B- Le plan 2
Plan
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Version 1
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Version 2
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Version 3
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2
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Le téléphone sonne
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Identique
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Identique
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Sens perçu
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L'objectif est atteint mais certains spectateurs ont,
étrangement, jugé l'appareil vieillot ce qui les a, entre autres,
trompés sur le moment où se situe l'action. La question qui se
pose est donc de savoir si c'est l'appareil lui-même qui fait ancien ou
si c'est le gros plan qui accentue cet effet : « dans les
Derrick, il y a toujours un téléphone en gros
plan ».
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L'objectif est atteint mais certains spectateurs ont,
étrangement, jugé l'appareil vieillot ce qui les a, entre autres,
trompés sur le moment où se situe l'action. La question qui se
pose est donc de savoir si c'est l'appareil lui-même qui fait ancien ou
si c'est le gros plan qui accentue cet effet. Le gros plan vieillit la
situation en évoquant la série Derrick.
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L'objectif n'est que très partiellement atteint. Certains
spectateurs ont, étrangement, jugé l'appareil ancien. Un
spectateur a également conclu en voyant un tel gros plan que le film ne
pouvait être qu'un téléfilm ou une
série : « Le gros plan sur le téléphone,
ça me rappelle la télé ».
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Le plan 2 est également identique quelle que soit la
version 1, 2 ou 3. L'objectif du réalisateur était clairement de
mettre en valeur, grâce au gros plan, l'événement qui va
bouleverser la situation initiale, de provoquer un conflit, un saut visuel qui
rompe la cohérence (Oakley, 2003) et provoque chez le spectateur au
moins de la surprise.
Le travail sur le contexte sensoriel semble avoir eu l'effet
escompté.
En revanche, l'objet lui-même - le téléphone
qu'utilise actuellement un vrai cadre supérieur - et la taille du plan
choisie pour accroître l'effet dramatique ou créer une tension ont
eu des effets paradoxaux d'une part sur la datation de l'histoire et du film,
d'autre part sur le classement de ce court-métrage dans la
catégorie des séries télévisuelles.
C- Le plan 3
Ce plan est le premier qui différencie les versions 1, 2
et 3.
Le réalisateur travaille plusieurs contextes à la
fois (des normes, des positions, des relations, etc.) en jouant sur la voix
féminine ou masculine, avec ou sans accent, le tutoiement vs
vouvoiement, les bruits hors champ, la musique évocatrice du Parrain
ou non, etc.
Les spectateurs perçoivent et interprètent
correctement ces éléments
Plan
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Version 1
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Version 2
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Version 3
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3
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Voix off d'une femme dans un hôpital
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Voix off d'un homme à l'accent sicilien, musique du
Parrain, Bruits d'une aérogare
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Voix off d'une femme qui tutoie le personnage principal
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Sens perçu
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Le vouvoiement et les bruits hors champ d'un hôpital ont
permis l'identification de la personne à la voix off , sans
toutefois lui donner un statut exact comme c'était souhaité par
le réalisateur. Le statut de secrétaire est peu cité.
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Le vouvoiement, les bruits hors champ d'un lieu public
(aérogare, gare ou hall d'hôpital), l'accent étranger de la
voix off ont permis aux spectateurs d'identifier la personne au
téléphone comme étant soit quelqu'un d'un hôpital
(en France ou en Italie), soit un tueur à gages. Cette dernière
hypothèse est, néanmoins, la plus citée, comme le
souhaitait le réalisateur. De même que le bruit de fond d'une
aérogare qui évoque pour certains la fuite du tueur
après son forfait. L'accent « italien » est
nettement remarqué et associé fréquemment à la
mafia. En revanche, la musique du Parrain n'est perçue que par un seul
participant (sur 24).
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Le fait que la femme au téléphone ne se
présente pas et tutoie le personnage principal a eu un effet
incontestable et conduit un bon nombre de spectateurs à suspecter une
relation extraconjugale entre elle et le personnage principal.
La façon de parler de la femme au téléphone
est également remarquée mais par moins de spectateurs :
« Ce n'est pas naturel ».
Le doute sur l'identité de la femme au
téléphone est créé dans l'esprit de quelques uns
des spectateurs.
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La question est de savoir si ce plan n°3, très
différent, selon la version, va modifier la compréhension de la
suite du film ou non.
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