F- Plan 6
Plan
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Version 1
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Version 2
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Version 3
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6
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M. Neuville répond : « Merci de m'avoir
prévenu ». Il se lève vers les stores de sa
fenêtre. Il commence à ouvrir ses stores
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Identique
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Identique
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Sens perçu
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Certains spectateurs ont bien compris la maîtrise dont
faisait preuve le personnage, ce qui leur permet de moins mal le juger.
En revanche, le fait qu'il se lève pour aller à la
fenêtre est peu interprété.
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La plupart des spectateurs considèrent qu'il n'a jamais
perdu de sa superbe. Il reste donc égal à lui-même :
indifférent, comme insensible.
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La plupart des spectateurs considèrent qu'il n'a jamais
réagi affectivement. Il reste donc égal à
lui-même : indifférent, comme insensible.
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Ce plan identique dans les 3 versions avait pour but de montrer
le personnage reprendre le contrôle de la situation par un ton
directorial, de montrer qu'il a besoin de réfléchir en sortant de
son contexte de travail.
Les spectateurs sont influencés non pas par le plan
lui-même identique dans les 3 versions mais par ceux qui
précèdent et notamment par l'interprétation qu'ils ont
faite du plan 3 et dans une moindre mesure des plans suivants.
Version 1 : le personnage fait un effort sur lui-même,
il est touché par la nouvelle ;
Version 2 : le personnage a probablement commandité
le crime et garde son sang froid ;
Version 3 : le personnage reste imperturbable ; il s'y
attendait, le bref message n'est pas le
premier à moins qu'il ait
été prévu à l'avance.
G- Plan 7
Plan
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Version 1
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Version 2
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Version 3
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7
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M. Neuville ouvre complètement ses stores et regarde
à la fenêtre
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Identique
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Identique
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Sens perçu
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La plupart des spectateurs doutent ou l'interprètent comme
de l'indifférence.
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Ce premier plan d'une suite évocatrice n'a pas eu les
effets escomptés.
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Ce premier plan d'une suite évocatrice n'a pas eu les
effets escomptés. Il contribue seulement à accentuer
l'étrangeté du personnage.
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Ce plan identique dans les 3 versions avait pour but de montrer
que la pensée du personnage quittait le bureau, pour l'extérieur,
la ville, la nuit. Le réalisateur comptait également
évoquer l'opposition lumière/obscurité, vie/mort, ce que
les spectateurs n'ont, semble-t-il, pas compris.
En revanche, nombreux sont ceux qui sont pris par le doute. Ils
s'interrogent y compris pour la version 1 sur les sentiments réels du
personnage.
Le caractère abstrait du plan conduirait à la
réflexion, voire à la remise en cause de l'interprétation
de la suite des plans précédents. Comme si la norme culturelle ne
supportait pas qu'un homme malheureux se lève pour regarder à la
fenêtre.
Version 1 : le personnage a un comportement
« anormal » dans son malheur donc est-il réellement
malheureux ?
Version 2 : le personnage a un comportement compatible avec
son image (de commanditaire d'un meurtre).
Version 3 : le personnage a un comportement vraiment
étrange, cela doit cacher quelque chose.
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