WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le consommateur face a la distribution informelle des medicaments : cas de la ville de Douala-Cameroun


par Eric Charli KWUYAH TATDJA
Université de Douala - Master 2 recherche 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2- INQUIETUDES SUR LA DISTRIBUTION DES MEDICAMENTS

Cette partie sera essentiellement réservée à la genèse du développement de la distribution informelle des médicaments, suivit du rôle catalyseur qu'a joué la crise des années 1980.

10

A-Marché informel des médicaments : des origines profondes

D'après les travaux de Barbereau (2006), Les inquiétudes sur la qualité des médicaments dans le commerce international ont pris une dimension mondiale en 1948, après la création de l'OMS. En 1951, le Conseil exécutif de l'Organisation a adopté la résolution ayant pour objectif d'examiner les avantages que présenteraient, dans l'intérêt de la santé et du commerce international, l'application, par divers pays de méthodes plus uniformes pour le contrôle des médicaments. Cependant, c'est à la conférence d'experts de Nairobi sur l'usage rationnel des médicaments en 1985 que l'on s'est occupé, pour la première fois au niveau international, du problème des médicaments issus du circuit informel.

En 1988, l'Assemblée mondiale de la santé a adopté des programmes pour prévenir et détecter l'exportation, l'importation et la contrebande de préparations pharmaceutiques faussement étiquetées, falsifiées, contrefaites ou ne répondant pas aux normes.

Les principaux producteurs mondiaux de médicaments trouvés sur les circuits informels sont la Chine et l'Inde. Mais, la mauvaise qualité peut se rencontrer dans le monde entier (Fassin, 1992 ; Hamel, 2006).

Au Cameroun, le phénomène est bien ancien comme partout dans le monde. Cette activité suscite de plus en plus une attention sinon une curiosité profonde et soutenue. Comprendre les raisons du développement de ce marché « parallèle » au Cameroun nécessite une analyse du rôle de la crise des années 1980.

B-Le rôle de la crise économique des années 1980

Des perturbations économiques importantes ont déstabilisées l'ensemble des pays en développement à partir des années 1980. Ces troubles ont plongé la plupart des pays d'Afrique et surtout ceux de la zone FRANC (Hamel, 2006). La détérioration des termes de l'échange et la dévaluation du FCFA ont largement contribué à cette catastrophe.

a-La détérioration des termes de l'échange

La détérioration des termes de l'échange entre les pays exportateurs de technologies (pays du Nord, développés) et les pays exportateurs de matières premières (pays du Sud, en voie de développement) a participé (et participe toujours) au déficit de la balance des paiements des grands exportateurs de richesses naturelles (pétrole, minerais, coton, sucre, caoutchouc, cacao, café, ...). En parallèle, les recommandations prodiguées par le Fond

11

Monétaire International en termes de politique d'ajustement structurel pendant les années 1985 se sont traduites par une réduction brutale des dépenses budgétaires surtout dans le domaine sanitaire. Les dépenses compressibles (santé, éducation, salaire des fonctionnaires, ...) ont été revues à la baisse pendant que le service de la dette exerçait une pression encore plus forte sur le budget (Hamel, 2006).

La première conséquence de cette crise économique est la détérioration progressive des services fournis par les établissements de santé surtout publics. « En 1985, le budget public affecté aux médicaments et aux fournitures a baissé à Madagascar, passant à 20% du niveau de 1977 et le pays n'a pu importer que 10% des fournitures et produits médicaux prévus » (Mattern, 2015).

Dans ce contexte de pénurie, les commerçants du secteur informel ont commencé à vendre des médicaments, exerçant ainsi une pression concurrentielle sur les pharmacies officielles. Les prix sont devenus rapidement plus intéressants sur le marché « noir » que dans les pharmacies et les hôpitaux. La débrouillardise des acteurs informels a rendu les médicaments issus du circuit informel plus disponibles que les médicaments du secteur formel. « En 1990, plus de 60% de la main d'oeuvre Camerounaise est employée dans le secteur informel » (Hernandez, 1995).

Le marché illicite du médicament a trouvé dans la crise économique des années 80 un contexte propice à son émergence et/ou à son expansion. « Du point de vue du consommateur, la vente de médicaments dans la rue par le biais d'une multitude de vendeurs offre une alternative de choix face à un secteur public en déclin » (Hamel, 2006). De ce fait une attention plus précise semble être nécessaire pour l'évolution de notre travail.

b-Dévaluation du franc CFA : « effet Massu »

Le 12 janvier 1994, la dévaluation de 50% du franc CFA concerne 14 pays d'Afrique subsaharienne y compris le Cameroun. La dévaluation du taux de change a permis aux Etats qui utilisent le franc CFA, toutes choses égales par ailleurs, de disposer davantage de ressources fiscales puisque les taxes sur les biens exportés rapportent deux fois plus en monnaie locale (Hamel, 2006). Son corolaire pour les ménages, sera la multiplication par deux des prix de produits de consommations en général y compris les médicaments. Or la grande majorité des médicaments présents sur les marchés de Douala sont des produits importés. Il en fut de même pour le prix des médicaments fabriqués localement, étant donné qu'une partie voire même la totalité des intrants sont importés.

12

Les médicaments ne sont plus disponibles en quantité suffisante dans les centres de santé. Cette incapacité de la part du secteur officiel ouvre les portes au commerce de contrebande pour l'introduction à grande échelle dans le secteur informel des médicaments de qualité généralement douteuse. Il est à remarquer que la politique sanitaire et la fragilité du système social et culturel ont joué et continu de jouer un rôle important.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984