b. L'information périodique de la sous-caution
à la charge du débiteur principal
Cette obligation est peu orthodoxe. En effet, dans le
cautionnement, le débiteur n'est tenu d'aucune obligation d'information
envers la caution. Or, la sous-caution est la caution du débiteur
principal vis-à-vis de la caution de premier degré qui est alors
un potentiel créancier du débiteur principal.
Toutefois, le débiteur principal est très bien
placé pour informer la sous-caution voire la caution, mais le principe
en droit des contrats est d'imposer des obligations d'information aux
contractants dominants et non aux contractants les plus faibles.
Ainsi, une information due par le débiteur ne serait
pas juste d'un point de vue moral. L'on comprend alors que l'information de la
sous-caution est assez délicate à mettre en place vu
75
que l'on ignore à qui l'imposer sans heurter la vibre
morale du législateur OHADA qui s'inspire du législateur
français. En effet, le professeur Murielle FABRE-MAGNAN fait remarquer
que l'obligation d'informer n'a de sens que lorsqu'une partie ne peut pas
s'informer d'elle-même179.
Donc, en droit de l'OHADA, seules les cautions
professionnelles devraient être tenues d'informer les sous-cautions sur
l'état de la dette étant donné qu'elles seules peuvent se
procurer l'information du fait de leur professionnalisme. En effet, les
cautions dirigeantes sont parfois dans l'incapacité de récolter
puis fournir l'information périodique, car ce ne sont pas des
professionnels avertis180. Si l'information périodique de la
sous-caution pose des problèmes d'ordre moral, l'information ponctuelle
ne pose aucun problème majeur.
2) L'information ponctuelle de la
sous-caution
En ce concerne l'information ponctuelle de la sous-caution, il
est clair que la celle-ci ne peut pas être mise en demeure par le
créancier initial avec lequel elle n'a aucun rapport. Par
conséquent, la sous-caution n'est pas en droit de revendiquer une
information ponctuelle de la part du créancier du débiteur
principal. Toutefois, la sous-caution peut exiger ladite information de la part
de la caution de premier degré, son créancier potentiel.
Ainsi, si l'information de la sous-caution pose des
difficultés mineures en droit positif français et africain,
l'information du certificateur de caution est encore plus difficile à
imposer.
|