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Approche communicationnelle des films de fiction


par Alexandre Chirouze
Université Montpellier 3 - Doctorat 2006
  

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L'utilité réelle et la fiabilité de l'analyse filmique sont des sujets récurrents. A la question : pourquoi étudier les films ? « La réaction du bon sens serait de protester : le cinéma, comme les bananes, se consomme sur place. Inutile d'y revenir, trêve de ratiocinations. D'ailleurs à quoi cela sert-il ? L'autre question tout aussi meurtrière est : l'auteur a-t-il bien voulu dire ce que vous voyez dans cette oeuvre » (Liandrat-Guigues et Leutrat, 2001, p.157).

Le spectateur normal n'en a pas besoin pour prendre du plaisir à regarder un film. Le spectateur-analyste peut, à force de découpage, de déconstruction et de reconstruction, trouver des interprétations auxquelles le réalisateur lui-même n'avait pas pensé, voire créer des règles qui limitent la création.

Un constat que fit Pedro Almodovar : « J'ai répondu à des questions que des étudiants se posaient sur mes films. Or ce qui m'a frappé, c'est que, clairement, mon opinion ne ressemblait pas du tout à ce que leur avaient appris leurs professeurs. Je les sentais perdus, déroutés, non par la complexité de mes réponses, mais au contraire, par leur simplicité. Ils imaginaient que j'allais leur exposer toutes sortes de règles précises et mûrement réfléchies, mais la vérité, c'est qu'il y a soit trop, soit trop peu de règles, et que je connais des centaines d'exemples qui prouvent qu'en brisant chacune de ces règles, on peut quand même faire du bon cinéma. (...) « On peut apprendre le cinéma, dans une moindre mesure, en regardant des films. Le danger, néanmoins, quand on fait ça c'est que l'on risque de tomber dans le piège de l'hommage. On regarde la façon dont filment certains grands maîtres et ensuite, on essaie de les imiter dans ses propres films. » (Almodovar, in Tirard, 2004, p.30-31).

Les grands réalisateurs d'aujourd'hui sont, en effet, très partagés sur l'intérêt d'analyser les films pour apprendre la mise en scène.

Certains comme Emir Kusturica et David Lynch sont plutôt favorables à un apprentissage par l'analyse de films. Ainsi Emir Kusturica (in Tirard, 2004, p.83-84) déclarait lors d'une interview : « J'ai enseigné le cinéma pendant deux ans à l'Université de Columbia, à New York, et j'en ai retiré le sentiment qu'il est impossible d'offrir à quiconque un parcours fléché sur la façon de réaliser un film. En revanche, je crois qu'il est possible de projeter certains films et de les analyser afin de montrer, sur des exemples précis de scènes ou de plans, comment chaque auteur utilise son propre talent pour fabriquer un film (...). Si vous apprenez ensuite à distinguer et à comparer toutes ces approches du cinéma, au bout du compte, vous devez pouvoir arriver à déterminer et à fabriquer celle qui sera la vôtre en tant que cinéaste ». Quant à lui, David Lynch (in Tirard, 2004, p.122) avoue : « je n'ai pris qu'un seul cours de cinéma dans ma vie, avec un professeur qui s'appelait Franck Daniel. C'était un cours d'analyse, dans lequel il montrait des films aux élèves en leur demandant de ne se concentrer que sur un seul élément : la photo, le son, la musique, le jeu des acteurs, etc. Après, on discutait de l'utilisation de cet élément particulier dans le film, on comparait nos notes et on trouvait des tas de choses incroyables ».

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote