Problematique de refinancement au Rwanda( Télécharger le fichier original )par Gilbert HABYARIMANA Institut Superieur Panafricain d'Economie Cooperative - Master en Microfinance 2008 |
3.3. Analyse des besoins des IMF et des moyens disponibles auprès de FOREDEMDans cette section, il sera question d'identifier les besoins importants des IMF dans leur collaboration avec les banques dans l'objectif d'atteindre un grand nombre des pauvres. Il sera également question d'évaluer les moyens ou ressources disponibles pour faire face aux besoins des IMF A la fin, une synthèse sera faite pour vérifier l'hypothèse trois. 3.3.1. Analyse des besoins des IMFNous procéderons ici à une présentation des résultats de l'enquête réalisée auprès de 14 IMF Seront pris en compte les points relatifs à leurs besoins structurels (structure organisationnelle, existence et l'adéquation des procédures, niveau de développement du SIG) et opérationnels (développement stratégique, ressources humaines, ressources matérielles et ressources financières). 3.3.1.1. Besoins structurelsLes résultats de l'analyse montrent que beaucoup IMF au Rwanda souffrent d'insuffisances structurelles liées à l'histoire du secteur de la microfinance et au contexte actuel. Selon notre enquête, sur 14 IMF interrogées 13 ont au moins deux insuffisances liées aux problèmes structurels tels que l'inexistence ou inadéquation des manuels de politiques et procédures, la faiblesse du système d'information de gestion, les problèmes d'organisations et la non maîtrise du portefeuille de crédit. Pour l'inexistence ou l'inadéquation des manuels de politiques et procédures, le problème remonte dès la création de ces IMF Leur processus de transformation vers les formes juridiques reconnues par les instructions en vigueur n'a pas été bien conduit. Avec la réglementation du secteur, les projets et les ONG à volet microfinance se sont transformés en IMF (comme société anonyme, COOPEC ou SARL). Parmi les exigences pour l'octroi d'agrément, il y a la présentation de manuels de politiques et procédures de l'institution. Or les coûts de production de ces documents sont chers. Beaucoup IMF produisent donc des documents ne remplissant pas toutes les conditions méthodologiques, juste à des fins d'obtention de l'agrément rendant difficile son appropriation par les utilisateurs. Conséquemment, la mauvaise gestion poursuit et diminue la confiance du banquier d'une part et des clients d'autre part; ce qui freine le développement de ces institutions. En ce qui concerne le système d'information, l'enquête montre que 3 IMF sur 14 interrogées soit 21,4% ont un SIG informatisé. Selon RMF (2007) également, dans son enquête réalisée au Rwanda, 76,9% des IMF au Rwanda n'ont pas un système d'information de gestion informatisé11(*). De nos investigations auprès de la Banque Centrale (BNR), la plupart des IMF a un problème de rapportage et de respect des normes prudentielles. Les responsables IMF affirment ne pas disposer d'outils nécessaires à la prise de décision. Pour ce qui est de la qualité du portefeuille, sur 14 IMF interrogées, 13 ont un problème de retards de remboursement. Le taux de remboursement des IMF reste en dessous des normes acceptables au niveau international soit 95%. Les IMF sont alors tenues de constituer des provisions importantes, ce qui mine la rentabilité financière de ces institutions. Il ressort que les capacités de suivi des clients par les agents de crédits des IMF restent encore loin des normes en ce qui concerne l'analyse des dossiers et le suivi des projets en cours. A ce facteur s'ajoute également la lourdeur des procédures juridiques qui ne permettent pas au créancier de réaliser les biens nantis en cas de non remboursement. Pour les problèmes d'organisation, quatre COOPEC ont souligné avec force le manque d'accompagnement dans leur processus de mise en réseau. Des différents problèmes dégagés, beaucoup IMF interrogées ont jugé nécessaire la mise en place d'un programme d'accompagnement afin d'accroître leur niveau de professionnalisme. «Elles n'auront pas accès aux ressources du marché tant qu'il y aura encore des problèmes de non maîtrise du portefeuille, de mauvaise gestion ou gouvernance et de l'absence d'information fiable » a déclaré un responsable d'une grande IMF. Ces insuffisances structurelles sont suivies d'insuffisances opérationnelles et liées aussi aux choix stratégiques adoptés. * 11 RMF (2007). Revue critique orientée vers l'avenir du secteur de la microfinance au Rwanda, Kigali |
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