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Le consommateur face a la distribution informelle des medicaments : cas de la ville de Douala-Cameroun


par Eric Charli KWUYAH TATDJA
Université de Douala - Master 2 recherche 2016
  

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B- Le politique face au comportement opportuniste des distributeurs informels

Plusieurs observations laissent à croire que les distributeurs informels exploitent juste les failles ou les faiblesses du réseau formel de distribution. Face à cette situation, on a l'impression que les pouvoirs publics restent totalement muets ou du moins ne posent pas d'actes concrets qui pourront éradiquer le phénomène.

a-L'Etat et la distribution informelle des médicaments: situation énigmatique Face à l'hétérogénéité des formes d'activités que recouvre ce secteur, quelle politique définir ? Faut-il intervenir ou laisser faire ? Faut-il adopter des politiques globales, sectorielles ou non, ou se contenter d'actions ponctuelles, éventuellement sélectives et pas obligatoirement coordonnées entre elles ?

Peu d'actions de répressions importantes sont relaté au cours des années 1980 et 1990 (Fassin, 1997 et Hamel, 2006). Il semble qu'en premier lieu l'apparition du secteur informel a rendue service aux Etats qui n'étaient plus à mesure d'importer des médicaments en quantité suffisante. Plus tard, le marché informel est devenu trop important et le discours a changé

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(Fassin, 1997). A partir de la fin des années 1990, les pouvoirs publics camerounais ont commencé timidement une guerre contre les médicaments issus du secteur informel. Au Cameroun plusieurs descentes très médiatisées des autorités en charges dans les marchés ont permis de saisir et incinérer des stocks impressionnants de médicaments ces dernières années.

Les injonctions de la Banque Mondiale en faveur d'une « bonne gouvernance » ont incités les dirigeants politiques à manifester des signes symboliques d'intervention. Le manque d'engagement politique est grave. Peut-être il est plus approprié de parler de tolérance étatique. Les hommes politiques camerounais auront bien du mal à se passer de la dépendance générée par la situation illégale de tous les acteurs du commerce informel qui perpétue des formes clientélistes et patrimoniales du pouvoir (Socpa, 2011).

Les importations frauduleuses de médicaments ne peuvent se faire sans le consentement plus ou moins coûteux (en argent ou en médicaments) des douaniers et de leurs supérieurs. La vente des médicaments dans la rue ou sur les marchés nécessite parfois de partager son salaire avec les forces de l'ordre, ou de négocier continuellement sa place auprès de la municipalité.

En retour les dirigeants politiques achètent la stabilité de leur pouvoir par des stratégies clientélistes. C'est là que se prononce réciproquement le pouvoir du secteur informel. De plus les distributeurs en profitent pour s'implanter et organiser une distribution à grande échelle couvrant tout le territoire national.

b-Comportements opportunistes des « trafiquants »

Suivant Van Der Geest(1983) et Hamel (2006), nous pouvons dire que le contexte économique des années 1980 a affaiblit l'offre de médicaments. Les importations n'étaient plus à mesure de satisfaire les besoins des populations. Dans ce contexte de pénurie, les commerçants du secteur informel ont commencé à vendre des médicaments à des prix plus bas, a suivi une organisation efficace dans la mesure où la distribution se faisait partout. Dans la rue, au bureau, au marché, dans les véhicules de transports...

Les fortes contraintes économiques des années 1980 qui s'accompagnèrent d'une diminution importante des emplois, ce qui fera apparaître l'émergence simultanée d'une économie informelle devenue prédominante au début des années 1990 (en nombre de salariés) et de nos jours ce secteur recrute plus 60% de la main d'oeuvre formée au Cameroun (rapport BIT, 2010). L'appropriation des médicaments par les acteurs du marché informel semble alors avoir séduit une partie des consommateurs. Intéressons-nous à présent à l'organisation de cette activité.

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