3.
Le rôle des médias et l'accès aux médias
Les médias congolais se sont caractérisés
pendant cette période par la partialité dans le traitement de
l'information et le manque d'indépendance pour certains d'entre eux.
Saluons ici le rôle tout à fait positif joué par la Haute
Autorité des Médias qui a su progressivement hausser le ton et
condamner les principaux dérapages ayant entachés la campagne.
Dans la foulée des affrontements sanglants du mois
d'août et au vu de la probable part de responsabilité de certains
médias dans leur déclenchement, les principaux organes de presse
congolais se sont engagés, sous les auspices notamment de la HAM et de
l'Observatoire des Médias Congolais (OMEC), à respecter les
grands principes d'éthique et de déontologie de la profession.
Par la suite, de nombreux cas de non respects à tout le moins partiel de
ces engagements ont malgré tout été reportés. Un
certains nombre de médias radiophoniques et audiovisuels,
propriété de l'un ou l'autre des deux prétendants à
la magistrature suprême, ont systématiquement et sans aucune forme
de nuance relayée le message politique de leur favori. Comme nous
pouvons nous en apercevoir, certaines chaînes de radio et de
télévision ont diffusé des messages haineux qui ont
incité à la violence. Ici aussi, les cours et tribunaux n'ont
pas rendu de décisions condamnant ces comportements prévus et
réprimés par la loi parce que l'organe de la loi a
manifesté une inertie alors qu'il devait agir en mettant l'action
publique en mouvement, de manière à prévenir les
dérapages de la presse, voire maintenir la paix sociale.
4.
La sécurité
Malgré une tension palpable en de nombreux points du
territoire, la sécurité des candidats en campagne comme celle des
électeurs a été relativement bien assurée durant la
période préélectorale. Des cas d'intimidations ont
toutefois été observés à certains endroits. Nous
citerons quelques cas de violences non armés tel des jets de pierre
à l'encontre d'officiels, des cortèges de partisans ou encore de
siège de partis politiques à l'exemple du siège du Palu
à Kikwit pris pour cible par les partisans de l'Union pour la Nation le
27 octobre 2006.
Cas aussi de violences graves avec échange de coups de
feu et des morts entre les hommes de l'UDEMO et DU MLC à
Gbadolité, le 26 octobre 2006, faisant au moins quatre morts lors de la
présence de ce premier dans les locaux de radio liberté sans que
la justice ne puisse établir et se prononcer sur les
responsabilités de chacun.
|