WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Approche communicationnelle des films de fiction


par Alexandre Chirouze
Université Montpellier 3 - Doctorat 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

De prime abord, ce que retiennent les spectateurs de cette version, c'est avant tout : - son rythme lent, « j'ai trouvé ça assez lent » (Réunion 2), - l'ambiance étrange créée par les images et le son, ainsi que par la mise en scène et le jeu des acteurs, « La réaction du personnage est étrange » (Réunion 7).

Tout cela fait penser à de nombreux spectateurs soit à un film policier, « ça m'a fait penser à Derrick » (Réunion 2), soit à un drame psychologique, « il y avait un peu de psychologie » (Réunion 2). En plus de la brutalité du coup de téléphone, « on ne donne pas une telle nouvelle par téléphone » (Réunion 4), deux événements furent particulièrement remarqués : « cette femme qui s'en va dans le désert » (Réunion 2), le mari qui «va voir à sa fenêtre » (Réunion 7).

Pour ce dernier événement, deux interprétations opposées sont données : « c'est pour regarder le lointain, c'est une image du temps qu'on ne peut pas rattraper » (Réunion 7) ou c'est une manifestation de l'indifférence du mari : « il va voir à sa fenêtre comme si de rien n'était » (Réunion 7).

Les avis convergent, par contre, pour dire qu'il s'agit d'un responsable d'entreprise, cadre ou président-directeur général, d'une cinquantaine d'années : « il est habillé comme un cadre dans un bureau » (Réunion 2), « il est très bien habillé en plus. C'est le patron, c'est sûr ! » (Réunion 4), «  c'est sûrement un cadre supérieur de 50 ans » (Réunion 2). Les indices qui leur font penser cela sont vestimentaires, « il est très bien habillé » (Réunion 4), mais aussi physiques, « Il a les cheveux grisonnants. Il a une moustache », « un petit ventre aussi » (Réunion 7), et matérielles « avec des verres » dans son minibar. « Pour avoir un réfrigérateur dans son bureau, c'est sûrement un homme très bien placé. Peut-être le PDG » (Réunion 4).

En la matière, les indices concrets laissés par le réalisateur sont donc assez bien identifiés

En revanche, les avis divergent sur le moral du personnage principal : pour certains, il est abattu, «il semble abattu. Il va se servir un cognac » (Réunion 4), pour d'autres il est insensible, froid, «Il n'est pas très émotif », « Il me semble pas triste du tout » (Réunion 7), « il est aussi chaleureux que son frigo » (Réunion 2), voire calculateur, « Tout était réglé d'avance pour lui », « c'est pour cela qu'il ne semble pas surpris quand il reçoit le coup de fil. » (Réunion 4). Pour d'autres, il est trop impliqué dans son travail, « il a l'air d'être très investi dans son travail. » (Réunion 4), et selon d'autres encore, dans l'alcool, « Il doit aimer boire son verre chaque jour » (Réunion 4).

Le deuxième personnage le plus remarqué est la femme qui marche dans le sable.

Prise de dos, il est difficile de la décrire, «difficile à dire, on ne la voit que de dos » (Réunion 2), « elle a un jean bleu » (Réunion 2). Certains la voient plus jeune que le personnage principal, « je pense qu'elle est plus jeune » d'autres du même âge, « elle semble avoir le même âge que l'homme au bureau » (Réunion 2).

Son lien avec le personnage principal est également interprété de façons diverses. Certains spectateurs voient en elle l'épouse décédée. D'autres, la maîtresse du personnage principal : « ce doit être sa femme », « c'est peut-être sa maîtresse » (Réunion 7).

D'un point de vue plus technique, l'interprétation de ce plan avec sept fondus enchaînés est également très variable. Certains y voient : un flashback, « C'est le souvenir de sa femme » (Réunion 7), « Ca doit être un souvenir de vacances » (Réunion 2). D'autres, un flashforward de futures vacances : «vu qu'il ne semble pas touché...c'est peut être ses futures vacances qu'il voit » (Réunion 7). D'autres, une évocation du départ sans retour : « une image de son départ dans l'immensité » (Réunion 7).

Certains spectateurs s'interrogent sur la signification de ce plan long avec des ellipses, sans ralenti, contrairement à ce que croient quelques spectateurs : « il y a un ralenti quand on voit une femme qui marche », « on ne comprend pas ce qu'elle fait là, qui elle est. Pourquoi c'est ralenti ? C'est étrange ». (Réunion 4).

Alors que d'autres y voient un procédé classique et s'étonnent qu'on ne le comprenne pas : « C'est classique comme procédé. Alors toi le cinéphile ? » (Réunion 4)

La voix off au téléphone étant différente dans les versions 1, 2 et 3, elle est importante pour la création du sens.

Elle est dans cette version clairement identifiée comme venant d'un hôpital grâce aux bruits de fond : « l'appel vient d'un hôpital » (Réunion 4).

En revanche, les paroles ne suffisent pas à donner le véritable statut de l'appelant : «c'est quelqu'un de l'hôpital : une secrétaire », « plutôt un médecin », « oui sûrement le médecin qui suivait sa femme », « plutôt une infirmière » (Réunion 7), « c'est un docteur » (Réunion 4).

Le réalisateur ne voulait pas imposer un statut. Toutefois, par le bruit d'un clavier d'ordinateur, il pensait plutôt suggérer qu'il s'agissait d'une secrétaire médicale or ce statut est assez peu cité.

Pire, alors que la voix est clairement féminine, un spectateur, probablement distrait, doute que ce soit une femme : « on ne le sait pas, pourquoi pas un homme ? » (Réunion 4).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard