La médecine :
A en croire Grigore Burdea, chercheur à la Rudgers
University, ce n'est pas dans le domaine des jeux vidéo que la
réalité virtuelle verra son développement le plus
important, mais plutôt dans la médecine, avec la création
de simulateurs médicaux.
Certes ; le simulateur de vol a été et reste
sans doute auprès du grand public l'application principale et la plus
commune des simulateurs de réalité virtuelle. Il est cependant
essentiel de percevoir que le marché de la simulation offre des
débouchés en réalité beaucoup plus vaste.
C'est certainement dans le domaine médical que
l'avancée technologique spectaculaire de ces dernières
années s'est ressentie le plus vivement.. Endoscopie, images par
résonance magnétique(IRM), scanner, autant de prouesses dont les
utilisations ont considérablement amélioré la pratique
quotidienne des gens de l'art. La chirurgie endoscopique est une bonne
illustration de ce phénomène, puisque l'image y est
couplée avec la robotique. L'image entraîne une
amélioration du diagnostic, une plus grande efficacité des des
soins et des interventions. Selon le président de la
société américaine de radiologie, "la médecine de
demain sera entre les mains de ceux qui sauront maîtriser les images
médicales". Jusqu'à présent, ces progrès ont
été réalisés grâce à des prises de
vues (par fibres optiques) ou des représentations sous formes d'images
numériques, transmises en direct, d'organes ou de parties d'organes.
L'image de synthèse ouvre de nouveaux champs d'action.
2.2 La formation, l'éducation et la
culture
La réalité virtuelle apporte un avantage
décisif aux méthodes classiques d'enseignement. En effet,
celles-ci sont axées très souvent sur l'apprentissage
théorique. Les méthodes d'apprentissage pratique (exercices...)
ne mettent que rarement leur sujet en conditions réelles de travail.
Les systèmes d'apprentissage par réalité
virtuelle mettent l'utilisateur dans une situation qui s'approche beaucoup plus
d'une situation réelle. Elles permettent ainsi d'acquérir, en
plus du savoir, le savoir-faire, ce qui représente une avancée
décisive.
Divers domaines en bénéficient
déjà :
2.2.1 La formation : les simulateurs
Le marché des simulateurs a connu un grand
développement, popularisé grâce aux simulateurs de vols des
pilotes militaires ou civils. La simulation est en effet
particulièrement adaptée à la formation à un
métier, une fonction, en milieu hostile ou comportant des risques et/ou
nécessitant l'utilisation d'un matériel coûteux, comme
c'est le cas pour l'entraînement au pilotage d'avions de chasse et de
transport.
Les simulateurs de vols ont donc été les
premiers à être expérimentés avec succès, et
ont permis de dégager certaines orientations techniques. Le simulateur
d'aujourd'hui combine un matériel aussi proche que possible du
matériel réel (cabine de pilotage représentée
à l'identique), et si possible dynamique (avec vérins
hydrauliques, bruit), et un écran de visualisation sur lequel
défilent les images du programme d'enseignement, commandées par
l'élève.
Les simulateurs de vols, dont l'usage est aujourd'hui
systématique dans la plupart des armées de l'air et des grandes
compagnies aériennes, s'adressent toutefois à un public averti,
familiarisé à l'environnement réel. Le simulateur a pour
objet de travailler les fonctions de pilotage, de provoquer les
réactions du pilote. La priorité est donnée à la
réaction de et à l'image, à l'interactivité
pilote/écran, au détriment de la qualité graphique,
secondaire dans cet exercice.
La chute des coûts des calculateurs et la
volonté d'approcher de nouveaux marchés ont permis et
imposé une amélioration significative du graphisme, sans pour
autant enlever quoi que ce soit aux deux objectifs du simulateur : faible
coût d'utilisation et qualité pédagogique.
L'argument financier est en effet important. La formation sur
simulateur évite l'utilisation de matériels extrêmement
coûteux, immobilisés ou affectés à la seule
formation alors qu'ils peuvent être exploités commercialement
(avion de transport). Les essais en vol ne sont naturellement pas totalement
abandonnés mais leur nombre est limité.
L'économie
indirecte peut être aussi importante, car le simulateur "à
domicile" permet notamment d'éviter des stages à
l'extérieur dans des centres de formation, toujours très
coûteux. Motorola a ainsi expérimenté une formation sur
simulateur d'une usine d'assemblage de composants électroniques et a
estimé l'économie ainsi réalisée à 1 million
de dollars.
En effet, les simulateurs sont utilisés dans d'autres
industries que l'aéronautique. La SNCF, par exemple, à l'occasion
de l'ouverture de la ligne Paris-Londres, a modélisé une grande
partie des voies pour permettre aux conducteurs d'être sûr et
efficaces dès l'ouverture publique en s'entraînant au
préalable à l'aide de systèmes de réalité
virtuelle.
- Un simulateur médical -
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