Management et systeme d'organisationpar Ahmed salem ould sidi Universite Gaston Berger - DEA 2004 |
II - Le management : outil de développement de la performanceéconomique et sociale : Malgré la différence qui peut exister entre le style du management adopté par les différents types d'entreprises, le management reste toujours un outil incontestable et incontournable de développement de la performance, à la fois, économique et sociale de celle-ci. Or, il est utile de signaler que ces deux performances, de nature différente, doivent être gérés simultanément par l'entreprise, du fait de leur forte indépendance.
Le traitement de la performance économique d'une entreprise nous renvoie directement à la mesure économique du rendement ou de la rentabilité de celle-ci. Il faut donc faire référence à l'efficacité comptable et financière, à travers le résultat absolu, et aussi à la recherche de l'efficience par l'obtention d'un résultat optimale et relatif aux moyens mis en oeuvre. A ce niveau, le management doit dont assurer et faciliter la gestion et l'allocation des ressources disponibles, tout en mettant en priorité la recherche du profit et son maximisation ; et ce en intervenant à plusieurs stades ; la formation du résultat, la production, l'assurance d'une valeur ajoutée importante, et lors du calcul des ratios.
C'est un élément très important pour l'entreprise, du fait qu'il peut conditionner et influencer sur sa survie. Le management doit donc prendre en considération cet élément en permettant l'atteinte d'un résultat profitable et juste, tout en intervenant à deux niveaux :
· Au niveau interne : si le management arrive à assurer des résultats positifs, cela va répercuter directement sur la pérennité et le développement organisationnel de l'entreprise.
Dans ce cas, le management peut intervenir à deux niveaux essentiels, à savoir un niveau quantitatif et un niveau qualitatif : ý Niveau qualitatif : il s'agit d'une intervention au niveau du système d'information adopté, du fait que le management permet à l'entreprise d'être au courant des différentes méthodes de production adoptées par les concurrents, et aussi des nouvelles technologies abordables. ý Niveau quantitatif : à ce niveau, le management performant et participatif permet à l'entreprise un choix judicieux des méthodes de production flexibles et faciles à mettre en oeuvre, tout en permettant une utilisation rationnelle des ressources disponibles. L'optique à ce niveau, sera celle de la recherche d'un équilibre coûts/prix/qualité.
"l'analyse du climat social ("le moral des travailleurs") a toujours été une préoccupation majeure des responsables de l'entreprise. (1). C'est pour cette raison que l'entreprise doit adopter souvent un type de management participatif et démocratique favorisant l'intégration et la participation du personnel, à la fois, au processus de formulation des objectifs, et aussi au processus de prise des décisions. Ceci va donc se répercuter sur la motivation des employés, ce qui créera un climat favorable de travail et limitera, sinon évitera, toutes les sources de conflits. 19(*)
Elle s'avère un élément qui n'est pas moins important que le climat social, du fait qu'elle constitue le premier contact entre les rapporteurs de capitaux et le personnel de l'entreprise. Le management doit assurer une certaine équité au niveau des rémunérations : chaque membre de l'organisation doit être rémunéré selon sa contribution. A ce niveau aussi, la politique de rémunération doit être claire aux yeux de tout le corps composant l'organisation, afin d'éviter tout malentendu et les perturbations futures. · Les conditions du travail : La réalisation et la réussite de tout processus de production, ne peut être assurée sans que le management ne puisse garantir aux membres de l'entreprise des conditions favorables du travail, leur permettant de bien exploiter leurs compétences et aussi de favoriser leurs initiatives. Cet objectif ne peut être atteint sans la prise en considération de plusieurs éléments entre autres :
· L'aménagement des conditions de travail : à ce niveau, le management doit donc faciliter la rotation des ouvriers, l'élargissement et l'enrichissement des postes, afin d'éviter la monotonie et le turn-over, et par conséquent, de renforcer la coordination. · L'aménagement du temps de travail : il s'agit donc de veiller au respect des différents textes de lois qui régissent les métiers, et qui déterminent les heures légales du travail, les congés... Après avoir mis l'accent sur la contribution du management dans le développement de la performance économique et sociale de l'entreprise, il est utile maintenant d'aborder l'interdépendance entre les deux types de performances, et ce à travers une analyse socio-économique.
Selon la vision socio-économique, "l'organisation (l'entreprise) est présentée comme étant un système complexe, c'est-à-dire comme le résultat de l'interaction entre ses structures (physiques, démographiques, organisationnelles...), et le comportement des individus qui y travaillent". " La démarche socio-économique va donc reposer sur une représentation des organisations (entreprises, associations, administrations...) qui gomme les oppositions traditionnelles entre l'économique et le social, c'est-à-dire le quantitatif et la qualitatif". De ce fait, le management doit donc veiller à éviter les différents dysfonctionnements sociaux cachés (coûts cachés), qui ont une répercussion défavorable et directe sur les performances sociales, mais aussi celles économiques. "Ce but ne peut être atteint qu'avec la participation active de tous les acteurs de l'organisation : il ne s'agit pas donc de pratiquer une recherche de responsabilités ou un quelconque chasse aux sorcières, mais de se doter d'outils de gestion qui offrent les moyens de réduire les coûts cachés, pour améliorer les résultats quantitatifs et qualitatifs de l'entreprise". Lutter donc contre les différents dysfonctionnement, n'est pas la seule optique sur laquelle se base et agit le management, mais il s'agit aussi de la recherche des moyens d'amélioration de l'un des deux aspects (économiques et sociaux), pour améliorer l'autre aspect. De ce fait, l'amélioration du résultat et de la part du marché de l'entreprise, va donner une certaine confiance au personnel de l'entreprise, et par conséquent, va agir positivement sur leur motivation et les conditions de travail, et ce par l'octroi des primes et l'augmentation des salaires. Ceci va automatiquement se répercuter positivement sur le niveau de production (qualité, délais de livraison...), et aussi sur la valeur ajoutée. De ce qui a été dit, la relation entre la performance économique et celle sociale devrait être aborder sous forme d'une interaction continue. Chaque fois que l'une des performances s'améliore, l'autre s'améliore parallèlement.
* 19 1 J.L. CHARRON & s. SEPARI : "Organisation et gestion de l'entreprise" |
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