2. Les applications
2.1 La science en général, et la
médecine en particulier
Jean François Colona, dans son livre intitulé
Expériences virtuelles et virtualités
expérimentales, s'exprime ainsi: "L'image calculée et
interactive est un champ de découverte qu'aucun autre moyen de
communication ne peut égaler. Celui qui nierait l'intérêt
de cet outil devrait tout autant refuser à l'astronome l'usage de ces
yeux pour contempler les cieux". C'est donc sous l'angle
d'accélérateur de connaissance que nous allons évaluer les
potentialités de la réalité virtuelle appliquée au
domaine des sciences et de la médecine en particulier. Quels sont les
atouts de la réalité virtuelle en ce domaine ?
Tout d'abord, l'image libérée des contraintes
de temps et d'espace. Elle permet de visualiser l'infiniment petit et
l'infiniment grand, quelle que soit la durée du phénomène,
de la nanoseconde jusqu'aux milliards d'années. Elle permet non
seulement d'expliquer mais également de faire apparaître les
failles des modèles existants et de tenter d'y porter une solution. De
nouvelles applications y sont trouvées à un rythme qui ne semble
que s'accélérer : simulation de tremblements de terre,
simulations des climats actuels ou préhistoriques et de l'influence des
mers disparues, l'origine des moussons, la simulation des effets de
réchauffement de la planète. Analyse, modélisation et
image sont désormais indissociables..
L'image est également un outil de découverte.
L'image permet de visualiser le concret comme les choses qui le sont moins, qui
sont en tous cas invisibles à l'oeil nu, un champ magnétique par
exemple. Elle peut aussi faire surgir des formes imprécises, qui, bien
que présentes dans une équation, ne pouvaient être
appréhendées.
Enfin, l'image est elle-même source de sciences par une
sorte d'effet en retour qui fait que ce qui n'existait au début
qu'à titre d'illustration de la théorie ou de l'expérience
scientifique devient cause de la connaissance scientifique elle-même.
Envisageons par exemple le cas de la géométrie fractale, qui
permet de représenter des formes dont les caractéristiques sont
d'avoir la même structure à toutes les échelles (Ainsi une
montagne, un rocher, présentent-ils la même structure
géométrique, la même fragmentation.
L'irrégularité de la surface d'une montagne est le
résultat de l'irrégularité de la surface de chaque
élément qui la compose). Il est évident que la
géométrie fractale, comme le souligne Jean-François Colona
n'a pu prendre son envol que le jour où les outils informatiques furent
suffisamment puissants pour lui permettre de sortir de sa somnolence
stérile. Un même phénomène paradoxal pourrait
très bien avoir lieu avec la réalité virtuelle, qui se
mettrait alors à nous apprendre le monde.
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