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Le projet de grand contournement ferroviaire du bassin parisien au depart du port du Havre dans le cadre des corridors de fret européens


par Roman Lauterfing
Université Paris IV Sorbonne - DESS Transport, Logistique et Communication 2000
  

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C. Le port : plate-forme de transbordement multimodale

La Commission Européenne a pris conscience du rôle primordial des plates-formes de transbordement en travaillant sur le schéma directeur des ports maritimes. Ces derniers représentent un secteur clé pour le transport européen et pour l'économie européenne puisqu'ils sont l'interface entre l'Union Européenne et les autres continents. La fonction maritime est l'élément moteur de l'activité économique.

Les ports représentent, pour les trafics intercontinentaux, des points de passage obligés des marchandises qui y sont collectées et traitées mais ce ne sont que des points de transit où le fret change de mode de transport. Il faut ensuite l'acheminer par voie terrestre afin de desservir l'hinterland ou le charger à bord des navires (après le pré-acheminement terrestre) pour l'expédier.

En cela le port maritime ressemble de beaucoup à une plate-forme multimodale, la porte d'accès au continent. Il est l'interface entre le transport maritime et les transports terrestres.

Ainsi, les nouvelles conditions de navigation (gigantisme) créent des arrivées massives et par vagues de marchandises, nécessitant de bons systèmes de transports terrestres afin d'évacuer rapidement les zones de stockage.

La multimodalité, ou intermodalité, ou encore le transport combiné consistent alors à utiliser deux ou plusieurs de transport en vue de l'acheminement de marchandises groupées en unités de charge. En effet, le transfert d'un mode de transport à un autre peut s'effectuer sans dissociation de l'unité de charge (conteneur) du lieu d'expédition au lieu de destination grâce à un matériel approprié : portiques puissants, chariots cavaliers...

Parmi les techniques utilisées dans les transports multimodaux, la conteneurisation a de nouveau joué un rôle très important dans le développement de la technique intermodale :  les conteneurs sont une solution en développement pour le problème des ruptures de charge, ils sont interchangeables d'un mode de transport à un autre et favorisent ainsi le développement de la logistique qui requiert la complémentarité de tous les modes de transport pour une meilleure efficacité mais aussi la réduction des coûts de transbordement par la simplification et l'accélération des opérations de manutention.

Dans le cadre d'un transport intermodal, on distingue trois phases :

§ le pré- et/ou post-acheminement

§ le transport principal, sur longue distance assurée par un mode de transport compétitif

§ à l'interface des deux, les plates-formes intermodales s'occupant du transbordement des UTI d'un mode à l'autre

Les UTI constituent le dénominateur commun à l'ensemble des modes de transport. Chaque acteur de la chaîne intermodale doit obligatoirement se doter d'équipements spécifiques permettant d'acheminer les UTI.

Ainsi, l'attraction est maximale si aux qualités d'accessibilité et de desserte s'ajoute l'efficacité portuaire. Dans le choix des chargeurs et des armateurs, les facilités de transbordement, la rupture la moins sensible de la chaîne logistique sont en effet de plus en plus décisives. Les ports cherchent ainsi à devenir des centres intermodaux compétitifs avec des terminaux intégrés très performants. Les techniques les plus efficientes sont mises au service des objectifs de rapidité, capacité et fiabilité.

La recherche de la compatibilité entre modes ou entre techniques de transport était un objectif important pour améliorer le rapport coût/efficacité et augmenter la productivité : tel est le sens de la conteneurisation du transport de marchandises. Pour les entreprises, le coût du transport est un élément de compétitivité des produits et la maîtrise de la chaîne, un moyen de mener une politique de pénétration ou de contrôle des marchés.

Les super porte-conteneurs ne desservent donc que les installations terminales de grande envergure bénéficiant d'infrastructures terrestres importantes pour acheminer les conteneurs dans l'arrière-pays.

La multimodalité apparaît donc comme un élément déterminant dans la compétition que se livrent les grands européens pour attirer les conteneurs.

Les deux grands ports du Bénélux fondent leurs activités dans une très large mesure sur le transbordement. A Rotterdam, la proportion de conteneurs faisant l'objet d'un transbordement est de 50%, à Anvers de 55%. L'importance du transbordement atteste l'impact qu'ils exercent l'un et l'autre sur le choix des grands opérateurs maritimes.

Pour traiter le trafic de conteneurs qui progresse en moyenne de 8% par an en Europe, les grands établissements portuaires aménagent de vastes terminaux spécialisés. La plupart des places portuaires européennes ont des projets de développement et d'aménagement de leurs infrastructures, à Hambourg comme à Rotterdam avec la Maasvlakte et au Havre avec Port 2000.

D. Le projet Le Havre Port 2000

a) Présentation de la plate-forme portuaire

Planté devant l'Atlantique, ce port de mer en eau profonde n'est pas affecté par les marées. Tous les ports n'ont pas cette chance. Avec une quinzaine de mètres de profondeur, plus sept mètres de marnage, Le Havre peut recevoir les gigantesques porte-conteneurs qui présentent un tirant d'eau de 14 mètres. Le Havre est le seul port, pour l'instant, à pouvoir recevoir des 6000 EVP, avec Rotterdam et ce, sans contrainte de chenalage ni de franchissement d'écluse. Les armements ont la certitude de toujours pouvoir y utiliser leurs navires à pleine charge. L'accueil futur d'unités de 8000 EVP ne devrait pas non plus poser de problème : elles ne s'enfoncent guère plus ; l'augmentation de capacité est obtenue par une plus grande largeur. Le port bénéficie également de sa situation géographique de 1er port touché à l'importation et de dernier à l'exportation à seulement 15 heures de navigation de l'Atlantique.

Depuis 1986, le port du Havre est entré dans une nouvelle phase de prospérité et ce sont aujourd'hui les marchandises diverses qui le hissent au rang des premiers ports européens et en font le premier port français pour le trafic conteneurisé avec 50% du trafic national.

Le port dispose pour les importateurs et exportateurs d'infrastructures d'accueil leur permettant toutes les fonctions logistiques (stockage, emballage, conditionnement...).

Le Havre dispose à proximité de ses quatre km de quai, de 150 hectares de stockage, 8 hangars totalisant 88 000 m², 13 portiques de 40 tonnes, 7 portiques ferroviaires de 42 tonnes.

La compétitivité du port a été obtenue à la suite de la réforme législative de la manutention : le port a vu ses prix baisser, les frais d'embarquement et de débarquement aux terminaux à conteneurs ont été réduits.

Certains indicateurs permettent d'estimer le poids du port du Havre dans la dynamique économique régionale : l'activité portuaire génère un flux économique estimé à 800 millions de francs, la valeur ajoutée engendrée par le port et la communauté portuaire est estimée à 2 milliards de francs et le port apporte environ 500 millions de francs à la Seine Maritime.

Aujourd'hui, le développement du port du Havre s'inscrit dans le cadre d'un développement régional.

Devant la nécessité d'avoir une communauté portuaire plus soudée pour faire face à la concurrence, l'association Port Alliance a été créée en 1986 avec l'appui pu Port Autonome. Port Alliance, dont le rôle est de promouvoir la place portuaire sur le plan national et international regroupe :

§ Le Port Autonome du Havre

§ La Chambre de Commerce et d'Industrie du Havre

§ La communauté portuaire du Havre : l'UMEP (Union Maritime et Portuaire)

Le Havre représente 7,5% des parts du marché des conteneurs du Range du Nord-Ouest (5e position mais part de marché qui progresse le plus vite). L'objectif pour le port est d'atteindre les 10%.

Le port normand a bénéficié de l'abondance des vracs énergétiques qui ont pesé 46,6 millions de tonnes dont 37 de pétrole brut, 5,2 de produits raffinés et 3,9 de charbon...

Dans le cadre d'une croissance globale à deux chiffres, les Havrais ont également établi un nouveau record en matière de trafic des conteneurs avec 1,32 million d'EVP, soit environ 60%du trafic spécifique total des ports de l'Hexagone.

Parmi les 66,9 millions de tonnes tarifées par le port du Havre en 1998 (dont 16 millions de tonnes de marchandises diverses), plus de la moitié (52% du tonnage net) concerne le transport combiné.

b) Le Projet Port 2000

Le projet répond à un enjeu de taille, qui ne concerne pas seulement la place havraise et ses emplois, mais l'économie française tout entière.

En effet, comment rester indifférent en effet au sort de l'outil portuaire de l'Hexagone, alors que les trafics perdus au profit d'Anvers et Rotterdam signifieraient à long terme délocalisations et dépendance accrue vis-à-vis de chaînes logistiques étrangères ?

Rappelons que l'enjeu portuaire conféré au port du Havre répond à une stratégie économique d'avenir très importante : les Etats de l'Union Européenne perdront leur spécificité économique et s'unifieront en matière de politique fiscale, monétaire et budgétaire, que les personnes, les capitaux et les services seront de plus en plus mobiles et ressentiront moins les frontières. Alors, de plus en plus, la bonne dotation en infrastructures d'un pays deviendra un atout économique encore plus important, car à l'effet macro-économique révélant les externalités spatiales s'ajoutera l'effet de localisation préférentielle par rapport aux autres pays. Ainsi, dans un monde communautaire dont les règles de fonctionnement échapperont de plus en plus aux Etats, la politique d'infrastructures risque de devenir une des rares armes dont ils puissent disposer à leur gré, et qui présentera pour eux d'autant plus d'intérêt qu'elle est efficace.

Le projet Port 2000 matérialise donc l'ambition de la communauté portuaire havraise de voir s'inscrire dans l'estuaire de la Seine les équipements permettant d'accueillir et de traiter les plus grands porte-conteneurs et d'en fixer durablement les escales. L'enjeu est de taille pour la porte « océane » mais aussi pour la France qui a besoin de places portuaires d'envergure internationale, capables d'intégrer les impératifs communautaires et les défis mondiaux. Car l'évolution actuelle du trafic de marchandises au Havre en constante progression amplifie le besoin urgent de Port 2000. Avec les 1 320 000 EVP qui y ont été traités en 1998, le port du Havre se situe honorablement sur l'échiquier européen. En 1998, le trafic des conteneurs est en augmentation de 11,2%, croissance nettement supérieure à celles d'Anvers et Rotterdam.

Il y a donc urgence, au rythme actuel de la croissance de l'activité conteneur au Havre, la saturation des infrastructures menace.

Dans cette concurrence européenne, Rotterdam, premier port européen avec ses quelques

3 700 000 EVP est indétronable. En revanche, Le Havre -qui a passé le million de conteneurs depuis 1996- veut tenter de se positionner face à Anvers et Hambourg afin d'attirer sur ses quais la massification des flux de conteneurs. Massifier est le maître mot de la démarche, que les conteneurs viennent par terre ou par mer, et pour fidéliser la clientèle armateuriale.

Cependant, les autres places portuaires européennes ne restent pas l'arme au pied. Des efforts sont déployés tant à Rotterdam qu'à Anvers, pour accélérer la vitesse de rotation des navires et l'écoulement du fret dans l'arrière-pays, avec des dotations publiques de loin supérieures à ce qu'elles peuvent être dans l'Hexagone. En France, les investissements des établissements portuaires sont majoritairement financés par leurs recettes propres. C'est ainsi que le projet Port 2000 d'un enjeu éminemment national a été émis par la communauté portuaire elle-même et transmis au Ministère des Transports. L'enquête d'utilité publique est prévue fin 1999 et la décision du Ministère des Transports attendue dans la foulée, début an 2000.

Coût de l'opération : 3,1 milliards de francs avec la mise en service de la première tranche dès 2002 pour éviter la saturation.

Pourquoi Port 2000 ?

D'abord, l'activité portuaire et les activités industrielles liées représentent aujourd'hui 30%des emplois dans le bassin d'emplois du Havre. Les conteneurs, avec 20% des tonnages et 40% des escales, sont le principal générateur d'emplois portuaires.

L'accueil des navires, la manutention, les activités de stockage/manutention et le transport de conteneurs emploient en gros 8000 personnes sur les 13000 occupées dans les professions portuaires et logistiques.

Port 2000 répond à la globalisation de l'économie, la croissance du commerce international et la massification des transports en agrandissant ses capacités d'accueil et de traitement. Ensuite, en jouant sur sa situation géographique -premier port touché à l'entrée du continent, dernier port touché en sortie-, sur ses accès nautiques, sur Port 2000, Le Havre peut espérer revendiquer une place majeure dans le cercle restreint des grands ports européens.

Comme ailleurs en Europe, les terminaux havrais ont été mis en place les uns après les autres au fur et à mesure des besoins. Ils ont été construits entre 1968 et 1994 ; 4 d'entre eux sont implantés, à raison de deux chaque fois, au nord et au sud du bassin de marée ; deux autres se situent derrière l'écluse François 1er. Cette dispersion limite la productivité tant pour leur fonctionnement que pour leurs dessertes terrestres. La longueur et la disposition des quais ne permettent pas toujours un positionnement optimal des navires. Les terre-pleins en retrait des quais s'avèrent insuffisants, en tout cas pas assez profonds.

Les cinq terminaux à conteneurs du port normand sont disséminés en plusieurs points, ce qui allonge le temps de manutention et de formation des trains, qui doivent tous passer par le triage havrais de Soquence. Or, le chantier de Soquence hérite d'une conception qui date de 1925, orientée plein ouest (vers l'avant-port), alors que les activités portuaires se sont déplacées, depuis cette époque vers le sud et l'est (la zone industrielle). D'où un rebroussement obligatoire et une limitation de la longueur des convois à celle des voies, 700 mètres au maximum. Aujourd'hui, entre le chargement d'un conteneur sur un terminal portuaire et son expédition depuis Soquence, il faut compter jusqu'à 10 heures de délai. Des évolutions structurelles et organisationnelles sont ainsi nécessaires.

Par une utilisation optimale des espaces disponibles, la restructuration de certains terre-pleins, la reconfiguration de certains portiques, la mise en place de liaisons en site propre entre terminaux, Le Havre a su jusqu'ici pallier ces inconvénients et accompagner l'évolution des trafics. L'outillage sera prochainement renforcé par l'acquisition de deux portiques overpanamax. Cependant, ces mesures s'avèreront insuffisantes pour répondre à la demande, la saturation menaçant.

L'évolution récente des trafics a poussé le port à envisager une restructuration complète de ses infrastructures pour faire face à l'intensification des échanges internationaux. De nouvelles capacités seront donc nécessaires pour répondre à la croissance des trafics, capacités performantes et concentrées.

Avec des terminaux concentrés sur un même site, bien ordonnés et bien connectés aux dessertes terrestres, le service tant au navire qu'à la marchandise ne pourra qu'y gagner. Les temps d'escale pourront être réduits, les coûts aussi en évitant de nombreux transferts de boites d'une installation à une autre. A la clé, des économies de manutention très significatives et des gains de temps de deux à trois heures sur l'expédition d'un conteneur, ce qui est loin d'être négligeable pour un transitaire ou un chargeur.

En plus de la restructuration fonctionnelle du port, de l'agrandissement des capacités d'accueil des navires et la fourniture du matériel adéquate, l'augmentation attendue sur chaque mode terrestre impose de développer pour les trois modes des aménagements performants en termes de capacité et de compétitivité pour l'accès et la desserte des terminaux. Les infrastructures ferroviaires se situeront donc à proximité immédiate des terminaux et permettront la constitution de trains complets pouvant gagner directement le réseau national. Les terminaux eux-mêmes seront concentrés, formant une suite ininterrompue de postes à quai avec les terre pleins attenants.

Dans l'espace situé au sud de la darse de l'Océan, de nouvelles infrastructures fluviales, ferroviaires et routières seront réalisées à proximité immédiate des quais.

Les études du projet Port 2000 intègrent la desserte ferroviaire des nouveaux terminaux qui y sont envisagés. Il est prévu, notamment, d'y créer un grand chantier ferroviaire unique, facilitant la constitution et l'évacuation rapide des trains complets pouvant directement rejoindre le réseau ferré national.

Pour le fluvial, le passage direct dans l'actuelle digue sud permettrait aux barges fluviales de desservir directement les quais (terminal dédié fluvial). La desserte routière des terminaux devrait également être améliorée.

Objectif du PAH : 12 km de quais pour porte-conteneurs en 2050 avec en première phase l'aménagement d'un quai initial de 700 mètres de long et 35 hectares de terre-pleins et en deuxième phase un 2e quai de 700 mètres de long. Les deux quais réunis permettraient de traiter 700 000 EVP supplémentaires par an.

La logique de la massification impose donc aux autorités portuaires de développer leurs infrastructures d'accueil et de traitement des navires, mais aussi de nouvelles dessertes proches des nouveaux terminaux pour évacuer rapidement le fret dans l'hinterland.

En effet, pour affronter la concurrence européenne et proposer à la clientèle française et européenne une alternative à Anvers et Rotterdam, Le Havre a absolument besoin, outre Port 2000, de liaisons terrestres performantes pour le pré- et post-acheminement des marchandises. Port 2000 ne sera rien sans logistique adéquate, sans manutention compétitive, et surtout, sans desserte terrestre efficace, car c'est l'une des conditions majeures de l'élargissement de la porte « océane ».

C'est ainsi que le Port Autonome du Havre soutient un projet d'aménagement d'une ligne ferroviaire performante en termes de coût et de rapidité, dédiée au fret, qui lui permettrait d'étendre son aire de distribution et son influence sur l'arrière pays européen.

Cependant on peut se demander pourquoi le mode de transport ferroviaire suscite t'il ainsi aujourd'hui un vif intérêt alors que le port et l'Etat ont toujours favorisé jusqu'à lors la desserte routière ? Quels sont les atouts du fer par rapport aux autres modes de transport ?

II. LA DESSERTE TERRESTRE DE L'ARRIERE-PAYS : LE ROLE DU CHEMIN DE FER

Les ports européens sont aujourd'hui engagés dans une course au gigantisme nécessitant de bons systèmes de transport terrestre afin d'évacuer rapidement les zones de concentration et de stockage des marchandises à proximité des ports. Le rôle des transports terrestres dans la desserte de l'arrière-pays est donc considérable. Leur capacité et leur étendue seront facteur de compétitivité pour le port qu'ils desservent. Dans ce contexte, le port du Havre doit optimiser ses réseaux terrestres existants, et notamment développer les potentialités du mode ferroviaire.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway