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prémices d'une évolution future problématique et toujours plus
ségrégative
Une des caractéristiques majeures du site de La Paz est sa topographie accidentée. En effet, outre
l'omniprésence des pentes fortes, le relief présente bien souvent un aspect déchiqueté. Certains
secteurs de la Cuenca peuvent connaître des pentes allant jusqu'à 70° notamment à Villa Fatima ou
à Alto Obrajes (Gozalvez, 1996). Dans la Zona Sur, apparaissent les structures de relief les plus
lacérées comme l'attestent les nombreuses quebradas (gorges, ravines) et cheminées de fée (Figures
10 et 11).
El Alto quant à elle, ne présente guère de telles contraintes topographiques. Dans son ensemble, la
surface de El Alto est légèrement inclinée du Nord-Est vers le Sud-Ouest et les déclivités ne
dépassent pas localement 10° dans les secteurs de l'aéroport et de Alto Lima (Gozalvez).
D'un point de vue géologique, trois grandes unités se distinguent (Figure 9) : le soubassement du
socle, les sédiments de l'altiplano et les dépôts contemporains de l'érosion de la vallée de La Paz,
ces deux derniers étant composés de matériaux peu consolidés (Ballivian, 1978 et Malatrait 1983).
On comprend ainsi que l'action de l'érosion ait pris toute son ampleur lors du creusement de la
vallée de La Paz dans les formations de l'altiplano, par le Rio Choqueyapu. Ce dernier, affluent du
Rio Beni, a coupé la Cordillera Real (Cordillère Royale) au Nord par érosion régressive, et ses
alluvions furent transportées jusqu'à la vallée de l'Amazone et l'Atlantique.
Les versants de la cuvette ainsi formée subissent à leur tour les effets des processus
morphogéniques d'autant qu'un réseau de rios (rivières, torrents), affluents du Rio Choqueyapu,
s'est corrélativement mis en place. Aussi, en dénombre-t-on aujourd'hui approximativement 300
(PDU, tome I). L'action combinée des torrents et du ruissellement sur les versants abrupts dont le
sous-sol est composé de formations meubles, est à l'origine de l'intensité du ravinement, de la
déstabilisation et du glissement des terrains ainsi que d'une érosion régressive active. Ceci est
d'autant plus vrai que la dénivellation est souvent grande et que les précipitations sont concentrées
sur une courte période de l'année. Cela favorise, dans un premier temps, l'imbibition des sols et leur
propension à fluer puis, dans un deuxième temps, leur saturation qui inhibe l'infiltration au profit du
ruissellement.
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Figure 9 - Carte géologique schématique
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Figure 10 - Exemple de versant ciselé par le ravinement (PDU)
Figure 11 - Cheminées de fée situées au sud de l'agglomération (PDU)
22En effet, sur une moyenne annuelle de 590 mm, 70% des précipitations tombent pendant la saison
des pluies de décembre à mars (d'après les données établies sur une période de 77 ans de 1898 à
1975 par l'observatoire de San Calixto in PDU, tome 2, p F-3).
De surcroît, les précipitations, souvent à caractère orageux, favorisent le déclenchement des crues
car les temps de concentration sont réduits dans des bassins versants escarpés et peu protégés par
leur couverture végétale. Cette dernière demeure clairsemée en raison des pratiques agricoles et de
la déforestation. D'autre part, les conditions climatiques localement rudes, liées à l'altitude, ne
facilitent pas non plus son renouvellement. Ces crues torrentielles sont souvent à l'origine
d'inondations dans les lits majeurs qui, en 1976, s'urbanisent de plus en plus...
Il faut ajouter à cela le rôle non négligeable des eaux souterraines qui contribuent également à
déstabiliser les terrains et à former des affaissements ponctuels.
Il ressort ainsi de ce paragraphe que le site pacénien est un secteur accidenté et peu stabilisé du fait
de ses conditions édaphiques majoritairement meubles, sensibles à l'érosion. Il serait maintenant
intéressant d'étudier de quelle façon les caractéristiques du cadre physique, couplées aux conditions
climatiques particulières de La Paz, ont des répercussions dans la répartition des implantations
humaines.