Dans la plupart des cas le vendeur est un proche du
consommateur (le boutiquier du quartier, un commerçant à qui on
achète régulièrement des articles de différentes
natures, ...). Contrairement aux pharmacies formelles qui représentent
des lieux étrangers imposant des démarches complexes et des
règles sociales souvent pas appréciées par plusieurs
consommateurs. Ceux-ci maitrisent et se sentent plus à l'aise dans les
boutiques et marché où ils font régulièrement les
achats « Les vendeurs de rue parlent la même langue que les
villageois et adhèrent aux mêmes représentations de la
santé et des maladies » (Hamel, 2006. p. 39). Les
médicaments de la rue profitent alors de modes de distribution qui
épousent les habitudes et la culture des populations.
Les distributeurs vont à la rencontre du public dans
les espaces ouverts (rues, marchés, carrefours à grande
fréquentation, bus, trains). En plus des rencontres en face à
face avec le
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public, certains vendeurs du secteur informel au Cameroun
offrent aussi leurs services à travers des consultations par
téléphone (Drescher 2014 et Mbaho 2015).
« Le comportement du consommateur des médicaments
de la rue peut aussi s'expliquer par le fait que certaines populations estiment
que ces médicaments vendus illicitement sont d'une grande
efficacité » (Ouattara, 2009). Il est impossible d'exclure la
notion d'efficacité du débat. Les médicaments de la rue
n'auraient pas de clients si les produits distribués n'avaient aucune
efficacité. Le débat qui peut avoir lieu ici est celui
d'efficacité seulement immédiate ? Ou pérenne ? Il existe
de ce fait une confiance envers ces médicaments issus du marché
informel. En effet les consommateurs croient à l'efficacité et la
performance de ces produits.
Face aux pratiques douteuses et politiques menées par
certaines entreprises, ou certains distributeurs les consommateurs dans leurs
soucis de préserver leur vie boycottent le produit et développent
ainsi des comportements de consommation responsables. Car ces actions peuvent
obliger le producteur ou distributeur en question à améliorer la
qualité de son produit.
Bian et Moutinho (2008), cité par Sogbossi (2016)
souligne que les perceptions des attributs du produits par le consommateur
influencent sa considération ou non envers le produit en question.
D'autres consommateurs pour diverses raisons préfèrent des
produits suspects (Roux et al. 2006, cité par Sogbossi, 2016). Ainsi si
l'individu perçoit le risque faible, il aura tendance à aller
vers les produits douteux.
Pour ce fait il est juste de penser que des comportements
propres aux consommateurs (sa culture, son comportement de consommation)
peuvent être responsable de l'adoption et la consommation des
médicaments issus du circuit informel. D'où la seconde
proposition de notre étude :
Proposition 2 : les facteurs responsables de
l'adoption du mode de distribution informel des médicaments sont propres
aux consommateurs.
Proposition 2a : les comportements de
consommation non responsables favorisent l'adoption et le développement
de la distribution informelle des médicaments.
Proposition 2b : l'adoption de la
distribution informelle des médicaments à un fond culturel.