WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Inclusion SEGPA et identité professionnelle


par Séverine Foursin
INSPE Mont-Saint-Aignan - Master 2 2022
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1 Genèse du questionnement

A mes débuts professionnels, j'ai enseigné pendant deux ans dans des classes dites « ordinaires » puis je me suis très vite orientée vers des élèves ayant des difficultés scolaires et comportementales. J'exerce donc depuis vingt ans comme professeur des écoles spécialisée en SEGPA1.

Mon rapport au savoir a toujours été très compliqué et, compte tenu de mon parcours scolaire pavé d'embûches, je devais donner un sens à mon métier. Quel était le rêve que je me faisais à propos de l'école ? J'imaginais une école sans ségrégation, sans exclusion, sans étiquettes, où chaque enfant pourrait, en fonction de sa propre singularité, évoluer dans une école où il ne serait pas jugé en fonction de ses capacités ou incapacités. Je rêvais d'une école qui aurait oublié de hiérarchiser les élèves, de les sélectionner selon des critères porteurs d'exclusion. Je rêvais d'une école où chaque élève serait traité comme un humain quelles que soient ses potentialités car, selon moi, chaque différence est un atout pour progresser, évoluer et partager.

Force est de constater que mon rêve resterait à l'état de rêve. L'école dont je rêvais et dont je rêve ne peut exister si la société et l'école elles-mêmes ne sont pas prêtes à l'accepter. Cette société qui porte en-elle historiquement les germes de l'exclusion, qui parque les individus dès qu'ils sont diagnostiqués « à la marge » en est toujours aux premiers balbutiements. Or, « il n'y a pas de vie majuscule sans vie minuscule » (Gardou). L'école est un tout, somme de plusieurs parties et, sans ces parties, le tout n'existe pas. Néanmoins, le tout inclusif, comme le préconisent certains chercheurs est-il la bonne réponse contre la ségrégation ? L'école dispose t-elle des moyens nécessaires pour inclure tous les élèves ? Comment les enseignants envisagent-ils l'école inclusive ? Tous les élèves ont-ils intérêt à être inclus dans des classes ordinaires au risque d'être une fois de plus mis à la marge ?

1 SEGPA : Section d'Enseignement Général Professionnel et Adapté

Face à cette école qui fabrique en son sein des inégalités, des discriminations, des exclusions, il fallait que je donne un sens à ma quête de justice et d'équité. Ce sens, je l'ai découvert en enseignant auprès d'élèves que la société et l'institution avaient décidé d'étiqueter et de parquer à l'écart des élèves qui correspondant à la norme établie. Je suis devenue enseignante spécialisée, à la marge des enseignants ordinaires. J'ai toujours considéré que, quelles que soient les difficultés inhérentes à l'élève, qu'elles soient d'ordre psychologique, familiale, cognitive ou comportementale, l'élève est avant tout une personne qui est capable d'apprendre. Encore faut-il trouver les moyens à mettre en place pour favoriser les apprentissages et que l'école ne soit pas à nouveau cette institution qui, pour beaucoup d'élèves, est synonyme de rejet. Dans ce cadre précis, l'inclusion des élèves de SEGPA en milieu ordinaire serait-il pertinent ? Les enseignants du secondaire sont-ils prêts à accueillir ces élèves, non pas comme une classe, mais comme des individus greffés au sein d'une classe comportant déjà une forte hétérogénéité souvent difficile à gérer ?

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery