2.2.2 Le processus de lecture
Selon Giasson (1995), les processus renvoient aux
habiletés (ressources internes)
mises en oeuvre. On distingue les microprocessus, les
processus d'intégration, les macroprocessus, les processus
d'élaboration et les processus métacognitifs en lecture.
En premier lieu, les microprocessus servent à
comprendre l'information encodée dans une phrase. Ce sont, pour
la lecture, la reconnaissance de mots, la lecture par groupe de mots et
la microsélection qu'est l'identification de l'information importante
de la phrase. De cette façon, la technique du
fractionnement des tâches en gestion de projet est déjà
présente dans cette décomposition de la tâche «
comprendre une phrase ». En adoptant cette optique d'un gérant de
projet pendant notre recherche (en fractionnant la tâche en
plusieurs séquences ou étapes), nous voyons dans
les connaissances sur le microprocessus autant de pistes d'intervention
et de médiation pour les enseignants, tout comme des points de
repères pour les lecteurs dans son cheminement.
Il en est de même pour les processus d'intégration
qui ont pour rôle d'effectuer des liens entre les phrases; les
principales manifestations de ces processus sont
l'utilisation adéquate des mots de substitution
et des mots de relation ainsi que la formulation d'inférence.
Dans cette optique, l'utilisation des mots peut être vue comme une
stratégie en terme d'utilisation des ressources du
lecteur, à la façon d'un gestionnaire en planification et
contrôle de projet.
De plus, selon Giasson (1995), les macroprocessus
sont utilisés dans la compréhension globale du texte,
les liens qui permettent de faire du texte un tout cohérent.
Ces processus se réfèrent principalement à
l'identification des idées principales du texte, au
résumé et à l'utilisation de la structure du texte.
Appliquées de façon systématique, nous croyons que ces
trois opérations peuvent être automatiquement
enchaînées en classe comme un processus de compréhension
globale
du texte, selon l'esprit procédural de la gestion de
projet.
Finalement, les processus d'élaboration en lecture
permettent au lecteur de dépasser le texte, d'aller plus loin que
les attentes de l'auteur. Selon Giasson (1995), on reconnaît
habituellement cinq types de processus d'élaboration : 1) faire des
prédictions
2) se former une image mentale 3) réagir
d'une manière émotive 4) intégrer l'information
nouvelle à ses connaissances antérieures et 5) raisonner sur le
texte.
Les processus métacognitifs servent à guider la
compréhension. Grâce à eux, le scripteur/lecteur peut
s'ajuster au texte et à la situation. Toujours selon Giasson
(1995), « reconnaître qu'il y a une perte de compréhension et
trouver les stratégies pour
y remédier sont parmi les principales manifestations des
processus métacognitifs » (p.
20).
Selon notre expérience d'enseignante, l'enseignement
systématique du processus d'écriture et de lecture ne peut
déployer toute sa signification que dans une démarche visant le
développement de l'autonomie du scripteur/lecteur. Autrement dit, dans
un contexte d'autonomisation de l'apprentissage où la
métacognition et le processus d'autonomisation sont explicités
par l'utilisation de plusieurs autres approches décrites dans la section
suivante, les techniques de gestion des ressources permettraient
l'accès aux ressources internes des scripteurs/lecteurs.
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