La parenthèse comme stratégie d'écriture dans Allah n'est pas obligé de Ahmadou Kouroumapar Théogène Hakuzimana Bizimana ISP/Goma - Licence 2017 |
I.2.1.13. La rectificationLa rectification est une notion qui « repose sur des processus d'ajustement permettant de concilier les représentations du locuteur et le consensus dénominatif d'une langue. » ( http://questionsdecommunication.revues.org, consulté le 07 août 2017). La rectification désigne donc le fait qu'un locuteur fait l'analyse de sa propre locution en vue de l'ajuster, de la conformer soit à la langue, soit au contexte. Il ne s'agit pas d'un échec de communication, mais plutôt d'un mode de multiplication des perspectives de l'énonciation. Dans ces conditions, la parenthèse noue des liens fortement sémantiques avec la rectification car elle surgit dans l'énoncé dans le cadre de l'ajuster selon les visées du locuteur dans son propre discours. La rectification peut parfois conduire à des reprises. I.2.1.14. La répétitionLa répétition désigne un procédé narratif par lequel : « On attend d'une phrase qui suit une autre qu'elle apporte un certain nombre d'informations nouvelles, mais qu'elle reprenne également des éléments présentés dans celle qui précède. C'est ce que l'on nomme en linguistique la `'chaîne de référence'', c'est-à-dire la suite d'expressions linguistiques qui, dans un texte, désignent le même référent. » (Karl COGARD, Op.cit : 219) La répétition consiste en une reprise d'un événement déjà raconté dans le déploiement narratif. La répétition peut engendrer une lenteur narrative lorsque le narrateur revient à maintes fois sur le même événement, les mêmes faits. I.2.1.15. Le détachementLa parenthèse est syntaxiquement perçue comme une forme de détachement. En effet, cette notion renvoie à : « Des modificateurs non pas du nom mais du GN entier ; ils sont facultatifs et leur occurrence dans la phrase est subordonnée à celle du GN dont ils dépendent. Leur position détachée est matérialisée à l'écrit par des pauses (et parfois par une mélodie `'parenthétique'').» ( Martin RIEGEL et al., 2016 : 353) La notion de détachement fait donc penser à des constituants syntaxiques non essentielles dans une unité syntaxique, modificatrices du groupe nominal. Autrement dit : « [...] on note que le détachement sert à désigner tout à la fois : (I) un phénomène très général de discontinuité syntaxique, qui, selon les approches et les types de segments visés, présuppose ou non une conception dérivationnelle de la formation des constructions, autrement dit la dislocation d'un segment linéaire ; (II) certains faits relatifs aux positions syntaxiques [...] ; (III) les opérations linguistiques dont ces faits sont censés résulter (prédication seconde, topicalisation, thématisation, référenciation, etc.). » (Franck NEVEU, 2011 : 120-121) Il est clair que la parenthèse entre dans la ligne de ces phénomènes car ceux-ci reposent sur la ponctuation, notamment la virgule, les guillemets, les tirets, qui, par ailleurs, sont des signes immédiatement repérables et interprétables comme des marqueurs de détachement syntaxique. Ceci permet de rappeler qu'une parenthèse est d'ailleurs typographiquement marquée par les inclinations, les tirets doubles et qu'elle est toujours une résultante d'un référent antérieur à elle. |
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