2.2.2.2. Formes d'approches des banques dans le secteur de la
microfinance
Le développement du secteur de la microfinance suscite
beaucoup d'intérêt aux investisseurs privés au fur et
à mesure qu'il s'intègre dans le secteur financier formel. Pour
le professeur SERVET (2006), les Banques et autres investisseurs n'ont compris
l'importance de la microfinance qu'après avoir constaté à
travers plusieurs expériences porteuses de résultat, que les
pauvres étaient susceptibles à la bancarisation et que le
microcrédit pouvait être une activité rentable. Selon les
phases de croissance des IMF, les besoins nouveaux en financement s'imposent et
évoluent en fonction des exigences du marché. En effet, les
institutions financières ont plusieurs modes d'interventions dans ce
secteur et le choix des stratégies est opéré selon la
vision stratégique, les moyens et les exigences de l'environnement. Pour
SECK (2007), la nature des relations entre les banques et la microfinance varie
d'une zone à une autre selon le degré de maturité et les
spécificités de chaque système financier.
2.2.2.2.1. Création d'une unité de microfinance
spécialisée interne à la Banque
Dans ce modèle d'intervention, la banque
créée sa propre unité de microfinance. Selon LOPEZ et al.
(2003), il y a deux options possibles dans ce modèle: créer une
unité de microfinance en son sein ou incorporer un produit de
microfinance dans une unité déjà existante de la Banque.
Les services de cette unité sont considérés comme de
nouveaux produits nécessitant des actions de marketing. L'embauche du
personnel se limite surtout aux personnes directement impliquées dans la
gestion opérationnelle de l'unité. C'est une option probablement
moins coûteuse et présente des avantages notamment dans la
maîtrise des frais généraux, dans l'utilisation de support
d'autres départements de la banque et le faible embauche de personnel.
Mais le modèle présente des inconvénients tels que le
risque de tensions entre le personnel de l'unité et le personnel de la
banque, le manque de gouvernance autonome et le risque de considérer les
activités de microfinance comme les autres activités de la banque
surtout lorsque l'activité de microfinance est soumise à une
convention collective et à la réglementation bancaire.
Ce modèle est celui appliqué à la BRD en
créant une unité spécialisée de microfinance qui
abrite le fonds de refinancement et de développement de la microfinance.
Ce modèle est complété par celui des alliances
stratégiques avec les IMF. Cette unité a son personnel qui
s'occupe de la gestion opérationnelle du fonds et la prise de
décisions suit le processus normal de la BRD. Notons que le
modèle devait, après trois ans, conduire à
l'institutionnalisation du FOREDEM vers une banque spécialisée de
refinancement des IMF
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