I.2.1.1. La suspension
Par suspension, il faut entendre une opération
qui :
« Consiste en effet en une manipulation
opérée sur la distribution habituelle des syntagmes : avec
la suspension, ceux-ci ne se suivent plus dans l'ordre ordinaire des
contiguïtés de dépendance, mais voient leur succession
morcelée entre les groupes fonctionnels (et non à
l'intérieur des groupes comme dans la tmèse). Des
éléments adventices viennent segmenter les
contiguïtés attendues.» (Georges MOLINIÉ,
2009 :311)
La suspension contrarie donc l'organisation ordinaire de la
phrase qu'elle se charge de morceler en fragments non successifs. Elle
participe donc du bouleversement de l'ordre linéaire des composantes
syntaxiques. Ce bouleversement peut parfois conduire au commentaire.
I.2.1.2. Le commentaire
narratif
Le commentaire désigne un ajout au thème ou
sujet traité. Il se définit comme suit :
« Cette notion s'apparente à une sorte de
digression que le narrateur ou le personnage place dans son discours, pour des
raisons et convenances personnelles, lors des activités de narration ou
de discours. Dans l'économie narrative, le commentaire assume les
fonctions de pause narrative en soulignant les valeurs explicatives de
retardement, de clause narrative, de distraction, de précision, d'incise
ou de modalisation d'un récit. On est tenté de dire que le
commentaire narratif peut rejoindre les fonctionnements de la clause narrative
avec comme caractéristiques fondamentales, l'installation des marques
intertextuelles. » (Laurent MUSABIMANA, 2015a : 43)
De cette considération, il ressort que le commentaire
est mis en oeuvre par un narrateur pour ses raisons particulières. Ainsi
donc, il est un subjectivème. Il peut aussi surgir pour installer une
pause dans la narration, ou pour la retarder. Le commentaire peut aussi
référer à un intertexte qui devient une forme
d'explication.
I.2.1.3. La glose
Ce concept s'apparente à son tour à celui de la
parenthèse. En effet :
« La glose désigne une annotation
brève, portée sur la même page que le texte, qui sert
à expliquer le sens d'un mot inintelligible ou tout passage obscur. La
glose était surtout un commentaire de la Bible ou des textes pratiques.
[...] On distinguait la glose interlinéaire, ensemble des notes
explicatives d'ordre grammatical ou historique, de la glose marginale ou
ordinaire, qui était destinée à éclairer les
différents sens cachés d'un énoncé. »
(Paul ARON et al., Op.cit., 324)
La glose est donc destinée à éclairer le
sens d'un mot ou d'un passage dans un texte. Il peut s'agir d'un terme rare ou
spécifique le narrateur explicite pour faciliter la compréhension
dudit terme par le narrataire. La glose prend alors la facture d'un autre texte
dans le texte global.
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