1.4.2 Métacognition et différenciation
Le recours à la métacognition, pour un
apprentissage autonomisant, s'avère une
voie prometteuse, car elle contribue à
délivrer l'éducation du carcan d'un simple conditionnement,
voire un dressage, tel le processus d'automatisation des
habiletés d'Anderson (connu comme des techniques de «
drilling »). Conséquemment, en apportant la dimension
réflexive à la construction du savoir du
scripteur/lecteur, la métacognition peut renforcer du même coup
son « concept de soi » qui, à son tour, peut affecter
positivement sa motivation d'apprendre. Les habiletés
métacognitives selon Doly (dans Grangeat, 1997) donnent le pouvoir aux
scripteurs/lecteurs de « contrôler la gestion d'une tâche.
» Cette auteure semble parler dans le langage de la gestion de
projet même. Selon elle : « c'est donc être en état
permanent de précorrection de son activité par rapport au but, de
son début à son terme, pour pouvoir la guider, l'évaluer,
repérer ses erreurs et la réguler (page 22) ». La
métacognition est en fait une autre forme de connaissance, une
sorte de « substrat » entre les connaissances acquises et
leurs mises en oeuvre dans différentes situations.
C'est ainsi qu'une évolution s'opère chez le scripteur/lecteur
: la métacognition déclenche la réflexion qui
amène à l'autonomisation. Comme
l'autonomisation est un processus qui se
construit avec l'évolution de l'apprenant de façon
fonctionnelle, cognitive et affective selon Morin & Brief (1995), il s'en
suit que c'est un cheminement où le point de départ consiste en
une prise de conscience de ce dernier à propos de son rôle
prépondérant, au centre d'un système constitué de
quatre éléments : les ressources, l'environnement,
l'évaluation et le but, tel que présenté à la
figure 2.
Aux côtés des scripteurs/lecteurs qui
évoluent dans l'autonomisation, nous allons devoir nous adapter aussi en
considérant la voie de la différenciation pédagogique, car
il faudrait alors s'attendre à un développement différent
de chacun des scripteurs/lecteurs
à partir de leurs besoins propres. Même
si la différenciation ne représente pas une priorité
dans notre recherche, nous jugeons opportun de la prendre en
considération car elle fait partie du processus dans
l'application des pratiques et techniques en planification et
contrôle de projet.
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