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Approche communicationnelle des films de fiction


par Alexandre Chirouze
Université Montpellier 3 - Doctorat 2006
  

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Comparaison détaillée des versions 1, 2 et 3

Plan

Version 1

Version 2

Version 3

1

Identique

Identique

Identique

2

Identique

Identique

Identique

3

Voix off d'une femme dans un hôpital

Voix off d'un homme à accent sicilien, musique du Parrain, Bruits d'une aérogare

Voix off d'une femme qui tutoie le personnage principal

4

Identique à la version 3

Bande image identique

Bande son différente

Identique à la version 1

5

Voix off féminine s'impliquant : « nous »

Voix off masculine

s'impliquant « nous»

Voix off féminine et tutoyant ne s'impliquant pas « ils »

6

Identique

Identique

Identique

7

Identique

Identique

Identique

8

Identique

Identique

Identique

9

Identique à la version 3

Un peu plus long que dans les 2 autres versions

Identique à la version 1

10

Identique à la version 3

Femme brune en photo

Plan plus long, en gros plan, femme blonde

Identique à la version 1.

Femme brune en photo

11

Identique à la version 3

Plan plus court que dans les 2 autres versions

Identique à la version 1

12

Identique

Identique

Identique

13

Identique à la version 3

Plan plus court

Identique à la version 1

14

Identique à la version 3

Plan plus court et gros plan

Identique à la version 1

15 A

Fin de la première partie

Identique à la version 3

Plan plus court et de dos

Identique à la version 1

15 B

Début de la deuxième partie

Identique à la version 3

Plan plus court et de dos

Identique à la version 1

16

Identique à la version 3

Gros plan sur la photo de la femme blonde. Plan très court

Identique à la version 1

17

Identique à la version 3

Plan plus long et en gros plan

Identique à la version 1

18

Identique à la version 3

Plan de profil et plus long

Identique à la version 1

19

Soubresauts, plan court de dos

Plan en plongée

Plan plus long. Bruit de porte qui s'ouvre

20

Le verre et le cadre sont posés. Début de la chute

Plan plus long de profil. Sourire narquois.

FIN

Porte qui s'ouvre

21

Chute sur la moquette

 

Regard vers la porte

22

Corps par terre et FIN

 

Jambes de femme.

FIN

Durée totale

1 minute 38 secondes 18

1 minute 41 secondes 08

1 minute 41 secondes 65

Durée de la première partie

1 minute 20 secondes 65

1 minute 16 secondes 21

1 minute 20 secondes 65

Comparaison détaillée des versions 4 et 5 avec les versions précédentes : 1, 2 et 3.

Plan

Version 4

Version 5

1

Identique à la version 5.

Le personnage principal marche alors que dans les versions 1, 2, 3, il est assis

Identique à la version 4

2

Identique à la version 5.

Montage plus rapide que dans les versions 1, 2, 3

Identique à la version 4

3

Identique à la version 5.

Montage moins découpé que dans les versions 1, 2, 3. Un seul plan comprend le contenu des plans 3 à 5 des versions 1, 2, 3.

Voix off masculine neutre s'impliquant « on »

Identique à la version 4

4

Identique à la version 5.

Identique à la dernière partie du plan 6 des versions 1, 2 et 3

Identique à la version 4

5

Identique à la version 5.

Proche de la fin du plan 7 des versions précédentes, mais on voit en arrière-plan dans l'obscurité des feux d'automobile.

Identique à la version 4

6

Identique à la version 5.

Identique aussi au plan 8 des versions 1, 2 et 3

Identique à la version 4

7

Identique à la version 5.

Proche en plus long du plan 9 des versions 1, 2 et 3. Taille de plan différent.

Mouvement de caméra, panoramique vers la gauche.

Plan qui regroupe en fait des extraits des plans 9 et 11 des versions 1, 2 et 3.

Identique à la version 4

8

Fin de la première partie

Plan en plongée assez long montrant le personnage principal se servir à boire.

Plan de poitrine de profil assez court ne montrant pas précisément ce que le personnage principal fait et prend.

9

Début de la deuxième partie

Plan en plongée assez long en continuité avec le plan précédent

Plan américain montrant le document saisi.

10

Plan assez court de profil montrant le personnage principal sortir un document

Gros plan sur un contrat d'assurances

11

Gros plan en plongée sur un contrat d'Obsèques.

Plan court de profil montrant le personnage principal le regarder.

12

Plan profil montrant le personnage principal tourner les pages

Gros plan en plongée sur les pages du contrat qui défilent

13

Gros plan en plongée sur un détail du contrat

Très gros plan sur les pages puis sur l'une d'entre elles

14

Plan américain de profil du lecteur

Gros plan sur les mains

15

Changement d'échelles de plans par travelling avant en plongée.

Traversée du bureau et position assise

Très gros plan sur le cadre qui tombe sur le contrat, comme un clap de fin ; FIN.

16

Gros plan en plongée sur un autre contrat

 

17

Plan court sur l'ouverture du contrat

 

18

Gros plan en plongée montrant que le contrat est déjà rempli et signé

 

19

Plan de fin montrant l'intérêt du personnage pour le contenu du contrat ; FIN.

 

Durée totale

1 minute 44 secondes 30

1 minute 16 secondes 18

Durée de la première partie

1 minute 3 secondes 74

57 secondes 48

IV- Les objectifs de sens du réalisateur

Pour chacune des versions, nous avons rédigé, en amont, le sens que nous (réalisateur) souhaitions donner à chacun des plans. Nous voulions définir en amont la signification du film et le produire d'une manière intentionnelle. Notre intention était, concrètement, de réaliser au mieux chacun de ces plans de manière à ce qu'ils soient compris par les spectateurs comme nous le souhaitions. Cette démarche, quelque peu théorique, proche de celle d'Eisenstein394(*) qui était persuadé que l'on pouvait influencer le spectateur dans la direction qu'on désirait et lui communiquer un sens, nous conduisit à étudier avec précision chaque plan, à organiser les images et à procéder au montage d'images chargées d'un sens intentionnel, dans le respect du code du montage et des autres codes filmiques.

Pour les choix des décors, des acteurs, des thèmes symboliques, nous avons notamment utilisé les deux tomes de Michel Cieutat sur les grands thèmes du cinéma américain (1988, 1991) et cela principalement pour le choix du lieu de tournage en extérieur et pour celui des femmes qui apparaissent à l'écran. Le tournage en extérieur fut effectué sur la plage de l'Espiguette en Camargue. Notre but était de montrer une sorte de désert de sable. Le thème déclencheur de notre récit étant la mort telle qu'elle est « utilisée à Hollywood », nous avons choisi le désert dans ce sens. Dans le cinéma américain, le désert est, en effet, « un lieu de souffrance, d'accident, de danger, de mort ou d'échec (...) C'est aussi le décor où se déroule une épreuve de force imposée à l'homme (...) Mais c'est essentiellement la source de toute véritable naissance (...) Le désert punit, purifie et permet de revivre » (Cieutat, 1991, p.261-262).

En ce qui concerne les femmes de la distribution artistique (casting), nous avons 2 à 3 apparitions féminines selon la version : une femme dans le désert, une femme en photographie et des jambes de femme dans une des versions. Il nous fallait laisser le spectateur les identifier à sa façon, donc ne pas le guider par des indices, notamment celui de la couleur des cheveux. C'est pourquoi, nous avons souhaité que la femme dans le désert porte une sorte de foulard pour se protéger (éventuellement des vents de sable) mais surtout pour que la couleur de ses cheveux n'apparaisse pas. Dans la version 3 du mari volage, seules les jambes de la femme qui entre dans le bureau sont filmées, ce qui ne permet pas au spectateur d'identifier la personne, ni d'attribuer les jambes à la femme brune ou blonde, selon les versions, qui est sur la photographie, dont le cadre est posé sur le bureau.

Selon les versions, la photographie est celle d'une femme brune ou blonde. Dans le cinéma américain, « la femme blonde est un paradis terrestre, une source de tendresse (...), un havre de paix (...) la bonne épouse » mais dans les films noirs, dans les années quarante, elle devient  plus pernicieuse, « trop de blondeur à Hollywood rime avec malheur » (Cieutat, 1991, p 75-76). Quant à la brune, elle est très souvent malfaisante, dans le cinéma américain, « sa chevelure évoque le noir de la nuit, la nuit des coucheries satanesques, les ténèbres de l'immoralité et de la mort (...) mais elle peut être aussi une héroïne (...) admirable de force de caractère » (Cieutat, p.74). Et Michel Cieutat de conclure sur ce grand thème du cinéma américain : « la femme brune, qui hante le Sud, fait peur au Nord ». Il nous semblait donc intéressant de mettre en évidence, en changeant simplement la photographie d'un cadre, les associations possibles entre la couleur des cheveux d'une femme et sa personnalité, voire ses relations bonnes ou mauvaises avec son mari ( ?). Mais nous savions que le fait que nous ne soyons pas aux Etats-Unis et que les réunions allaient avoir lieu dans le Sud de la France, changeait le contexte spatial donc allait vraisemblablement modifier le sens.

* 394 et bien d'autres réalisateurs comme Alfred Hitchcock, etc.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus