I.2.1.4. L'intertexte
La notion d'intertexte est liée à celle
d'intertextualité. En effet :
« Au sens strict, on appelle
intertextualité le processus constant et peut-être infini de
transfert de matériaux à l'intérieur de l'ensemble de
discours. Dans cette perspective, tout texte peut se lire comme étant
à la jonction d'autres énoncés, dans des liens que la
lecture et l'analyse peuvent construire et déconstruire à l'envi.
En un sens plus usuel, intertextualité désigne les cas manifestes
de liaison d'un texte avec d'autres. » ( Paul ARON et al.,
Op.cit. : 392)
L'intertextualité postule donc l'idée que le
texte est la somme d'autres ayant existé avant son existence. Dans ces
conditions, les traces de ces prototextes constituent alors des intertextes.
Ces derniers deviennent comme des textes seconds.
I.2.1.5. Le
métatexte
La racine grecque « méta »
désigne à la fois ce qui est « au-dessus » ou
« au-delà » et ce qui est l'objet d'un changement.
Ainsi, les concepts métatexte, métadiscours et métalangage
ont en commun ce caractère qui indique le passage au second
degré. Cependant, pour les démarquer, il convient de signaler
que :
« Le terme métatexte et l'adjectif qui en
est dérivé, métatextuel, sert à désigner les
écarts narratifs dans lesquels l'auteur se propose de nous fournir un
commentaire du texte qu'il est en train d'écrire ou une réflexion
à caractère littéraire personnel. La diégèse
est abandonnée au profit d'un ``discours second ''où l'auteur
apparaît en tant que personne réelle. » (Yves
STALLONI, 2012 : 148)
Le métatexte constitue donc un retour sur ce qui est
dit pour en fournir des informations jugées importantes par celui qui
produit les illocutions. En outre, le métatexte est une sortie du texte
qui affiche la présence du scripteur. Bref, le métatexte est un
texte sur le texte.
I.2.1.6. Le
métalangage
Le métalangage, lui aussi, est bâti sur la racine
grecque « méta » et désigne à son tour
un langage sur le langage. Roman JAKOBSON en parle quand il présente les
six fonctions du langage en indiquant que « La fonction
métalinguistique consiste à expliciter les composantes et le
fonctionnement du code. » (Jean MILLY, 2O1O : 13) Le
métalangage est donc l'ensemble des informations tenues pour rehausser
une forme langagière donnée. L'auteur ci-dessus
renchérit :
« Par sa dimension métalinguistique, le
texte présente et commente son propre langage, lorsqu'il fournit des
définitions, des paraphrases, des traductions, des explications des
termes (c'est-à-dire des gloses), des exemples linguistiques. Il
utilise, voire modifie ou complète le dictionnaire idéal, parfois
la grammaire que nous portons tous plus ou moins consciemment dans notre
mémoire. » (Jean MILLY,
Op.cit :20)
Le métalangage est donc lui aussi une explication, un
commentaire du langage du texte par celui-ci. Les grammaires et les
dictionnaires en sont truffés parce qu'ils décrivent les mots,
dans leurs origines, leurs catégories, leurs sens, etc. qui sont autant
des facettes d'un langage sur le langage et peuvent se retrouver
intégrés dans le texte littéraire.
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