D. L'offre variétale
1. Les variétés d'intérêts et la
dynamique de sélection
Jusque dans les années 1980, principalement deux
cultivars ont été mis en circulation (« Burlat » et
« Hedelfingen ») qui étaient issus du premier programme de
sélection entre 1968 et 1980. A partir de cette année, un plus
gros travail a permis de mettre en place une collection de plus de 400
cultivars et donc d'élargir le patrimoine génétique
utilisable dans les programmes de sélection. Le cultivar « Arcina
Fercer » créé par l'INRAE figure comme l'un des premiers
avec la capacité de former des fruits de gros calibres avec une bonne
fermeté. Ce cultivar a donc été fortement utilisé
comme géniteur dans les autres phases de ce programme. Il faudra
attendre 1990 pour que l'INRAE mette en circulation plusieurs cultivars
variés qui permettront de couvrir la quasi-totalité des
périodes de maturité et donc de favoriser l'étalement des
récoltes. (Quero Garcia et al.,2017) Bien que la date d'arrivée
des cerises matures soit déjà très fortement liée
à la zone de production sur le territoire, la production de
différents cultivars arrivant à maturité sur une plus
large période est un atout en permettant d'augmenter la
disponibilité de la cerise de bouche au cours du temps.
Plus récemment, le nouveau programme de
sélection s'appuie sur la sélection assistée par marqueurs
(MAS). Il s'agit d'utiliser des marqueurs moléculaires qui sont des
brins d'ADN proches des gènes d'intérêts
(résistance, qualité fruit) et qui permettent d'étudier en
laboratoire la présence ou non de ces gènes
d'intérêts au niveau du génome de l'accession
concernée (Hamon,2013). Contrairement aux programmes de sélection
plus anciens ou la sélection se faisait grâce aux
caractéristiques phénotypiques de la plante, c'est ici à
partir du génotype de la plante que la sélection est
réalisée. Cela a permis d'élargir les bases
génétiques et notamment de se pencher sur l'utilisation de
variétés locales et exotiques. La MAS est
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également utilisée pour déterminer
certaines qualités des fruits telles que la date de maturité, la
taille ainsi que la tolérance à l'éclatement.
D'un point de vue technique, les croisements sont
réalisés par pollinisation manuelle et pollinisation ouverte et
plus récemment avec la mise en place de pollinisation
contrôlée avec l'utilisation de bourdons et d'arbres en pots.
Les premiers cultivars commercialisés par l'INRAE
étaient 'Ferbolus', 'Fernola', 'Fernier' et 'Arci- na®Fercer', une
deuxième série de cultivars a été
commercialisée avec un plus grand nombre de cultivars. Aujourd'hui les
principaux cultivars commercialisés par l'INRAE sont 'Folfer',
'Ferdouce', 'Fertille', 'Fermina', 'Ferdiva' et 'Fertard'.
Le taux de sélection des hybrides est d'environ de 1/
1500, c'est-à-dire que sur 15 000 hybrides étudiés, seuls
10 arriveront au stade de cultivars pouvant être commercialisés.
La sélection des hybrides se fait en 3 phases. Les plus prometteurs sont
regreffés en plusieurs clones sur différents sites au terme de
chaque phase. A la suite de ces phases, les hybrides restants entrent dans des
essais pré-commerciaux.
En France les cultivars les plus présents sur le
territoire sont 'Burlat' ("16%), puis 'Bel- ge' ("14%), 'Summit' ("12%),
'Sweetheart' ("6%), 'Napoleon' ("5%), 'Folfer' ("4%) et 'Regina' ("4%) et ils
sont majoritairement greffés sur 'MaxMa 14' ("39%), Mahaleb ("27%),
Mazzard ("19%), 'MaxMa 60' ("10%), 'GiSelA 6' ("3%). (Quero Garcia et
al.,2017).
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