Le rôle des investisseurs institutionnels dans la gouvernance des sociétés cotées( Télécharger le fichier original )par Koussay AMMAR Université Bordeaux IX - DEA en Science de Gestion 2003 |
Le modèle européen de la gouvernance d'entreprise :Il est aussi connu comme le modèle interne (Jeffers et Magnier, 2002) ou encore fermé (Franks et Mayer, 1992)10(*) ; ce modèle correspond au principe de `stakeholder' dans la mesure où il prend en compte les intérêts spécifiques de plusieurs parties prenantes (Plihon et al, 2002). La principale caractéristique de ce mode de gouvernance est la relation de long terme banque-entreprise. Les besoins de l'entreprise en capital sont satisfaits par les participations de gros actionnaires (actionnaires de référence). Ces actionnaires sont, par exemple, des banques en Allemagne, des institutions financières et entreprises industrielles en France. Donc, le contrôle est exercé par différentes parties prenantes, à travers les responsabilités des membres du conseil de surveillance à l'égard des actionnaires qu'ils présentent, notamment des banques, d'autres entreprises ( participation croisée) et des représentants des salariés et des pouvoirs publiques. Les avantages de ce contrôle sont d'autant plus importants que les marchés sont peu liquides, que la diffusion de l'information est peu répandue, les entreprises préfèrent le secret, et que les droits des minorités ne sont pas bien respectés (Dietsch, 2003, P. 145). 3- une comparaison entre les deux modèle de la gouvernanceUne analyse comparée de ces deux modes de la gouvernance a pour objectif de montrer leurs portées et limites respectives : 1- Alors que le modèle anglo-saxon se caractérise par un actionnariat dispersé, le modèle européen a un actionnariat concentré. Cela donne deux types différents de conflit d'intérêt. Pour le premier, il y a le conflit traditionnel entre actionnaires et dirigeants. En revanche, la concentration de l'actionnariat, dans le second modèle, produit un autre conflit, entre les actionnaires de référence et les minoritaires. 2- La relation entre la concentration du capital et l'efficacité du contrôle : selon Shleifer et Vishny (1997), l'existence et l'efficacité de contrôle varient selon le degré de concentration du capital détenue par les actionnaires. En définitive, les actionnaires exercent plus fréquemment un contrôle efficace de l'équipe managériale lorsqu'ils seront peu nombreux. A l'inverse, plus les actionnaires seront nombreux, moins leurs contrôle sera efficace 3- Le mode de gouvernance anglo-saxon fondé sur le marché des actions organisent un transfert du risque intergénérationnel, qui accorde plus d'importance aux résultats courants et le financement sur le court terme, alors que les de gouvernance fondés sur la dette organisent un transfert de risque intertemporel, qui assure aux entreprises une plus grande disponibilité du crédit dans le temps, et il est naturellement plus favorable aux financement à long terme (Dietsch, 2003, P. 144).
* 10 Cité par Lannoo (1994) |
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