II.2. Cadre théorique de
référence
La détermination d'une théorie sur laquelle
s'appuie une étude, quoique difficile, s'avère nécessaire
puisqu'elle donne un supplément de scientificité à la
démarche adoptée et permet d'appréhender tous les contours
théoriques de la problématique. Si le choix peut paraître
aisé dans le cas de l'enseignement des disciplines par exemple, il nous
paraît moins évident dans notre situation où il s'agit de
décrire comment le français est enseigné dans les
franco-arabes postprimaires et secondaires. Notons que bien de théories
traitant de l'apprentissage peuvent être convoquées dans le cadre
de notre recherche. Elles ont l'avantage de mieux fonder la théorie de
notre recherche. Aussi avons-nous choisi d'explorer trois théories, afin
de pouvoir retenir celle qui nous semble la plus proche de nos
préoccupations paradigmatiques.
II.2.1. Théorie sociocognitive de
l'apprentissage social
Albert BANDURA est l'un des précurseurs de cette
théorie. C'est une théorie issue du béhaviorisme et du
cognitivisme.Dès 1962,BANDURA s'intéresse aux origines sociales
de la pensée et mène des réflexions sur l'apprentissage
par imitation. Il s'aperçoit que l'environnement humain et physique
influence notre comportement et il élabore sa théorie qui
s'appuie sur les principes suivants :
- l'influence mutuelle : dans le processus
d'apprentissage, trois éléments s'influencent mutuellement. Ce
sont : les événements qui se produisent dans la
société, les caractéristiques de la personne et le
comportement?;
- l'apprentissage indirect : la personne peut apprendre
en observant une tierce personne en activité. (BANDURA, 1986)?;
- la représentation symbolique : c'est la
capacité qu'a l'individu de se projeter dans le futur, de se fixer des
objectifs et d'agir en fonction de ses projections?;
- la perception de son efficacité :
l'apprentissage et les actions d'une personne dépendent de l'image
qu'elle a de son efficacité.
La modélisation : elle consiste en l'utilisation
des modèles. La personne apprend par mimétisme. Elle imite les
autres ou se choisit un modèle et l'imite dans ses comportements.
Comme stratégies pédagogiques, il propose la
présentation du modèle aux élèves, suivie de la
discussion, de l'évaluation, de la justification des comportements et de
l'utilisation des renforcements positifs pour l'étudiant qui fait des
progrès dans les apprentissages. Les stratégies se terminent par
la pratique qui semble être la clé du perfectionnement surtout
pour ce qui est du domaine psychomoteur. «?Ceux qui écrivent bien
savent qu'il a fallu pratiquer, pratiquer, pratiquer...?» BERTRAND (1998,
p. 137).
À la lumière de la théorie sociocognitive
de l'apprentissage social, nous tentons d'identifier les influences
négatives de l'organisation pédagogique des enseignements sur
l'enseignement du français dans les écoles franco-arabes
postprimaires et secondaires.
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