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Pression fiscale et optimisation des recettes budgétaires: contraintes et améliorations


par Aminou Yacouba Amadou
Ecole Nationale de l'Administration et de la Magistrature ENAM Niger - Maitrise en Fiscalité et Domaine 2018
  

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4.1.1.2.3 Corruption

Les recettes publiques sont très importantes dans le développement socio-économique des pays compte tenu du fait qu'elles représentent les principales sources de financement des actions de l'Etat sur le plan interne. De ce fait, plusieurs travaux ont été élaborés afin de mettre en évidence les déterminants des recettes publiques. Ces travaux ont notamment mis l'accent sur le rôle du niveau de développement, du degré de monétisation, de l'ouverture commerciale et de la composition sectorielle du Produit Intérieur Brut (PIB). Récemment, l'accent a commencé à être mis sur les facteurs institutionnels qui n'étaient pas jusque-là considérés. Selon Maclaren(1996) et Hindriks et alii. (1999), les comportements de rentes, de prédation et de corruption dans l'administration publique affectent fortement les finances publiques et plus particulièrement les recettes publiques (Banque Mondiale, 1997 ; Mauro, 1998 ; Hindriks, Keen et alii, 1999).

Plusieurs analyses ont souligné l'impact de la corruption sur la mobilisation des recettes publiques. Ainsi, Ghura (1998) montre un effet négatif de la corruption sur les recettes de l'Etat sur un échantillon de pays africains ; À partir d'un échantillon de pays en développement, Tanzi et Davoodi (2000) mettent en évidence l'impact négatif de la corruption et son effet différencié selon le type de recettes ; G. Attila (2007) montre théoriquement par quels mécanismes la corruption réduit les recettes publiques et crée des distorsions dans la structure fiscale selon une analyse économétrique sur données de panel (125 pays sur la période 1980-2002).

4.1.1.2.4 Laxisme de l'administration fiscale

« Les problèmes du Niger ne sont pas liés à un manque de textes » a-t-on coutume de dire, cette affirmation est loin d'être fausse. En effet, le Niger est doté d'un arsenal juridique impressionnant, le plus grand problème demeure dans l'application des différents textes et lois. C'est dire que le problème du Niger est plus d'ordre pratique que théorique. À se conformer à ce que prévoient les législations, les résultats seraient nettement plus satisfaisant.

Ce problème d'application des dispositions législatives et règlementaires se retrouve pratiquement au niveau de chaque administration nigérienne, et cela étant, l'administration fiscale n'en fait pas exception. Force est de constater que les textes de la loi fiscale sont dans plusieurs cas ignorés, et dans les cas où ils sont appliqués, ils ne le sont pas dans leur plénitude. En effet, certaines considérations sociales et/ou personnelles, voire administratives poussent les agents des administrations fiscales à ne pas appliquer les textes tels que prévu par le Code General des Impôts (CGI). À titre illustratif, nous pouvons évoquer le fait que jusqu'à aujourd'hui aucun Receveur des impôts n'a mis en pratique certaines procédures de recouvrements pourtant prévu par le Code General des Impôts (CGI) notamment la Saisie Exécution (article 1118 du livre 1e du Code General des Impôts) ; saisie et vente de fonds de commerce (article 1135 du livre 1e du Code General des Impôts) ; la saisie immobilière (article 1140 du livre 1e du Code General des Impôts) pour ne citer que ceux-là. Cet état de fait ôte à l'impôt son caractère contraignant. Aussi, du côté des contribuables, ce manque de réaction de l'administration fiscale pour le recouvrement de la dette fiscale les pousse à développer un incivisme fiscal accru, se disant que de toutes les façons l'administration ne réagira pas, et meme le cas échéant, ça ne sera pas à travers des mesures sévères. Ceci contribue à expliquer a plus de 80% la stagnation toujours croissante des Reste À Recouvrer (RAR) dans les différentes directions de l'administration des impôts, reste à recouvrer qui se soldent a plusieurs Milliards de francs CFA pour l'ensemble de ladite administration.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote