3.1.3 La troisième étape
Par la suite, les scripteurs/lecteurs ont
été ramenés, au début du mois de
mars
2003, à l'objectif ultime qui était la
réussite des examens sommatifs en écriture et en lecture
de juin 2004. Les tâches fractionnées qui figuraient à la
grille d'autoévaluation
de la première étape sont devenues ainsi des
critères de réussite, utilisées d'abord dans
l'autoévaluation puis dans l'évaluation par les pairs
selon l'approche transactionnelle tout au long de l'apprentissage. Les
mêmes éléments se retrouvaient aussi sur la
grille
de correction proposée par le MEQ et
adaptée par l'équipe d'enseignants de français. Celle-ci a
été mise à la disposition des scripteurs/lecteurs comme un
outil d'aide à la rédaction, elle est reproduite à la
figure 10 ci-dessous.
Dans l'esprit d'un enseignement explicite permettant aux
scripteurs/lecteurs une prise de conscience des critères de
réussite (Tardif, 1992/1997), l'équivalent de
l'objectif à atteindre, nous avons utilisé
la grille de correction, normalement gardée pour les enseignants,
comme un aide-mémoire lors de l'étape de la révision du
texte, avant et pendant les examens sommatifs. Les éléments de
cette grille sont, en fait, une reformulation de l'auto-évaluation de la
première étape concernant l'écriture (deuxième
rubrique de la figure 9).
Les critères de cette grille de correction
utilisée comme un outil d'aide à la rédaction des
scripteurs/lecteurs étaient principalement regroupés en cinq
catégories : la première concerne les choix de l'information, la
deuxième porte sur l'organisation du texte, la troisième vise la
formation des phrases et la quatrième et la cinquième touchent
respectivement à l'orthographe d'usage et à l'orthographe
grammaticale.
Figure 10. Grille de correction en
écriture (outil d'aide à la rédaction)
En somme, nous pouvons aussi interpréter cette
grille de correction selon le processus d'écriture (Flower &
Hayes, 1980) qui consiste en quatre étapes : la première
est celle de la recherche des idées et la
deuxième, celle de l'organisation des idées. La
troisième étape consiste en la mise en texte et la
quatrième étape nécessite un travail approfondi quant
à la grammaire de la phrase. Ces quatre étapes sont
d'ailleurs présentes à la grille de correction dans les
mêmes séquences : le choix des informations consiste, en fait,
la recherche des idées; l'organisation du texte touche à
l'organisation des idées et la mise en texte tandis que
l'orthographe d'usage et l'orthographe grammaticale ne sont nul autre que le
contenu du travail sur la grammaire de la phrase.
Un scripteur/lecteur bien entraîné selon le
processus d'écriture saura facilement suivre les critères de la
grille de correction, tant pendant tout le processus qu'à l'étape
de
la révision comme un outil d'aide-mémoire, une
aide principalement méthodologique. Cet outil atteindrait sa
portée métacognitive lorsque le scripteur/lecteur saurait
l'utiliser dans un but de régulation pendant et après
l'exécution des différentes tâches en écriture.
Cette grille est donc l'exemple d'une pratique en gestion de projet : la
création des outils
de gestion. La création est ici utilisée au sens
large, c'est la capacité d'attribuer à un outil connu une
nouvelle utilité en lien avec le projet (donc son utilisation
efficiente).
Un autre outil qui suit, à la figure 11, a
été créé comme aide-mémoire pour les
scripteurs/lecteurs. Il reflétait le travail de la gestion des
ressources, dont le temps.
Figure 11. Adaptation du diagramme de
Gantt (aide-mémoire)
Inspiré des principes en ordonnancement des
tâches du Diagramme de Gantt présenté
à la figure 6, cet outil était un aide-mémoire à
utiliser par le scripteur/lecteur pendant le travail d'écriture. La
lecture de ce tableau révèle la gestion des ressources
temporelles à la première colonne intitulée «
durée », puis la gestion du processus d'écriture
à la deuxième colonne intitulée « étapes
» et la gestion des ressources internes (connaissances cognitives)
à la troisième colonne intitulée «
techniques ». Nous voulions y mettre l'accent sur la coordination
et l'orchestration des ressources, dans l'ordre d'exécution des
tâches, dans le temps et dans le processus. De cette façon, le
scripteur pourrait l'utiliser selon l'avancement de son projet
d'écriture. Les trois dernières lignes du tableau montraient la
gestion des ressources matérielles (externes) et humaines (internes).
L'entraînement à l'utilisation de ces
ressources s'est surtout réalisé pendant le projet à
long terme de la deuxième étape. Les principales
ressources connues et développées y ont été
présentées selon le processus d'écriture qui a
été également inculqué au complet lors de
cette étape. Le scripteur/lecteur qui a fait un « bon »
apprentissage était celui qui avait nécessairement
traversé nombre d'expériences diverses en écriture,
de la recherche des idées, jusqu'à la révision de
la mise en texte ainsi complétée.
Ce « guide » cherchait à rappeler aux
scripteurs/lecteurs en situation de travail individuel (surtout à
l'examen sommatif) le déploiement des différentes
stratégies
apprises et développées afin d'atteindre
l'objectif qui était la réussite du travail à
effectuer. Plus le scripteur/lecteur enrichissait son
répertoire de stratégies de différentes natures,
plus il était apte à faire face aux situations
problèmes nouvelles. Afin de laisser à chaque
scripteur/lecteur la lattitude d'utiliser les stratégies qui lui
étaient propre, cet outil ne faisait que suggérer quelques pistes
d'activation en situation
de travail.
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