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Planification et controle de projet, une aide méthodologique et métacognitive dans le processus d'autonomisation de certains lecteurs/scripteurs

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par Hiên-Minh Lê (Thi)
Université du Québec en Outaouais - Maîtrise en gestion de projet 2005
  

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4.1.1.2 La décentration

La décentration reflète combien le scripteur/lecteur peut se voir pendant

l'action et comprendre l'apport de l'enseignante et des pairs. Il s'agit de vérifier si

les scripteur/lecteurs pouvaient nommer et décrire le processus et les états mentaux d'autrui ou de soi-même en tant que sujet-apprenant, tout en donnant plus d'explications et de détails, par exemple le résultat, le but, l'objectif, la visée, etc. Outre eux-mêmes, dans le contexte de la classe de français langue maternelle,

« les autres » signifient leurs pairs et leur enseignante de français. Comme les entrevues ont eu lieu après les jours de classe, au mois de juillet, les réponses sont plus ou moins décontextualisées, une distance est déjà établie entre les scripteurs/lecteurs et leur savoir. Ce ne sont pas des réponses qui impliquent l'ici

et le maintenant de l'action. Ce fait peut toutefois s'avérer une limite de notre recherche.

· La décentration de soi

La dimension du soi étant l'élément clé dans le développement de l'autonomie intégrale que nous aurons à traiter plus loin, il serait intéressant de considérer la décentration des scripteurs/lecteurs par rapport à eux-même, soit

le rapport du soi (en tant qu'apprenant) au savoir comme objet, selon Yanni- Plantevin (dans Grangeat, 1997). L'évocation démontre déjà, en soi, une certaine distance avec l'objet en question : dès que le scripteur/lecteur pouvait

décrire le processus, même de façon factuelle, une distance y est déjà établie. Il s'agit ici de vérifier comment et combien le scripteur/lecteur arrive à se « voir »

en action et à considérer l'apport de l'enseignante ainsi que de leurs pairs, en prenant conscience de ce que ceux-ci font. Si l'énonciation indique la capacité

du scripteur/lecteur de décrire chronologiquement son expérience en insistant sur les connaissances de type déclaratif, la décentration indique sa capacité d'élaborer davantage sur le processus, l'analysant en prenant en considération

le résultat, l'effet, le but, l'objectif, la visée, etc. À ce stade, la relation du soi au savoir chez le scripteur/lecteur devient clairement distincte comme s'il constatait les processus d'autrui.

Prenons par exemple les propos des scripteurs/lecteurs sur leur façon de trouver les idées en écriture. Le scripteur/lecteur E1 a déclaré : « Comme M.,

elle nous a appris, tu fais un plan. Pis ld,... », pour lui, trouver des idées c'est faire

ce que M. a dit, de faire un plan, comme si le plan est un cadre déjà construit

où l'on puisse le « remplir » d'idées par la suite, comme on remplit un panier...

La décentration se fait ici par rapport davantage avec l'enseignante comme objet (« comme M. le dit ») et non le savoir vis-à-vis le soi. C'est un indice du degré d'intériorisation de ce savoir.

En réponse à la même question, le scripteur/lecteur E2 disait : « ça dépend, (...), si ça serait descriptif, (...) je décrirais le sujet (...) .narratif, mais je raconterais une histoire... » Au début de son discours, celui-ci a de la difficulté à

nommer les differentes composantes du plan dans sa description chronologique. Pourtant, comme il est capable, non seulement, de faire la difference entre differents types de texte (descriptif ou narratif par la suite), mais aussi saisir le but du plan selon l'intention d'ecriture (decrire ou raconter une histoire), il a pu acceder à des connaissances impliquant le but et les moyens, donc un niveau plus conceptualise de ce savoir, le niveau analytique.

La difficutle de nommer les elements plus simples temoigne de l'instabilite du transfert de ce savoir chez cet elève.

Le scripteur/lecteur E3 declare : « J=sris prs... c=est drns mr tête ld... souvent.!». Pour lui, ce n'est pas assez clair, il n'y a pas de limite objective entre

le soi et le savoir (trouver des idees). Comme la relation preobjectale d'un nourrisson, il n'y a pas eu de coupure avec soi, c'est encore un prolongement

du soi, donc pas encore de conscience de l'objet (J=sris prs... c=est drns mr tête ld...

souvent). Cependant, il a pu relater un autre recours, l'aide de l'enseignante à travers le materiel fourni : «... elle nous prssrit des livres pour les trouver, des fois... »

La decentration est ici peu elaboree pour ce scripteur dans la relation de son soi et le savoir comme objet. Cependant, la decentration avec l'autre qui est l'enseignante semble amorcer un autre stade par le biais des outils fournis.

Nous remarquons que la decentration est surtout axee sur l'enseignante plus que sur les pairs. Ces jeunes scripteurs/lecteurs arrivent tous à nommer

et à decrire (à des niveaux differents) l'aide que leur a apporte l'enseignante,

donc leur capacite de nommer et de decrire le processus utilise par cette dernière. Cela fait partie de l'indicateur de referenciation qui sera traite plus loin.

Dans le cas du scripteur/lecteur E4, en declarant sa façon de trouver les idees d'ecriture (« ... en m'inspirrnt rvec quelque chose que j'ri déjd vécue [...], j'ri déjd entendu prrler drns les journrls, d lr télé...»), celui-ci est capable de faire mentalement un aller retour dans le temps d'apprentissage, son savoir est generalise, decontextualise; son apprentissage n'est plus emprisonne dans l'ici

et le maintenant de l'action. Il est capable de le reinvestir dans d'autres situations d'apprentissage.

· La décentration vis-à-vis l'enseignante

Tous les scripteurs/lecteurs ont mentionne l'enseignante dans l'explicitation de leur processus. La decentration que nous voulons observer

ici concerne leur degre de conscience quant à l'apport de cette dernière, de ses paroles à ses gestes. Plus les scripteurs/lecteurs voient et comprennent ce qu'elle fait en classe et auprès d'eux, plus il y a de chances de transferabilite de connaissances. C'est d'ailleurs le but de toute forme d'enseignement.

Grangeat (1997) illustre ce transfert de connaissances en un processus d'interiorisation en quatre etapes. En premier, le transfert des connaissances qui se trouvent chez l'enseignante se fait verbalement, à travers les

explicitations de cette dernière. En deuxième lieu, ces connaissances passent ensuite chez le scripteur/lecteur à travers son travail, plus il les utilisent, plus il

les emmagasine dans sa memoire, ces connaissances deviennent alors les siennes, alors, troisièmement, il y a chez celui-ci une interiorisation (transfert) des connaissances. À partir du moment où cette interiorisation est stabilisee, finalement, c'est lui le maître de l'oeuvre; l'enseignante, comme les autres outils, perd son importance dans les evocations, après cette quatrième etape. Cela a ete confirme par le fait que les elèves interviewes ne mentionnent plus l'enseignante lorsqu'ils se mettent à decrire leurs propres outils. Dans les differentes tâches d'ecriture et de lecture, les outils les plus nommes sont naturellement les strategies cognitives. Cependant, pour ces scripteurs/lecteurs, la capacite de gerer ces outils comme ressources temoigne

de l'impact d'une technique en gestion de projet : celle de la gestion des ressources.

Chacun des scripteurs/lecteurs semble être situe à un stade different quant à la decentration avec l'enseignante. Le scripteur/lecteur E1 se trouve

au stade où, grâce à la parole, l'enseignante lui passe son savoir et qu'en mettant en pratique les consignes et conseils de cette dernière, celui est en train d'interioriser peu à peu ces connaissances. Dès la première reponse, ce scripteur/lecteur declare : « Comme M. elle nous r montré, tu fris un plrn ». L'emploi du pronom « tu » temoigne du bas degre d'interiorisation de cette connaissance (faire un plan) chez lui, en plus, il le fait « comme M. r montré ». Il

poursuit immediatement : « Pis ld, tu mets tout sur tes sujets, toutes tes idées ld- dessus. », comme si les idees viennent automatiquement avec un plan. Qu'est-

ce qu'un plan dans ce cas? Un mode d'organisation des idees ou un moule, un squelette, une recette magique pour tout type de texte? En l'ecoutant davantage, nous nous apercevons qu'il fait allusion à un remue-meninge

systematique : « puis rprès çr... ben ld tu jettes ce qui n=est prs bon, tu les plrces ... puis

çr forme des petites phrrses ld... puis rprès, tu l=rgrrndis en prrrgrrphes... ». Nous avons bien vu qu'il y a eu chez ce scripteur/lecteur le passage d'un savoir peu elabore

à un savoir-faire encore peu stabilise, car malgre l'emprise encore très nette de l'enseignante dans ce qu'il fait, il y a un debut de jugement personnel dans ce travail, un debut de decentration.

Contrairement au premier, dès la première reponse, le scripteur/lecteur

E2 declare :

« Çr dépend... Comme mettons, si çr serrit descriptif, je chercherris des, comme...

un sujet pis je décrirris le sujet comme rvec des frçons.... comme rdmettons comme sujet ... comme tu prrtirris comme des... comme je... rdmettons je prrlerri de... un ours, comme exemple... ».

Nous pouvons voir que l'enseignante n'est pas presente dans cette description. Le « je » temoigne du degre plus avance de l'engagement du Moi dans la tâche. Ce scripteur/lecteur a dejà mentionne un choix dès le debut, il est conscient du type de texte à ecrire, la marque d'une comprehension plus poussee de cette première etape du processus d'ecriture. La decentration avec l'enseignante est nettement plus avancee que le scripteur/lecteur E1.

L'interiorisation d'un même savoir, soit celui de trouver des idees et de les organiser dans un plan, est clairement amorcee. Il en est de même pour le reste de l'entretien. Ce scripteur/lecteur ne parle que de lui-même en utilisant

le pronom « je » tout au long de ses descriptions chronologiques (marquees de choix et de jugements personnels) des activites operatoires qui se trouvent beaucoup plus elaborees que celles du scripteur/lecteur E1. Il est muni de plusieurs outils pour reussir. Le scripteur/lecteur E2 demontre une assez bonne maîtrise des outils et bonne decentration envers l'enseignante car la mention de cette dernière n'a eu lieu que vers la fin de l'entrevue où les questions l'amènent directement à en parler.

Quant au scripteur/lecteur E3, dès sa première reaction à la question comment trouver les idees en ecriture, il declare : « une bonne (idee) et si t=rs prs

une bonne, .... M., elle vr t=rider, elle ride tout le temps ld... »,, puis il explique :

« J=sris prs... c=est drns mr tête ld... souvent. ». L'evocation de l'enseignante est spontanee, avant tout autre outil qu'il est bien capable de nommer par la suite, par exemple : « (...) elle nous prssrit des livres pour les (les idées) trouver des fois ld. » Contrairement aux deux autres scripteurs/lecteurs de la première secondaire, celui-ci a mieux repondu à la question qui cherche à savoir comment il trouve

les idees au moment de l'ecriture : le plan, l'organisation des idees, se demarque du remue-meninge du debut. Le scripteur/lecteur E3 est tout aussi capable de nommer le processus au complet, sans description factuelle comme

les deux autres de la première secondaire: « ...ru début, on frit un plrn rvec des

mots-clés... Pis, rprès çr... on frit... on commence d l=écrire, puis on frit sr correction, rprès

on frit notre propre...». Nous pouvons constater ici qu'il y a eu decentration avec l'enseignante dans le sens d'une comprehension de la forme d'aide que celle-ci

lui apporte, par exemple, elle lui passait des livres pour alimenter ses recherches d'idees; l'enseignante remplit le rôle de repartiteur de ressources d'un gerant de projet. Il y a eu aussi transfert des connaissances en ce qui concerne le processus et les outils tels les mots-cles, n'empêche que l'evocation porte une marque affective assez evidente. C'est ainsi tout le long de l'entrevue, ce scripteur/lecteur connaît bien les moyens pour reussir ses tâches d'ecriture et de lecture mais semble peu decentrer emotivement de la presence

de l'enseignante qui le rassure. Il utilise les dictionnaires parce que : « Le dictionnrire Le Petit Robert, M., elle l=rimrit ld... ». Il a beaucoup confiance en l'aide de l'enseignante et ce, avec preuves : « (...) Aussitôt que j=rvris de lr misère,

je m=en rllris lr voir. Puis elle prenrit, d lr période d'études, pour nous rider ld! ». Le peu

de decentration envers l'enseignante nous suggère qu'il semble encore assez dependant de l'aide exterieure.

Le scripteur/lecteur E4 quant à lui, demontre le même stade d'apprentissage cognitif que le scripteur/lecteur E3 en precisant l'etape de la recherche d'idees anterieurement au plan. Lui aussi a su mieux faire cette difference que ceux de la première secondaire. Nous pouvons constater ici une progression commune au niveau des connaissances cognitives en ecriture chez les scripteurs/lecteurs de la deuxième secondaire. Cependant, ces deux

derniers ne sont pas au même niveau metacognitif. Le scripteur/lecteur E4 a demontre une meilleure decentration envers l'enseignante que son collègue E3,

en precisant en quoi les outils utilises l'ont aide à reussir. En fait, à propos du processus d'ecriture, après avoir fait une description globale des activites operatoires comme le scripteur/lecteur E3 (et non factuelle comme les deusx autres de la première secondaire) : « ... Je fris un plrn... détrillé. OK. Je fris lr siturtion initirle, lr siturtion finrle, puis les péripéties puis tout çr.. », il ajoute : « .Pis..

....çr, çr, çr m'ride B m'orgrniser et çr me sruve du temps russi... » En saisissant le

sens du travail, ce savoir est bel et bien stabilise chez ce scripteur/lecteur. La decentration avec l'enseignante y est complète à ce stade, puisque le scripteur/lecteur est maintenant maître de son oeuvre.

Ce scripteur/lecteur etait celui qui a pu se referer le plus à l'enseignante

en expliquant l'acte d'enseigner de cette dernière. C'est en interagissant avec l'enseignante qu'il a appris à se decentrer d'elle :

«Frit que... C'est un peu çr qu'elle frisrit... elle nous disrit... qurnd on rille lr voir pis on lui demrndrit, qurnd qu'on ne comprenrit prs, on vr dire...une question, elle nous disrit "mots-clés"! Pis, rvec les mots-clés, on comprenrit mieux mris... si c'est prs encore clrir, mris rlors, on trouvrit.. Euh.., comme elle... elle répondrit rux questions... »

Le resultat le plus important de cette decentration reussie est le fait que, parmi les quatre interviewes, il est le seul à realiser la visee de son apprentissage. Ses propos confirment le transfert des habiletes en gestion de

ressources de la planification et contrôle et la prise de conscience de leur visee : l'autonomisation de l'apprentissage :

« Les trucs... Mris c'étrit...probrblement de nous débrouiller... euh... débrouiller qu'est ce qu'on rvrit... nos ressources, comme les nos outils de trrvril puis tout...pis çr, çr r... elle nous r montré comment les utiliser...puis, çr c'est probrblement le gros truc... »

· La décentration envers les pairs

Comme le travail d'equipe represente un type de gestion de ressources particulier du domaine de la gestion de projet, l'analyse de la decentration envers les pairs revèlera d'autres facettes du developpement de la metacognition des scripteurs/lecteurs dans cette formation specifique. Elle fera connaître leur capacite d'observer ou d'analyser le fonctionnement des pairs afin de pouvoir comparer avec le leur.

Pour les deux scripteurs/lecteurs du niveau de la première secondaire, il n'y a pas eu de comparaison (explicite) avec leurs pairs. Cependant, ils ont tous les deux remarque qu'il existe en general deux types de savoir-faire dans tout le groupe. Le type de savoir dejà acquis au primaire et celui inculque par l'enseignante. Le scripteur/lecteur E1 a remarque que : « Tout le monde... comme... ru début de l=rnnée, tout le monde rvrit différentes mrnières de trrvriller pis d lr fin... ben... mris tout le monde trrvrillrit comme M. elle disrit, çr rllrit mieux... ».

Tandis que le scripteur/lecteur E2 constate :

«Je... ne sris prs... d comprrer comme rvec les rutres ont rppris... Je sris que ceux que j=ri trrvrillé en équipe rvec... ils ont bien frit russi ld, mris je ne sris prs s=ils ont pris lr même frçon que moi vrriment ld...Ben, on r ... lr pluprrt, on r lr même ... lr même strrtégie..., sruf il y en d=rutres qui ont leur strrtégie qu=ils ont rppris drns les rutres rnnées prr rvrnt ld... ».

L'apport des pairs en travail d'equipe n'a rien de particulier aux yeux du scripteur/lecteur E1 : « çr vr bien » tout simplement. Cependant, il est marque par l'aide venue des plus vieux, une aide ponctuelle qu'il continuera d'y avoir recours par la suite :

« ...Des élèves de secondrire IV sont venus nous rider pour un texte pis, çr, deux, trois fois, je pense, qu=ils sont venus nous rider... , il y r d=rutres élèves comme je vris voir d=rutres élèves qui sont meilleurs que moi... Frit que je vris leur demrnder pis... ils m=rident... ».

Cet elève a su apprecier l'apport de ces pairs qu'il juge accessible et utile.

La decentration a lieu ici sous l'aspect d'une ressource, une aide d'abord mise à

sa disposition, puis qu'il a su reutiliser au besoin.

Le scripteur/lecteur E2 ne semble pas avoir le même interêt. La decentration envers les pairs se manifeste davantage chez lui dans le travail d'equipe. Il y voit une relation d'egale à egale dans un partage equitable des tâches. Il a même eu l'initiative d'utiliser d'autres moyens de communication afin de continuer à travailler en equipe, en dehors de la salle de classe:

« Vu... que j=hrbitris prs d lr même plrce que elle, ben, on s=rppelrit souvent

ru téléphone pour... comme rdmettons, je trouvris une rutre chose, comme pour mettre drns notre texte, ben, je l=rppelris. Puis frllrit qu=on se divisrit comme qu=est ce qu=on rvrit d frire comme rdmettons comment qu=ils s=rccouplent... euh... ces choses-ld, mris ld, on se divisrit, comme çr, on n=rvrit prs d trouver

les mêmes choses... ».

Au niveau du travail en classe, à un moment donne, il a pris conscience

de son ecart avec le groupe et s'est acharnee à le corriger : « je me suis dit que frllrit prs que je lrisse tomber prrce que sinon, je serris en retrrd comprré rux rutres. »

Pour le scripteur/lecteur E3, la decentration avec les pairs se revèle plus affectivement et ce, seulement dans le cadre des travaux d'equipe. Il mentionne : « çr r bien été prrce que mon meilleur rmi est ld ld... ». Notons le peu de decentration (affective) dans son cas.

Quant au scripteur/lecteur E4, cette decentration s'elargit de ses co- equipiers au groupe en general. Les problèmes de partage des tâches en equipe l'ont amene à prendre conscience d'un travail de compensation qui equivaut à

la technique du chemin critique en gestion de projet. Il declare :

« Je me suis mis rvec du monde qui étrit... je trouvris qui étrit responsrble...orgrnisé... .sruf qu'il y r eu des petits rccrochrges rvec une fille, je dirris prs le nom lB... Mris c'est que c'est... Puis on r réussi B se débrouiller

B deux... Puis on r frit des rcétrtes tout çr. »

Nous remarquons dans le ton de cette declaration une fierte qui demontre une construction positive du concept de soi.

Ce scripteur/lecteur decouvre egalement un rôle d'entraide envers ses pairs :

« Je trouve qu'on r tout rppris B trrvriller en équipe pis s'rider, qurnd que..

lr personne... r...prrlrit prs, ok..pis, çr note lr qurntité d'informrtion que tu donnes frit que plus tu poses des questions B cette personne lB... pour qu'elle rit

une meilleure note. Frit que moi, j'ri trouvé que c'étrit une bonne frçon de

s'entrrider. »

En groupe, ce sens de responsabilite mutuelle le rend plus critique envers les autres :

« Si...il y r des élèves qui... qui... nirisent pendrnt les cours ok... Çr peut nuire B tout le monde... Pis c'est çr qui rrrive surtout...rvec notre c1rsse, puis

il y r berucoup de monde qui nirise... ç... çr dérrnge un peu. »

Pour lui, la reussite de tous revient à la responsabilite de tous, ensemble. C'est là l'essence même de la gestion de projet. Le pro-jet n'est pas seulement

le jet qui propulse mais aussi tous POUR le même jet!

Nous remarquons qu'à part le scripteur/lecteur E3, la decentration envers les pairs, chez les trois autres elèves, se manifeste de façon rationnelle. Soit qu'elle porte surtout sur des connaissances cognitives, telles les processus, soit qu'elle est principalement axee sur la reussite en general. La relation entre

les pairs laisse entrevoir l'esprit d'entraide ou de co-responsabilite, mais non la competition.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard