III- Différences et points communs entre les cinq
versions
Pour les cinq versions, la musique extradiégétique
est identique, les acteurs principaux également (le mari et la femme
dans les dunes de sable). Seuls des détails tels que la femme en
photographie, les bruits et les voix off, le tutoiement ou le vouvoiement, etc.
ainsi que des variantes en matière de cadrage, de durée de plan,
de liaisons et de raccords techniques, etc. diffèrent, dans la
première partie, selon les versions.
Les versions 1, 2 et 3 sont construites d'une façon
comparable. De nombreux plans sont identiques.
Bien qu'il y ait des points communs (certains plans, les bruits,
le personnage principal, le décor, etc.), les versions 4 et 5 sont
différentes par rapport aux trois précédentes en
matière de montage et de rythme : leur première partie ne
comprend que huit plans contre 15 dans les trois premières versions.
Autrement dit, hormis les éléments autres que
narratifs, le récit de la première partie des cinq versions est
sensiblement le même. Notre but était de voir les
différences de perception provoquées par des
éléments « mineurs » de montage, de
durée de plan, de bruits et de voix off, etc. ainsi que leurs
conséquences sur la construction de l'histoire par les spectateurs.
L'ambiguïté de la première partie du
récit était donc intentionnelle, comme dans les films de la
Nouvelle Vague : « Le plus important est le fait que les films
de la Nouvelle Vague se terminent généralement de façon
ambiguë. (...) L'imprécision de la chaîne causale conduit
à des fins délibérément ouvertes et
incertaines » (Bordwell et Thompson, 2000, p. 576).
C'est la raison pour laquelle, pour isoler les différentes
fins construites par les participants, nous avons prévu dans la
première partie du guide d'entretien un test d'histoire à
compléter.
En revanche, les récits de cinq épilogues sont plus
contrastés et moins ambigus.
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