2.2.2.
Analyse des approches de refinancement
La mission assignée aux IMF pour parvenir à la
bancarisation de masse des populations pauvres ne serait possible qu'à
travers la conjugaison des efforts de tous les acteurs. Cette idée est
basée sur la création des partenariats impliquant l'ensemble des
acteurs du secteur financier (Banques de développement, Banques
commerciales, institutions financières internationales) et autres
intervenants (organisations de développement). Dans cette section, nous
allons aborder les circuits de refinancement, les approches d'intervention des
banques dans la microfinance et l'analyse comparative de trois types de
refinancement.
2.2.2.1. Acteurs et circuits de refinancement
2.2.2.1.1. Différentes formes de partenariat entre IMF
et Banques
a. Partenariat financier
Le partenariat financier qui engage au moins les deux
institutions est le placement des excédents d'épargne et de
trésorerie de l'IMF auprès de la banque qui en garantit la
sécurisation et éventuellement la rémunération.
Dans ce cas, ce sont essentiellement les critères de proximité
géographique et les caractéristiques des produits de
dépôts proposés (rémunération,
disponibilité) qui vont déterminer le choix de la banque par
l'IMF.
Le refinancement de l'IMF par la banque requiert un
degré de confiance plus important entre les deux institutions. Il se
fait à des conditions négociées (taux
d'intérêt, échéancier de remboursement de
crédit) qui, jusqu'à un certain point, pourront s'assouplir
à mesure que la confiance s'installe. Une relation durable de
refinancement sera le plus souvent conditionnée par des résultats
de gestion, des résultats financiers, l'application de normes
réglementaires que l'IMF doit pouvoir présenter
régulièrement à la banque de refinancement. Au Rwanda,
toutes les IMF déposent leurs excédents et réserves dans
les banques commerciales sous diverses conditions. Cependant, les
opérations de refinancement des banques aux IMF restent insignifiantes.
Ceci, à cause de la méconnaissance du secteur par les banques,
faiblesses mutuelles en termes d'échange, manque de transparence qui
effraie les banques et les conditions des banques entre autres le coût du
refinancement et les conditions de remboursement.
b. Partenariat technique
Un partenariat technique, fondé sur la prestation de
service de la banque pour l'IMF, peut porter sur la formation, sur les
opérations de transfert de fonds, de l'audit, du contrôle et du
système d'information de gestion (SIG). Le partenariat peut aussi
être plus étroitement lié au service financier de l'IMF: la
banque assure à ses guichets l'octroi de crédit et la collecte de
l'épargne, pendant que l'IMF se concentre sur un rôle
d'intermédiation (constitution de groupes, analyse des demandes de
crédit, validation des dossiers, suivi des dossiers, etc.). Le
partenariat requiert alors un réseau décentralisé pour la
banque si l'IMF veut agir en zone rurale. Cette pratique est observable entre
la BRD et les IMF qui interviennent surtout dans le secteur agricole lorsque
les IMF identifient les projets rentables dont les besoins de financement
dépassent la capacité des IMF (montant, délais de
remboursement etc.)
c. Partenariat institutionnel
Plusieurs IMF prennent leurs origines aux programmes et
projets mis en oeuvre par les organisations nationales ou internationales de
développement. Au stade projet, la banque peut être un acteur
déterminant dans la création de l' IMF: initiateur, maître
d'ouvrage, président ou membre du comité de pilotage du projet.
Dans ce type de partenariat, la banque participe à la
définition du « modèle » institutionnel de l'IMF, au
choix de l'opérateur, à la définition du cadre contractuel
liant les institutions parties prenantes; elle peut influer sur les choix
stratégiques de l'IMF (zones d'intervention, types de populations
ciblées, produits proposés, taux d'intérêt, etc.) et
imposer des règles, des normes de développement et des conditions
de collaboration entre l'IMF et son environnement. A l'issue de la phase «
projet », plusieurs évolutions sont possibles : la banque ne
conserve avec le projet que des relations financières et/ou techniques
(cas de la BNDA du Mali avec les CVECA) ; si l'IMF ouvre son capital, la banque
peut en devenir actionnaire et conserver un rôle dans l'évolution
ultérieure de l'IMF.
En somme, la diversité réelle des formes de
partenariat ne garantit pas le dynamisme direct et mutuel de ces deux
entités. Au Rwanda, le dynamisme reste très limité et
ciblé sur des IMF ayant un certain niveau de viabilité. Pour les
Banques, le choix de la stratégie d'intervention dans la microfinance
reste difficile à faire vu les possibilités réelles et
disponibles.
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