Chapitre 2 : Une analyse approfondie des
spécificités de la gouvernance d'entreprise dans les pays
européens continentales
Avec une analyse comparée des systèmes de
gouvernance dans cinq pays européen, Boutiller et al (2002)
démontrent la spécificité de chacun des ces pays en
matière de corporate governance.
La convergence qu'on peut constater entre les pays
européens, en ce qui concerne les structure de financement et les
structures de contrôle, ne signifie pas l'existence d'un seule
modèle de gouvernance dans tous les pas européens. En effet,
chaque pays subit le poids de ses pratiques culturelles et
réglementaires, relatives aux mécanismes permettant de dissocier
la propriété du contrôle.
Ce chapitre sera divisé en deux sections. La
première présente un panorama des structures de
propriété et de contrôle des sociétés
cotées européennes, avant que la deuxième section
s'intéresse à une analyse comparée de la gouvernance
d'entreprise en quatre pays européen (France, Allemagne, Italie et
Pays-Bas).
Section 1 : Structures de la
propriété et du contrôle des sociétés
cotées européennes
Dans cette section, nous allons voir, dans un premier temps,
comment la thèse de Berle et Means (1932), concernant la dispersion de
l'actionnariat, n'est pas applicable en Europe continentale, où
l'actionnariat concentré domine (1-1). Ensuite, nous allons voir comment
les structures de contrôle des entreprises européennes
cotées ne coïncident pas nécessairement avec les structures
de propriété, notamment en termes de concentration, et ceci
grâce à des mécanismes de séparation que nous allons
décrire (1-2).
(1-1): Un actionnariat concentré marquant la
géographie du capital des entreprises cotées
européennes
En effet, la vision de Berle et Means (1932) concernant la
dispersion de l'actionnariat a été supposée d'être
applicable universellement. Mais, plusieurs études et recherches ont
récemment montré que cette vision ne recoupe pas les observations
faites (M. Becht, C. Mayer, 2002).
Ces études constatent que le degré de la
concentration de propriété est particulièrement
élevé en Europe continentale, où le principale
blockholder détient en moyenne presque la moitié du
capital. De plus, Becht et Mayer (2002) montrent que la concentration ne
s'explique pas seulement par la présence d'un grand actionnaire, mais
aussi par l'absence d'autre grand actionnaire. En revanche, aux Etats-Unis et
en Grande-Bretagne, le deuxième (et troisième) actionnaire ne est
pas différent du premier.
Avant de déterminer le détenteur ultime dans
l'entreprise européenne, on va procéder d'une présentation
de quatre études principales concernant la situation
européenne.
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