I.2.1.7. Le
métadiscours
Quant au sujet du métadiscours, il convient de noter
que :
« Le métadiscours se présente
comme un jeu avec le discours ; il constitue en réalité un
jeu à l'intérieur de ce discours. Ce qui suppose, une fois de
plus, que l'on ait une conception appropriée de la discursivité,
non pas un bloc de mots et de propositions s'imposant massivement aux
énonciateurs, mais un dispositif qui fraye ses chemins, qui
négocie continuellement au travers d'un espace saturé par des
mots, des paroles autres. » (Dominique MAINGUENEAU,
1987 :68)
De ce qui précède, nous pouvons dire que le
métadiscours se présente comme un retour sur et dans le dit. Il
constitue une parole sur la parole du locuteur, un texte sur le texte du
scripteur ou encore un discours sur le discours du locuteur et par
lui-même.
I.2.1.8. L'incise.
Par cette notion, il convient de noter que :
« Dans le discours narratif, les incises
désignent des procédés linguistiques et typographiques
accompagnant la reproduction des paroles ou des pensées des personnages
au style direct par le narrateur.[...] Les incises jouent des rôles
fondamentaux dans le tissu narratif dialogal. Elles font transparaître
que le dialogue romanesque n'est pas autonome dans le récit. [...] Elles
constituent la marque de l'énonciation première, source unique de
toutes les voix, qui, découpant et distribuant le discours d'autrui,
manifestent leur activité d'instance organisatrice du texte qui
règle paroles et mouvements. » (Laurent MUSABIMANA
NGAYABAREZI, 2015a : 147-148)
Les incises désignent donc des composantes
énonciatives qui indiquent celui qui a proféré telle ou
telle parole et sont ainsi liées au discours rapporté.
Autrement dit, les incises se manifestent comme des marques d'insertion
syntaxique se présentant comme des commentaires ou des indications
opérées par la personne qui prend la parole dans
l'énoncé.
I.2.1.9. La digression
La digression est une sorte de déviation ou de
glissement vers l'à-côté du propos du locuteur sans le
perdre de vue. Mais elle peut être prolongée de manière
à faire oublier la voie initialement tracée. Yves STALLONI la
définit en ces termes :
« En littérature, on parle de digression
pour désigner un développement qui s'écarte du sujet
principal, qui n'est pas indispensable au sens. Le procédé est
fréquent dans les textes de la subjectivité, qui imitent le
monologue ou la correspondance qui prolonge la parole libre de la
conversation. » (Yves STALLONI, Op.cit : 64)
Ainsi considérée, la digression
déstabilise la linéarité de la narration, voire un
micro-récit et la dévie de façon plus ou moins
prolongée. Du côté de l'action du sujet de la narration, la
digression retarde son dénouement. Dans ces conditions, le lecteur court
le risque de se sentir ennuyé et est susceptible de se perdre dans les
chemins de lecture. La digression peut amener des considérations de
commentaire.
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