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Le consommateur face a la distribution informelle des medicaments : cas de la ville de Douala-Cameroun


par Eric Charli KWUYAH TATDJA
Université de Douala - Master 2 recherche 2016
  

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SECTION II : ORGANISATION DE LA DISTRIBUTION INFORMELLE DES

MEDICAMENTS AU CAMEROUN

Après avoir fixé le cadre dans lequel s'est construit la distribution informelle des médicaments, planter les jalons qui permettent de comprendre son insertion dans la société, nous allons nous attarder à présent sur l'organisation de ce marché illicite : étudier les réseaux d'approvisionnement, décrire les méthodes et les stratégies de vente ainsi que les catégories de produits pharmaceutiques qui y sont généralement distribués.

1-TYPOLOGIE DES OFFREURS ET RESEAUX D'APPROVISIONNEMENT

La question ici est celle de savoir où et de quelles manières arrivent ces différentes catégories de médicaments sur le marché informel. Dans les années 1980, Fassin citait deux provenances principales : il s'agissait d'une part des importations frauduleuses et d'autre part des achats sur le marché national. L'approvisionnement venant des dons est également d'une importance non négligeable. Cette triple source d'approvisionnement du marché pharmaceutique parallèle, semble commune à l'ensemble des pays d'Afrique subsaharienne et encore valide aujourd'hui pour le cas de la ville de Douala.

A- Réseaux internes d'approvisionnements des médicaments du circuit informel

Le mot « interne » désigne les réseaux intérieurs au pays. Les réseaux internes d'approvisionnement se greffent directement sur les stocks du circuit officiel2 : que ce soit auprès des grossistes, des producteurs locaux ou des pharmacies, dans le secteur privé ou public. On constate constamment de simples achats, de vols ou de détournements ; on peut supposer que les « transactions informelles » soient privilégiées dans le but d'effacer toutes traces de ventes. Les pillages aux frontières, sur les aéroports ou dans les zones portuaires sont très fréquents. Les hôpitaux, laboratoires, dispensaires et grossistes constatent des détournements plus ou moins importants, perpétrés par des salariés peu scrupuleux mais soucieux d'arrondir leurs fins de mois.

Dans de nombreux pays d'Afrique noire, les médicaments présents sur le circuit pharmaceutique national représentent la source principale de réapprovisionnement du marché illicite : « elle est estimée (en pourcentage du réapprovisionnement total du secteur

2 Les stocks de médicaments provenant du circuit formel

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pharmaceutique informel) à 48% en Côte d'Ivoire, 40% au Niger et 57% au Bénin. Ces produits étant issus du circuit légal possèdent généralement une autorisation de mise sur le marché » (Hamel, 2006). Ainsi, un fabricant local peut écouler des stocks non conformes qui ne correspondent pas aux standards nationaux

B- Les réseaux externes d'approvisionnements des médicaments du circuit informel

Ces réseaux se rapprochent manifestement de la contrebande avec des structures d'organisations qui se mêlent au commerce des trafiquants (ou commerce non déclaré) de tout genre : il n'est pas rare par exemple, que des stocks soient saisies et détruites par les autorités. La grande majorité des médicaments importés de la sorte ne possèdent pas d'autorisation de mise sur le marché. (Fassin ,1985 ; Hamel, 2006 et Mattern, 2015). Le gros de la provenance de ces marchandises est attribué à quelques pays africains (le Nigeria, le Ghana, la Gambie) et au continent asiatique (Inde, Chine). Le Nigeria est reconnu comme une plaque tournante du trafic de médicament dans la zone Afrique, développant des liens commerciaux avec des fabricants indiens ou chinois. Nous pouvons citer quelques chiffres : au Bénin une étude réalisée par le syndicat des pharmaciens sur 351 produits du marché montre que 24,23% proviennent du Nigeria (Hamel, 2006).

Pour ce qui est du cas du Cameroun, plus de 40% des médicaments issus du circuit informel viennent du Nigéria. Et le reste des approvisionnements venant de l'Inde, la Chine, des Dons et de quelques producteurs locaux (SYNAME, 2014). Cependant ces chiffres peuvent être très peu significatifs puisque les fabricants mettent parfois le nom d'un autre fabricant avec la mention « made in England » ou « made in China » afin de lever les soupçons. Les dons de médicaments alimentent également ce réseau.

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