B.
Appréciation des critères de sélection des dossiers
1. La légèreté des
études de marché
Il s'agit ici principalement de l'évaluation des
recettes futures. Cette opération devrait être menée avec
beaucoup d'efficacité, afin d'estimer la demande potentielle quasi
réelle. Ceci est d'autant plus pertinent que c'est sur ces
rentrées de fonds que sont assis les remboursements dus aux
échéances convenues. Ce qui, par ricochet, implique qu'une
mauvaise estimation des recettes entame immédiatement le recouvrement
serein des créances.
Pourtant, et dans bien de cas, ce sont les prévisions
de vente souvent optimistes faites par le porteur de projet qui sont retenues.
Or, il est évident que les motivations sont antinomiques car, tandis que
le promoteur est motivé par l'éligibilité de son projet,
le dispensateur de crédit doit s'intéresser à la
solvabilité de ce dernier.
Le non respect de ce principe peut déboucher sur la
perte totale ou partielle de la créance, bref, constituer un frein pour
l'éclosion de la fonction de recouvrement.
2. La pertinence mitigée
des indicateurs financiers utilisés
Les dossiers de crédit étudiés sont
totalement dépendants de l'appréciation de chaque
évaluateur. Ainsi, les indicateurs utilisés sont
conséquents à cette appréciation essentiellement
subjective. Pourtant, ces indicateurs pourraient être plus significatifs
s'il y avait une visualisation analytique comparative.
L'étude financière se limite au calcul des
ratios et indicateurs. Elle fait fi de l'analyse et de l'interprétation
de ceux-ci qui doivent déterminer les tendances sur lesquelles devrait
se fonder la prise de décision.
Elle consisterait à faciliter la décision, en ce
sens que l'on pourrait non seulement prendre en compte les similarités,
mais disposer en plus d'une sorte de projet éligible type par secteur ou
branche d'activité. Ceci est valable tant pour les équipements
(prix, quantité, qualité...) que pour les indicateurs financiers
(taux de rentabilité, cash flow, pay-back period,...).
Ainsi pourrait-on utiliser les deux notions statistiques que
sont la moyenne et la médiane. La moyenne représentera le rapport
obtenu en divisant la sommation de tous les ratios du groupe retenu par le
nombre de projets, tandis que la médiane sera la valeur pour laquelle on
aura autant de ratios favorables.
La médiane est alors plus représentative de ce
que l'on pourra appeler pour chaque secteur d'activité
homogène « le projet type », puisque chaque
ratio médian est indépendant des valeurs externes à la
limite aberrantes. De même, qu'il peut être intéressant de
regrouper sur un même graphique la médiane et la moyenne du groupe
que l'on comparera facilement aux données du rapport d'évaluation
fait par un CE pour un projet donné.
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