans le service des ressources humaines du site.
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