III - METHODE
a - Sélection des entreprises
L'innovation devait être utilisée tant par des
informaticiens que des managers, elle devait avoir été mise en
place dans les 18 mois qui précédaient l'étude et
représenter un investissement significatif pour l'entreprise (ce
critère assure que l'innovation soit visible et est un impact potentiel
important sur le travail des managers). Le choix des technologies de
l'information a été fait car l'utilisation par les managers de
ces outils dans le cadre de leurs fonctions relève plus d'un choix que
d'une obligation, par conséquent la promotion de l'innovation (et donc
la présence de champions) revêt une importance
considérable.
Nous avons identifié 88 entreprises répondant au
critère de la mise en place d'un changement dans leurs technologies
d'information à partir d'une étude réalisée par un
journal (Financial Post 500). Après avoir interviewé des cadres
de ces entreprises, nous en avons retenu 28 répondant à
l'ensemble des critères.
b - Identification de l'existence ou la non-existence
de champions
Elle a été réalisée en 2 temps
:
- interviews. Un cadre de l'entreprise ayant
participé au projet a identifié la personne qui avait eu à
ses yeux un rôle majeur dans l'implantation du changement. Cette personne
a à son tour été interviewée et nous a donné
le nom de celui qui avait eu un rôle majeur, etc. Pour chaque entreprise
une moyenne de 5 personnes a été interviewée (au total 153
interviews de 1,5 H). L'interview portait sur l'identification des champions
à partir de questions sur les personnes clefs de l'innovation, la
réceptivité et l'implication initiale de la cible
vis-à-vis de l'innovation, les méthodes et tactiques d'influence
utilisées par la personne pour diffuser l'innovation, les
résistances rencontrées et les méthodes pour les
réduire, les motivations et raisons qui l'avait amenées à
participer à l'innovation, ce qu'il en a retiré, les risques
personnels et organisationnels de l'innovation, sa perception de son
efficacité dans le processus, les facteurs qui ont contribué au
succès ou à l'échec de la mise en place de l'innovation,
l'historique de sa carrière.
- Questionnaires. Après l'interview,
ils ont complété un questionnaire qui nous a été
retourné par 88 % des interviewés. Il comprenait des questions
fermées où il fallait indiquer la personne clef associée
à l'innovation et décrire le rôle et les activités
des personnes associées au projet, ainsi qu'une partie sur leurs
caractéristiques personnelles.
Pour éviter les biais lors des interviews nous
informions les personnes que l'objectif de l'étude était
l'analyse des facteurs qui influençaient l'introduction des innovations
techniques. La description des rôles liés à l'innovation
n'était pas présentée de façon valorisante, mais en
décrivant les activités qui leur étaient associées
sans leur donner de valeur particulière. Les personnes ne savaient pas
comment elles avaient été classées par les autres
personnes interviewées.
A partir des données collectées il a
été construit 2 groupes de références (champions et
non-champions) en fonction de 4 critères (les champions et les
non-champions devaient avoir été impliqués dans la
même innovation, ils devaient avoir joués un rôle actif, les
non-champions ne devaient pas avoir été identifiés comme
ayant eu un rôle spécifique dans l'innovation dans la partie du
questionnaire où l'on devait associer une personne à un
rôle, ils devaient s'être engagés volontairement dans le
projet, c'est-à-dire que sa diffusion ne relevait pas de leur travail,
par exemple chef de projet).
L'échantillon final a été
constitué de 25 paires de champions et de non-champions. Les 50
participants sont des hommes, cadres (supérieur 52 %,
intermédiaires 42 %), la moyenne d'age est de 45 ans et ils proviennent
de différentes fonctions (marketing, finance, ingénieurs,
informatique, administration, comptabilité).
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