C. Changement climatique et impacts
1. A l'échelle mondiale
Le réchauffement climatique induit par les nombreuses
activités humaines apparait aujourd'hui comme un consensus. Depuis
l'ère industrielle, les émissions de GES ont augmenté de
manière conséquente. Par exemple, le taux annuel d'augmentation
de GES était de 1,1% dans les années 1990, contre 3% sur la
période de 2000 jusqu'à 2005 (Castede,2014).
La concentration en CO2 dans l'atmosphère n'a jamais
été aussi forte depuis 2 millions d'années ; en ce qui
concerne le CH4 et le N2O leurs concentrations n'ont jamais été
aussi importantes depuis au moins 800 000 ans (Espargilière,2022).
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Depuis 1850, ce sont les années 2016 et 2020 qui
partagent les records de températures (Branchereau,2022). Pour tenter de
lutter contre cette augmentation des températures, l'Accord de Paris
pour le climat a été signé en 2015 avec pour but de
maintenir en dessous de 1,5 à 2° C l'augmentation des
températures par rapport à l'ère préindustrielle
d'ici 2100. Cependant le dernier rapport du GIEC affirme que cette augmentation
ne pourra pas être contrôlée et que ces augmentations de
températures pourraient être atteintes d'ici 10 ans. De plus sur
la période 2011-2020, la température était de 1,09°C
supérieure à celles enregistrées au milieu du 19è
siècle.
Ces modifications rapides de la température et des
conditions atmosphériques impliquent de nombreux autres impacts tels que
la montée des océans, la réduction de la
pluviométrie dans les zones présentant déjà de
faibles taux de précipitations, couplées à des
évènements météorologiques plus rares mais plus
intenses ainsi qu'à une modification des courants maritimes et
atmosphériques. Le GIEC prévoit pour le futur 5 scénarios
basés (ANNEXE G) sur les mesures mises en place pour lutter contre le
réchauffement climatique allant de celui de la soutenabilité,
« La voie verte » jusqu'au scénario le plus catastrophe en
continuant notre utilisation d'énergie fossile. Selon les
scénarios envisagés le réchauffement par rapport à
la période 1850-1900 en 2100 serait compris entre 1,5° et 5° C
(Figure 11).
Figure 11 : Prévision de l'augmentation de la
température jusqu'en 2100 en comparaison avec la période
1850/1900
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2. A l'échelle nationale
Au niveau national, on note une augmentation moyenne de
1°C depuis la fin du XIXème siècle avec des variations
régionales de + 0,7°C pour la partie nord et de 1,1°C dans le
sud de le France (Beauvieux,2017). Le nombre de jours chauds a augmenté
alors que celui des jours froids a diminué. Sur la période
1951/2000, on observe en moyenne une baisse de 3 jours de gel par
décennie et de vagues de froid (Moisselin et Dubuisson,2006 ; Legave et
al.,2022). Cependant nous savons que des dégâts importants ont
été relevés en productions viticoles et fruitières.
Bien que de manière générale on assiste à une
augmentation moyenne de la température, on assiste également
à une augmentation des moyennes des températures minimales et
maximales entre 1959 et 2009 (Gibelin et al.,2014).
En ce qui concerne les précipitations, les moyennes
annuelles n'ont pas significativement évoluées. Cependant, les
variabilités interannuelles dans les différentes régions
françaises sont très présentes. C'est notamment le cas
durant la période hivernale où les précipitations
annuelles dans le Nord du territoire ont augmenté tandis qu'on observe
une diminution dans la partie Sud. La Côte méditerranéenne
enregistre cependant une diminution des précipitations tout au long de
l'année. Les modifications des précipitations se traduisent aussi
par l'intensité de celles-ci avec une augmentation du nombre de jours
avec plus de 10 mm de pluie (Moisselin et Dubuisson,2006 ; Legave et al.,2022).
Ainsi, en prenant le scénario RCP 8,5 du GIEC, le risque d'inondation et
de submersion va s'intensifier dans la partie Ouest du territoire, les zones
montagneuses vont connaitre une forte baisse de l'enneigement, le nombre
d'incendies va lui aussi considérablement augmenter dans la partie Sud
du territoire. En comparaison avec la période 1976-2005, les
températures seront supérieures de 1,5°C à 3° C
suivant la région (Figure 12).
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Figure 12 : Simulation des écarts de
températures en France en 2050 par rapport à la période de
référence 1976/2005 (scénario RCP 8.5)
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