Numéro du plan
|
Durée du plan
|
Echelle du plan
|
Contenu
|
Objectifs de sens du réalisateur
|
Plan 1
|
11 secondes
|
Plan de demi-ensemble
|
M. Neuville, un cadre supérieur d'une entreprise, est
assis à son bureau. Il consulte un dossier. Son téléphone
sonne (à 10''44). Il dirige sa main vers le combiné.
|
Montrer le statut du personnage principal par ses
vêtements (costume, cravate), son stylo, son bureau de directeur :
ameublement fonctionnel, plante verte, moquette, etc.
Le montrer dans une situation initiale, normale de travail, en
train de lire et de traiter un dossier important
|
Plan 2
|
3 secondes
|
Gros plan
|
Le téléphone sonne
|
Mettre en valeur, grâce au gros plan,
l'événement qui va bouleverser la situation initiale.
|
Plan 3
|
4 secondes 25
|
Plan rapproché poitrine
|
M. Neuville, assis, décroche le combiné et dit
d'une façon interrogative « Oui ? ».
Une voix off féminine, lente et un peu énigmatique,
dit « M. Neuville, je te téléphone pour t'annoncer que
ta femme est morte ».
|
Mettre en opposition l'attitude froide et contrôlée
d'un responsable d'entreprise et son comportement après l'annonce de la
mort de sa femme.
Evoquer le type de relation entre le personnage principal et la
femme qui lui téléphone. Le tutoiement est un
élément d'identification de la personne dont on entend la voix
(off). Il s'agit d'une femme qui téléphone, plus ou
moins en cachette. Ses phrases sont espacées et elle chuchote. Elle
semble bien connaître le personnage principal : elle le tutoie et ne
se présente pas avant de parler.
Laisser planer un doute sur leurs relations
véritables : amie, soeur, maîtresse, etc.
|
Plan 4
|
2 secondes
|
Gros plan
|
M. Neuville reste un moment silencieux
|
Insister sur l'effet de l'annonce sur le personnage. Montrer sa
réaction face au changement de situation.
Laisser planer un doute sur ses pensées
véritables.
|
Plan 5
|
3 secondes 20
|
Plan rapproché poitrine
|
M. Neuville écoute son interlocutrice poursuivre en voix
off : «Ils ont tout fait pour qu'elle ne souffre
pas »
|
Montrer les réactions du personnage principal, ses
mimiques (hochements de tête, moue, fermeture du visage, etc.) sans trop
en révéler grâce à sa moustache.
Evoquer le fait que la femme qui téléphone n'a rien
fait personnellement.
Elle n'est qu'une messagère.
|
Plan 6
|
10 secondes
|
Plan mi-moyen avec un mouvement de caméra de type
panoramique horizontal vers la droite
|
M. Neuville répond : « Merci de m'avoir
prévenu ». Il se lève vers les stores de sa
fenêtre. Il commence à ouvrir ses stores
|
Montrer le personnage reprendre le contrôle de la situation
par un ton directorial.
Montrer qu'il a besoin de réfléchir en sortant de
son contexte de travail.
Laisser planer un doute sur les relations entre le personnage
principal et sa messagère, par une formule de politesse rapide.
|
Plan 7
|
8 secondes
|
Plan rapproché poitrine de profil
|
M. Neuville ouvre complètement ses stores et regarde
à la fenêtre
|
Montrer que sa pensée quitte le bureau, pour
l'extérieur, la ville, la nuit.
Evoquer l'opposition lumière/obscurité,
vie/mort.
|
Plan 8
|
19 secondes
|
Panorama, avec une suite de sept fondus enchaînés
|
Une femme en tailleur en jean bleu et portant un foulard de type
carré bleu marche en s'éloignant dans des dunes de sable
|
Evoquer le temps qui passe, le départ d'une femme seule,
l'éloignement progressif puis la disparition.
Evoquer par les images du désert la désolation et
la stérilité et/ou la réflexion sur le passé.
|
Plan 9
|
2 secondes 30
|
Plan américain
|
M. Neuville ferme son store et se retourne
|
Montrer la fin de quelque chose puis le retour au réel.
|
Plan 10
|
1 seconde
|
Plan de demi-ensemble
|
Un cadre avec une photographie est posé sur un meuble de
bureau long et bas. La photographie est celle d'une femme brune de 35-40 ans
|
Evoquer la femme disparue par un objet matériel toujours
présent dans le lieu où vit le personnage principal lorsqu'il
travaille.
|
Plan 11
|
3 secondes 70
|
Plan américain, avec panoramique vers la gauche, en
contre-plongée
|
M. Neuville s'avance en direction du meuble de bureau
|
Montrer l'attirance quasi-magnétique de cet objet pour le
personnage principal.
Montrer que la photo de cette femme lui redonne de
l'énergie.
Donner du rythme à ce plan par le panoramique.
|
Plan 12
|
1 seconde
|
Plan américain
|
M. Neuville se baisse
|
Donner du rythme par un plan très court montrant une
action singulière dont on ne connaît pas encore la raison.
|
Plan 13
|
6 secondes
|
Gros plan
|
Gros plan sur un minibar de bureau. La main de M. Neuville ouvre
le minibar et en sort un verre et
une bouteille.
Bruits de bouteille et de porte de minibar accompagnent les
gestes
|
Mettre en valeur un objet associé à un besoin
urgent à assouvir : le besoin de boire
|
Plan 14
|
3 secondes 20
|
Plan rapproché
|
M. Neuville ouvre sa bouteille
|
Montrer l'énergie dépensée par le
personnage et la précision de ses gestes
|
Plan 15 (A)
|
3 secondes
|
Plan rapproché
|
Il se sert un verre à proximité du cadre de la
photographie
|
Montrer le lien entre ce besoin de boire de l'alcool et les
retombées de l'annonce de la mort de sa femme.
Evoquer la fin de la première partie par un fondu au
noir.
|
Plan 15 (B)
Reprise après la première partie de l'interview de
groupe
|
3 secondes
|
Plan rapproché
|
Il pose sa bouteille à proximité de la
photographie.
Bruits de bouteille.
|
Insister sur l'association alcool-deuil.
|
Plan 16
|
3 secondes 50
|
Plan rapproché de dos
|
Il boit son verre de la main gauche, à proximité de
la photographie d'une femme brune.
|
Montrer avec pudeur, donc de dos, la tristesse supposée
du personnage principal
|
Plan 17
|
2 secondes
|
Plan rapproché de dos
|
M. Neuville prend la photographie de sa main droite
|
Montrer son besoin de se souvenir, de toucher l'image de son
épouse.
|
Plan 18
|
1 seconde 70
|
Gros plan
|
Gros plan sur la photographie de la femme brune
|
Mettre en valeur la beauté et la jeunesse de la femme
photographiée
|
Plan 19
|
3 secondes 80
|
Plan rapproché
|
M. Neuville regarde la photo et la repose sur le meuble. Il
continue à boire son verre. Un bruit de porte qui s'ouvre se fait
entendre. M. Neuville jette un coup d'oeil surpris vers la porte (hors
champ)
|
Montrer par la photo que le personnage principal tente de
s'accrocher à sa femme, aux moments importants de leur vie.
Laisser planer un doute devant cette alternative.
Evoquer la surprise par un bruit hors champ de porte.
Montrer que le personnage principal n'est pas habitué que
quelqu'un entre dans son bureau sans frapper.
|
Plan 20
|
0 seconde 70
|
Plan demi-ensemble
|
La porte s'ouvre.
|
Montrer la source du bruit précédent.
Laisser planer le doute sur la personne qui ouvre la porte.
Evoquer l'opposition possible entre la personne qui
pénètre dans le bureau, en poussant la porte, avec un besoin
d'ouverture vers l'autre, et le personnage principal surpris qu'on force sa
porte alors qu'il est, sans doute, en phase d'introspection.
|
Plan 21
|
0 seconde 80
|
Plan rapproché poitrine
|
M. Neuville regarde vers la porte
|
Laisser planer un suspense sur l'identité de la personne
qui entre
|
Plan 22
|
5 secondes 50
|
Plan rapproché à gros plan
|
Des jambes de femme s'avancent vers les chaussures de M.
Neuville.
La jupe de la femme est fendue, les chaussures sont
élégantes. Les jambes s'écartent très
légèrement lorsqu'elles arrivent près des pieds de M.
Neuville
|
Donner quelques informations sur la personne qui entre :
c'est une femme, assez jeune, 30 à 40 ans, élégante avec
une jupe fendue (Barthes).
Evoquer la possibilité d'un acte sexuel par des images
insistantes sur les pieds et surtout les chaussures de la femme qui
pénètre dans le bureau.
Contrebalancer cette piste par des jambes qui avancent qui
peuvent évoquer soit le désir de faire évoluer une
carrière, soit le rapprochement des corps.
Laisser planer le doute sur l'identité de la femme :
la secrétaire qui vient consoler son patron, une amie ou une soeur, une
maîtresse, etc.
Laisser le spectateur conclure par lui-même.
|